Erin
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 Quelques vies en jeu. [PV]

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Nathaniel Mor'wan
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Nathaniel Mor'wan


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MessageSujet: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyJeu 17 Juil - 22:01

Ploc. Ploc. Le sang coulait de ses paumes, le long de ses doigts, et une goutte tombait à chaque pas. Ploc. Ploc. Rythmant une marche aléatoire et amorphe. Ploc. Ploc. Nathaniel marchait. Les rues défilaient, les pierres éraflaient la peau de ses épaules lorsqu’il n’y prenait pas garde, les badauds qui venaient à toute vitesse en sens inverse ralentissaient subitement à son passage pour ne faire aucun mouvement brusque qui aurait pu sembler suspect à ce qui semblait être un assassin, du sang plein les mains. Ploc. Ploc. La chanson lancinante lui dictait son avancée à travers la ville. Cela faisait une heure environ qu’il avait quitté les Jardins, fait le tour de Tara sans raison particulière, peut être dans l’espoir de calmer son esprit. Mais finalement, son instinct l’avait décidé à revenir à son point de départ. Là où tout s’était fini. Ses espoirs, ses certitudes, ses protections … Tout était détruit, sa tête n’était plus qu’un champ de ruines. Un puit sans fond. Et lui n’était qu’en fin de compte, une pauvre loque perdue au milieu de la mer du vide. Qui n’était finalement pas encore prête à mourir. Nath voulait continuer à chercher un dernier sens à sa vie. Il savait bien qu’il n’aurait pas du trop espérer de sa deuxième chance, simplement … Plutôt que d’être heureux, maintenant que tout espoir s’était envolé, il voulait, ne serait ce qu’un instant, briller de toutes ses forces. Par exemple … Oui, mourir comme il se l’était promis, et pas comme un lâche au fond d’un jardin. Même si l’idée qu’on le retrouve sanguinolent au milieu des roses blanches lui plaisait bien … Quoi qu’il advienne, il serait patient, encore un peu. Mais bientôt, il le savait, le banquet de la vie éternelle lui serait offert.

De loin, il entendait les rumeurs qui montaient dans Tara, provenant principalement de la piste de danse et du buffet. Alors quoi, les danseurs n’étaient jamais fatigués, jamais lassés de toute cette agitation inutile ? Nathaniel soupira. S’il se pointait là bas comme son esprit le lui dictait, il lui faudrait au moins stopper l’hémorragie. Cette idée le fit sourire. Ses plaies suintaient de sang sombre, ses blessures le lançaient, et pourtant il restait pragmatique. Mais cela lui empêchait de repenser à … De voir des images de … Nath stoppa nette son avancée. Non, il lui fallait reconstruire la barrière. Fermer à double tour, jeter la clé pour ne plus jamais la donner par mégarde. Son arrêt brutal fit sursauter un homme d’une quarantaine d’années qui passait par là, tirant sa fille par la manche. Celle-ci n’était pas remarquable, et pourtant le regard de Nathaniel s’y attarda. Ses mains. Elle portait un panier rempli de beaux draps récemment lavé. Le jeune homme désigna le fardeau d’un doigt rougeâtre et, sans prononcer une parole, réquisitionna un morceau d’étoffe que les passants lui donnèrent volontiers avant de reprendre leur fuite. Fuite de quoi, Nath ne chercha même pas à le savoir. Il ne fallait pas trop réfléchir, juste se focaliser sur certains gestes pratiques et concis. Enrouler le tissu autour de ses poignets, tourner. Le sang colorait déjà l’intérieur du drap, mais au moins celui-ci ne gouttait plus bruyamment contre les dalles sombres de la chaussée.

La piste était en vue. Invisible pour les yeux qui ne savaient pas le voir, et qui plus est étaient focalisés sur l’aberration qui venait de se produire sans qu’il n’en sache rien, Nathaniel se faufila discrètement, comme une ombre, au milieu des passants attroupés qui commençaient à s’agiter. Il ne remarqua pas le jeune humain aux cheveux blonds flamboyants qui se trouvait environ à une vingtaine de pas de lui, et qui lui tournait le dos. Pas plus qu’il ne prêta attention aux démonstrations politiques qui se jouaient sur l’estrade. Ils étaient ridicules, tous. Lui compris. Car même s’il était le serviteur de Mikaël, et donc un disciple de Fall par extension, il répugnait à voir l’entité maléfique qu’il servait, tout en cherchant avidement à comprendre pourquoi son maître s’intéressait à ce Dieu. Il devait y avoir une foule de raisons qu’il ne connaissait pas, et après tout c’était bien normal, vu son statut. Et pourtant, il lui arrivait de songer qu’il aimerait savoir. Connaître cet homme pour qui il avait juré de donner sa vie par devoir. Il sourit inconsciemment. Son intuition lui soufflait qu’il n’avait jamais été aussi proche de son but. Il ferait ça par devoir pour son maître, et non par amour pour Gabriel, comme il avait récemment espéré finir.

Aussi ne remarqua t’il pas l’intervention de Lisbet’h-Fall. Pas plus qu’il ne vit les réactions des deux amoureux pathétiques sur l’estrade. Plus rien ne lui importait, si ce n’était cette petite voix qu’il reconnaissait comme son instinct, qui lui criait de canaliser son attention et d’utiliser tous ses sens pour … Oui. Voilà. Maintenant !

Nathaniel s’élança et parcourut les derniers mètres qui le séparaient de son but à une vitesse hallucinante. S’il n’avait pas prêté attention à la raison de ceux-ci, il avait pourtant remarqué les débordements qui sévissaient dans la foule. Les émeutes commençaient, provoquant des bagarres, des fuites, d’où les habitants quittant prestement la piste de danse. Et il y avait lui. Une tignasse presque blanche, un peu fluette et un teint pâle dont il ne voyait qu’une partie, la peau laiteuse de la nuque qui restait visible malgré le vêtement. Et, perpendiculairement à sa propre trajectoire, un homme s’approchait dans le dos de celui qui monopolisait son regard. Les gestes étaient fluides, l’apparence assez banale pour passer inaperçue, mais dans son regard, le tueur expérimenté qu’était Nathaniel débusqua immédiatement la lueur juste avant l’instant fatal. Parfaite osmose avec son arme, ici un vulgaire couteau de mêlée. Jouissance extrême au moment de frapper. Dernier râle qui conclut toujours la vie que vous avez eu sur cette terre. Vous avez beau prononcer quelques derniers mots symboliques, tout est vain. Car chacun quitte ce monde dans le même soupir de satisfaction ultime que Nath recherchait tant. La paix.

La lame d’acier déchira la chair et fendit tout ce qu’elle trouva sur son passage en moins de temps qu’il ne vous faut pour couper du beurre resté au soleil. Nathaniel regarda derrière lui, mais le vêtement de son maître était immaculé. Mikaël était sauf. Puis il tira sa lame de son manteau et acheva son adversaire d’un coup dans la gorge, pourtant assez bien placé pour ne rien faire gicler. Le sang de ce lâche ne valait pas la peine qu’on lui fasse voir le jour, et encore moins l’honneur de souiller la tunique de Nath. Ce dernier laissa tomber le corps devant lui sans prêter attention à la réaction de Mikaël. Il l’avait sauvé. Sa dette était payée. Il baissa les yeux et enleva les mains qu’il avait instinctivement portées à son abdomen. Elles étaient à nouveau rouges de sang, les bandages étalés dans la terre, à ses pieds. Il sourit. C’était une bonne journée, en fin de compte. Il payait sa dette à Mikaël et à la vie. Il n’avait plus rien à faire. Nathaniel se retourna et demanda d’une voix qui s’affaiblissait de minutes en minutes :


« Vous allez bien, maître ? »

Puis Nathaniel tituba, chancela et finit par perdre l’équilibre et s’affala par terre. Déjà, il n’était pas tombé sur son maître, c’était une bonne chose. Son esprit commençait pourtant à s’embrouiller, il commençait à avoir des visions. Le monde tournait, et pourtant dans la tempête lui apparut un visage qu’il connaissait par cœur. Gabriel. Il lui sourit, persuadé de le voir en rêve. Tant mieux, il pourrait lui dire ce qu’il n’avait pas pu faire de son vivant. Nath espérait que l’image rêvée transmette le message au véritable jeune homme qui devait être en pleine séance de contage fleurette. Un instant, pourtant, le doute subsista. Comment pouvait il imaginer un si beau visage, la perfection de ces traits tant aimé, cette voix si chaude l’appelant ? Mais finalement, il secoua la tête violemment, accroissant la douleur qui commençait à poindre des chairs écartées de son ventre. Son agresseur possédait une force phénoménale pour que les bords soient écartelés à ce point. C’était drôle de s’imaginer la tête de la plaie. Gabriel le regardait. Où s’arrêtait la frontière entre réel et imaginaire ? Rêvait il vraiment, son inconscient était il assez paradoxal, à la fois cruel de lui rappeler la seule personne pour qui il avait voulu vivre, et à la fois charmeur de lui permettre de s’endormir avec ces traits en mémoire ? Oui, paradoxal. Mais cela lui permettait de dire ce qu’il aurait aimé dire au véritable Gabriel, l’homme qu’il aimait. Dans un sourire il leva sa paume ouverte vers lui et murmura d’une voix faible :

« Pardonne moi d’être en retard … »

S’il ne savait plus exactement où il était ni qui il était à cause de la blessure, de son moral, de la fièvre qui commençait à monter ostensiblement et qui était la source de ses soit disant hallucinations sur Gabriel, Nathaniel avait pensé ses mots. Il avait été en retard, et tout cela était sa faute, uniquement sa faute. La lâcheté de ne pas s’être manifesté quand il aurait fallu, le temps qu’il avait prit pour le retrouver … D’un côté il espérait que Gabriel pourrait le pardonner, de l’autre il le redoutait. Il ne voulait aucune gentillesse, il voulait être jugé pour ce qu’il était et ce qu’il avait fait à son aimé. Ce qu’il était en train de lui faire à mourir devant son image sortant de son imagination délirante. Gabriel lui avait ouvert les portes du monde en lui faisant découvrir un autre lui-même. Les mêmes portes qui à présent se fermaient, à jamais semblait il.

Nathaniel eut un sursaut qui eut pour conséquences de lui tordre le ventre et de libérer un peu plus de sang suintant de ses blessures. Il hoqueta, sourit une dernière fois et ferma les yeux. Il allait … Pouvoir partir. Le monde se brouillait, plus aucun son ne parvenait jusqu’à ses tympans. Le calme. Enfin.


° J’arrive, Lili ... Pardonne moi, Gabriel …°
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyVen 18 Juil - 9:03

C’était pas si mal… Bien même…
Mais qu’est-ce qu’il racontait bon sang ?! Il avait fait l’amour toute la nuit avec un Dieu déguisé en attirante jeune femme, ce n’était pas rien ! Et pas avec n’importe quel Dieu. Fall, le dieu de la destruction, lui qui voulait anéantir toute vie, qui avait enfermé les autres Dieu. Sa mère l’avait mit en garde contre lui, elle arrivait à faire peur au petit Gabriel de six ans dans ses draps le soir en racontant la légende de Fall. Mais le petit garçon avait cessé de croire en l’existence des Dieu après l’assassinat de sa mère. Ils n’existaient pas, ils n’étaient de des inventions auquel plus personne ne croyait. Et Gabriel en était persuadé, jusqu’à hier. Hier était apparu Mor puis Fall. Fall. Il avait fait l’amour avec lui. C’était une idée fixe chez Gabriel qui avait longuement déambulé dans Tara avant de rejoindre son appartement et de dormir d’un sommeil agité, entrecoupé de réveils brusques et cauchemars. Lui qui ne voulait rien avoir à faire avec les Dieux, voila qu’il avait passé la nuit avec le pire de son plein gré. Devant son miroir et son lavabo, Gabriel eut soudainement un haut le cœur et il contint un vomissement intempestif. Il était mal, vraiment mal. Gabriel ne s’était jamais trouvé aussi pâle et ayant aussi mauvaise mine que maintenant. Il devait pourtant se ressaisir. Il se plaisait à n’être jamais déprimé, à être tout le temps de bonne humeur, mais il fallait bien avouer que ça ne lui était jamais arrivé de faire l’amour avec un Dieu capable de le réduire en cendre d’une simple pensée. Bon d’accord, ça ne c’était pas produit mais quand même ! Pourquoi avait-il accepté aussi ? Pourquoi avait-il totalement joué le jeu de la jeune ingénue ? Il ne comprenait pas, tout ça lui faisait trop mal à la tête. Il fut contraint de prendre une aspirine, puis deux et enfin de se laisser aller sur le canapé, histoire de récupérer de ses émotions.

La venue de Fall changeait tout de même quelque peu la donne. Il n’avait aucunement l’intention d’aider Mor. Mais il n’avait ni envie de mourir, ni envie de servir un Dieu mégalo en puissance. Et à son avis, il n’était pas seul dans Tara, mais les gens avaient tellement peur de mourir qu’il se plierait aux exigences les plus farfelues. Et il y aurait peu de réfractaires. Gabriel à lui seul ne pourrait pas s’opposer à qui que ce soit. Il avait beau très bien manier le sabre, il savait qu’il ne faisait pas le poids face à un Dieu. Mais il ne voudrait jamais laisser tomber sa liberté de faire ce qu’il souhaitait, il ne pourrait pas la mettre sous clé pour personne. Pour Personne.

Gabriel s’était levé tôt, incapable de dormir avec tout ces cauchemars. Après avoir prit ses médicaments il se rassura longuement sur son canapé. Après tout, ce n’était pas si grave… Fall ne l’avait pas tué, il n’avait pas paru mécontent de la nuit et à part l’avoir honteusement dragué, Gabriel n’avait rien fait de travers, il avait été gentil le matin, il ne l’avait pas jeté, il n’avait aucune raison de lui en vouloir. Tout en essayant de se rassurer, le beau blond se rendit compte que le besoin de se rassurer venait d’une peur. Il avait viscéralement peur. Peur de mourir et de là venait son front plein de sueur. Il n’avait plus eu peur depuis son enfance. Pourquoi tous les sentiments qu’il croyait oubliés ressurgissait un par un depuis trois semaine ? Amour, tristesse, angoisse, peur… ? Ça l’énervait. Il était très bien dans son train-train de joie sans le moindre nuage. Ça l’énervait ! Et au diable Fall ! Apparemment il ne comptait rien lui faire et Gabriel ne resterait pas terré chez lui sans avoir connaissance de la suite des évènements. Il allait sortir et affronter Fall si jamais il le croisait, et il voulait voir ce qu’en pensait les habitants de Tara. Il se prépara, mis son long manteau et attrapa le fourreau de son katana avant de sortir. L’air frais lui fit du bien et lui éclaircit les idées. Un peu du moins.

Le ciel était clair. Apparemment rien n’avait flambé cette nuit. Il ne savait même pas quelle heure il était, ce n’était pas important. Pourtant Tara n’était pas calme. Des éclats de voix montaient aux quatre coins de la ville. Des bruits de lutte. Gabriel soupira. Ça y était. La plupart des gens avaient prit position pour le bien ou le mal, la mort ou la vie plus simplement. Car il était certain que Fall ne plaisantait pas, même si il ne savait pas où il était et dans quel corps. Dans quel corps était-il maintenant ? Et le corps de Lisbeth ? Qui était-elle avant ? Qui était-elle pour qui ? Qui Gabriel aurait dragué si elle n’avait pas été Fall ? Encore trop de question sans réponse. Bien trop de question il ne voulait pas que son mal de crâne le reprenne. Par où commencer ? Il se sentait perdu dans sa ville qu’il connaissait si bien. Reprendre depuis le début. Aller à la place de la tour. Gabriel y alla donc, une troupe de personne y était ce qui était plutôt normal au vue des évènements d’hier. Il s’avança pour voir et son cœur manqua un battement. Pour la seconde fois un peu de temps, il se figea. Là, au milieu de la place, là, près de lui, là, gisait, l’homme qu’il avait cherché avec tant d’acharnement. L’homme qu’il aimait.
Nathaniel.

Et gisait était un bien faible mot. Il était là, à moitié mort en train de se vider littéralement de son sang, les yeux mis clos et respirant difficilement. Gabriel ne chercha pas midi à quatorze heures et ses pieds se décollant du sol il se rua sur lui en hurlant son prénom, complètement paniqué mais avant qu’il puisse le toucher quelqu'un s’interposa devant lui. L’homme blanc et blond qu’il avait rencontré l’autre fois, lui qui connaissait Nathaniel. Lui qui osait se dresser devant lui. Gabriel lâcha d’une voix acide et pleine de colère contenue.


-Dégage si tu veux pas crever.
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyLun 1 Sep - 20:53

Pourquoi rien ne fonctionnait comme prévu ? Pourquoi y avait-il incessamment des inconnus instables qui se déplaçaient aux moments les moins propices ?
Mikaël n’avait vraiment pas besoin d’avoir comme soucis supplémentaires une apparition anormale d’une déesse à demi-morte, ni d’un embryon de héroïsme stupide et encore moins…

Mais bon sang, qu’est ce qui lui avait pris ?

Le demi-Erewent ne pouvait pas se vanter de tout connaître du comportement de son maître, d’ailleurs l’idée ne lui traverserait jamais l’esprit. Mais ce qu’il avait fait c’était…. Le comble de la folie, de l’imprudence, voir du suicide pur et simple. Un vent de panique soufflait chez les plus crédules et ces abrutis de recrues tremblaient d’excitation et répondaient aux provocations. Ce n’était pas le moment, mince. Chaque chose à la fois. Mais là, tout tombait au même moment, et Mikaël haïssait ne plus savoir où donner la tête. Actuellement, il cherchait des yeux une forme, n’importe laquelle, juste la bonne. Seuls les battements de cœur précipités qu’il sentait palpiter dans sa poitrine montraient à quel point il était inquiet. Il scrutait le bas de l’estrade, avec une anxiété grandissante. Enfin, il aperçut, cette petite chose blanche gigotante et immobile à la fois, qui risquait de se faire piétiner à la moindre occasion. Assez près de l’endroit, fort heureusement, Mikaël n’eut qu’à faire quelques pas pour attraper l’hermine. Son regard rouge se vrilla dans ses propres prunelles, exacerbant une chaleur furieuse. Mikaël retient la remarque qui lui brûlait les lèvres –de toute façon ce n’était même pas la peine de la prononcer-, vérifia que malgré la palpitation qui animait le thorax de la bête, il n’y avait aucun danger plus grand que celui d’il y a quelques minutes et fourra la bestiole dans son sac. Ce à quoi réagit violement le petit carnivore en lui mordant la main. Encore une fois, Mikaël étouffa une phrase, il n’avait aucune envie d’être pris pour plus fou qu’il ne l’était.

Le plus gros danger était passé. Tout de suite, il se sentait soulagé. Si Fall avait encore assez de force pour garder une apparence matérielle, aussi petite et difforme soit-elle, rien n’était perdu. Sa rancœur passerait après, l’important était qu’il soit suffisamment à l’abri dans son état pitoyable. N’ayant plus rien à faire d’autres ici que d’éviter le massacre pur et simple des personnes dont il avait la charge, il s’accorda une minute pour regarder ce qui se passait sur la scène, et graver le visage des deux personnes à tuer au plus vite dans sa mémoire. Quoique… L’une étant déjà mourante, et l’autre à demi-morte, le travail n’était pas trop dur.

Si.

La Tasmante poserait un sacré problème. Mikaël ne pouvait plus rien se permettre avec l’Ankou. Il fallait espérer que celui-ci accomplisse sa besogne rapidement. Quelle poisse, franchement.

Et encore, Mikaël n’était pas au bout de ses soucis, de bien plus immédiats arrivaient. Absorbé par son désir de ne pas oublier les deux personnages, il ne faisait nullement attention à ce qui se passait autour de lui. Et encore moins derrière. Aussi, il ne vit absolument pas le parfait homme commun qui s’approchait de lui, l’air presque de rien, indifférent à la folie qui prenait certains de leurs voisins. Quand tous ses sens l’avertirent de ce qui se passait –les bruits, la sensation dans le dos-, il se retourna juste pour entendre un gargouillement indéfinissable et voir deux masses par terre, l’une belle et bien morte, l’autre dont les tremblements d’épaules indiquaient que non. Pas encore. La coiffure et la finesse du dos dévoilèrent tout de suite l’identité de ce dernier. S’agenouillant tout de suite auprès de Nathaniel, pendant que son esprit reconstituait sans peine ce qui venait de se passer, il se concentra sur la –les ?- blessure qu’avait reçu le jeune homme.


« Vous allez bien, maître ? »

Et cet abruti souriait. Quel instinct stupide l’avait poussé à avoir agit d’une façon aussi incompétente que celle-là ? Quelle idée de s’arranger pour mourir pour accomplir son devoir de serviteur. Non, ce n’était même pas le fait de se rendre hors service qui était frustrant chez Nathaniel. C’était celui de lui ajouter un paquet de préoccupations supplémentaires. Est-ce qu’il y avait pensé, au moins ? Pour quelqu’un sensé rendre service, le jeune hybride faisait vraiment le travail à moitié. Mikaël doutait que sa réponse intéresse Nathaniel dans l’état où il se trouvait et se contenta d’un bref onomatopée d’approbation en lui attrapant le poignet. Pourquoi saignait-il aussi des mains ? Le demi-Erewent ignorait ce que ressentait son domestique dans le fond mais il lui avait semblé –semblé, quel mot magique- que celui*ci allait mieux qu’à leurs précédentes rencontres. Et brusquement, ses instincts suicidaires le reprenaient. Y avait-il vraiment un fond de schizophrénie dans cette personnalité réservée ?
Tendances suicidaires ou pas, il était hors de question que sa carte secrète se fasse dérober ainsi, surtout dans les moments qui accouraient. Il avait besoin de lui et pour être franc, il n’avait aucune envie que Nathaniel meure. C’était à la fois un désir d’égoïsme et de possession, celui qui provenait du pouvoir qu’il était en droit d’exercer sur le garçon. « Tu m’appartiens, je fais ce que je veux de toi. » Etait ce alors un pur esprit d’opposition qui transparaissait là ? Une seule envie, profondément sarcastique, de ne pas faire plaisir à Nathaniel en le forçant, une fois de plus, à rester ? Peut-être.

Peut-être pas.

Nathaniel était encore conscient, il avait les paupières entrouvertes même si sa respiration battait de l’aile tout comme, apparemment, sa raison qui était irrésistiblement attirée par le vide qui s’engouffrait par sa plaie. Il pouvait presque le voir, probablement parce qu’il était habitué lui aussi à soutirer la vie aux autres pour l’absorber, au risque de se dénaturer totalement. Remarquant les bandages vermeils qui gisaient sur le sol, il les prit pour les remettre à leur place, plus serrés, sur les mains de Nathaniel. Il n’avait que peu de connaissances en médecine, mais il suffirait de retrouver le triton qui était dans son groupe pour soigner ces blessures bénignes. Il se leva juste pour déchirer les vêtements que portait l’assassin –dont le visage ne lui disait absolument rien, d’ailleurs- en bandes plus ou moins rectangulaires. Un cri le tira de sa tâche en le faisant sursauter. Relevant la tête, il aperçut un visage vaguement familier se précipiter dans la direction de celui qu’il avait appelé.

Le bref contact qu’il avait eut avec le blond qui venait d’apparaître l’avant-veille lui revint en mémoire tandis qu’il comprenait mieux le degré de relation qu’ils pouvaient avoir. Au début, il s’était juste demandé pourquoi cette personne cherchait son serviteur, maintenant il pouvait avancer que c’était plus un rapport affectif que professionnel, ce qui était assez étonnant étant donné le peu de vie sociale sérieuse que menait Nathaniel.

Seulement, lui, il ne connaissait pas cet individu. Et il n’avait même pas envie de le savoir. Il se mit debout et se plaça entre eux. Le blond s’arrêta immédiatement, et son regard haineux vrilla le sien.


-Dégage si tu veux pas crever.

Au moins, on ne pourrait pas dire qu’il avait commencé. Mikaël laissa de côté les remarques blessantes et froides qui lui venaient à l’esprit face à cette agression verbale et visuelle. Ce n’était pas le moment de laisser aller son caractère un peu trop belliqueux aussi.

- Ca ne risque pas, j’ai trois vies et une protection contre la plupart des lames. Ensuite, Nathaniel est dans cet état pour m’avoir sauvé la vie et ça serait vraiment dommage que les conséquences de sa volonté soient réduites à néant, ne laissant juste que sa mort.

Sous-entendu ; Ca sera de ta faute s’il crève bêtement. Ceci annoncé, Mikaël ignora son interlocuteur en espérant qu’il serait assez intelligent pour ne plus bouger, et pansa rapidement le blessé –agonisant ? Il devait tenir la route- . De un, ce n’était pas ses affaires, de deux, Nathaniel était son serviteur, de trois, tout ceci était à cause de la Guilde et ce type n’en faisait pas partie.
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Gabriel Jeevas
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptySam 6 Sep - 21:39

Gabriel roulait des yeux, hypnotisé par le liquide pourpre et vital qui s’échappait chaque seconde, sans relâche un peu plus du corps de Nathaniel. Que faisait-il dans cet état ? Ici ? Pourquoi ? Mais bon sang que s’était-il passé ? Gabriel perdait peu à peu sa capacité de réflexion. Il ne voulait que des réponses dont la première était de savoir pourquoi Nathaniel n’était pas venu le voir. Il était là depuis le début de la Samain, il le savait, il avait eu des témoignages, il était venu, mais pourquoi n’était-il pas venu le voir ? Gabriel n’était pourtant pas trop absent en journée dans son appartement, et il avait trainé du côté de la fête, c’est là que Nathaniel aurait cherché en premier pour le trouver, et avec tous les efforts que le beau blond avait fourni, il aurait bien finit par lui mettre la main dessus. Pourtant ils ne s’étaient pas vu, pourquoi ? Trois semaines peuvent être aussi définitives que dévastatrices. En trois semaines Nathaniel avait eu le temps de se rendre compte que Gabriel n’était rien d’autre qu’un débauché. Il était venu là pour son travail sans aucune envie de le voir, sûrement pour l’éviter en plus, ne voulant pas s’expliquer… Gabriel refusait de croire ça. C’était la première fois qu’il avait ressentit quelque chose pour quelqu'un de cette manière et il refusait de s’en séparer.

Essayant d’occulter ses pensées, il se concentra par contre sur le pourquoi de la situation qu’il vivait. Pourquoi l’homme qu’il chérissait était-il dans cet état ? Que s’était-il passé ici alors qu’il n’était pas là ? Des bagarres avaient éclatés, c’était pourtant prévisible. Mais Gabriel n’arrivait pas à envisager ce qui avait pu se passer. Pour quelle raison l’avait-on attaqué à ce point ? Vivant, il vivait toujours, mais pour combien de temps ? Il semblait à Gabriel que la poitrine du jeune homme se soulevait avec toujours plus de difficultés. Il devait l’aider enfin ! Il pourrait payer les meilleurs médecins, il le garderait chez lui au chaud en attendant que ça aille mieux mais il ne pouvait pas mourir sans qu’ils aient pu se reparler une nouvelle fois, sans qu’il ait pu ressentir ce sentiment si particulier en sa présence. Le blond remarqua un homme, mort, non loin du brun ténébreux. Y avait-il eu joute ? Mortelle ?
Gabriel se força à retrancher son inquiétude bien profondément, ne lui laissant que la rage pour s’exprimer.

Qui était-il ? Lui, là… Ce type qui osait se mettre entre lui et Nathaniel. Cet homme frêle au regard de glace. Lui qui connaissait Nathaniel… Mais de quelle manière ? Qui était-il pour lui ? De quel droit se permettait-il de s’interposer ? Rien qu’à le regarder, Gabriel eu envie de lui faire ravaler bien profondément sa suffisance à coup de lame dans la gorge. Il se croyait impressionnant ou quoi ? A le regarder méprisamment de cette manière. Il aurait pu le provoquer en duel juste parce qu’il l’avait regardé comme ça, mais là, il ne pensait pas vraiment à ça... Gabriel n’avait aucune patience en ce qui concernait ce type de situation. Situation qu’il n’avait guère connu, mais il venait de se rendre compte que la patience ne pouvait pas être sienne. A cet instant précis, plus rien n’avait d’importance que d’aller aux côtés de celui qu’il aimait. Soit ce type bougeait rapidement, soit il mourrait sur le champ. Et ça n’allait pas déranger Gabriel de le tuer. Mais très étonnamment, il ne choisit aucune des solutions.


- Ca ne risque pas, j’ai trois vies et une protection contre la plupart des lames. Ensuite, Nathaniel est dans cet état pour m’avoir sauvé la vie et ça serait vraiment dommage que les conséquences de sa volonté soient réduites à néant, ne laissant juste que sa mort.

Gabriel était suffoqué par l’audace de cet homme. Par ses paroles, par leurs implications. Tellement abasourdi qu’il ne fit pas un geste alors que son interlocuteur se penchait sur Nathaniel pour panser un peu ses plaies. Chose qu’un médecin ferait mille fois mieux. Cependant, l’annonce de la probable mort de Nathaniel empêcha momentanément Gabriel de se ruer sur l’homme pour le tuer à son tour. Et puis d’abord, qu’est-ce que c’était que cette histoire de sauvetage ? Nathaniel lui avait sauvé la vie en payant de la sienne ? Et puis quoi encore ? Comme si c’était… son style ? Après tout, comment pouvait-il savoir si c’était son style ou pas ? Le connaissait-il vraiment pour dire ça ? Pouvait-il tout dire de cet homme ? Non, il ne savait pour ainsi dire presque rien. Pour quelle raison sauver cet homme était plus important que de rester en vie ? Et puis, comment savoir qu’il ne mentait pas ? Qu’il ne disait pas ça pour tout simplement rester en vie ? Gabriel était perdu dans ses conjectures, il n’avait aucune certitude, aucune idée de ce à quoi il participait, il ne connaissait aucune des règles du jeu comme aucun des participants.
Cependant, il était presque sur qu’il ne mentait pas mais… Nathaniel n’avait-il pas été forcé de le protéger ? Avait-il une bonne raison pour se suicider de la sorte ? Le blond avait envie de lui hurler « Pourquoi tu n’es pas venu me voir ? » S’il était venu, rien de tout ne serait arrivé c’était certain. Ils seraient restés ensemble et Gabriel n’aurait jamais laissé quiconque lui faire du mal, mais c’était trop tard et maintenant il se demandait avec désespoir s’il pourrait plonger à nouveau ses yeux dans ceux si particulier de son amour.

Un nouveau sentiment naquit au creux de l’estomac de Gab alors qu’il laissait l’homme ‘soigner’ le brun. Un sentiment inconnu mais qu’il ne tarda pas à identifier. Bon sang mais pour qui se prenait-il ? Gabriel aurait donné cher pour savoir à qui il avait à faire, lui qui se prétendait limite immortel. Qui avait trois vies enfin ? Qui avait une protection contre les lames ? Qui avait… ? Le beau blond regarda de nouveau l’homme aux yeux de glace avec effarement. Se pourrait-il qu’il soit… un erewent ? Mais non, il aurait des trucs pointus qui dépasserait, il ne serait pas aussi… humain. Hybride ? Quel humain voudrait se reproduire avec un erewent ? C’était totalement étrange et malsain même. Si Gabriel voyait juste, il avait bien fait de ne pas essayer de le tuer, il aurait eu l’air stupide à essayer de tuer l’intouchable, mais pourtant, il garda cette idée logée dans un coin de sa tête, car un erewent n’était pas immortel, demi ou non.
A brûle pourpoint il lui demanda, essayant durant quelque instant de faire abstraction de la silhouette gisante de son aimé.


-Qui es-tu pour Nathaniel ?

Sa voix était froide de colère. Il cachait cependant autre chose. Un sentiment jamais visité auparavant. Gabriel venait de découvrir la jalousie pour la première fois. Pourquoi Nathaniel était-il avec ce type et non avec lui ? Pourquoi était-il en train de mourir pour lui ? Quel était leur lien ? Etait-il celui que Gab finissait par croire fictif entre eux deux ? Cette chose lui dévorait sournoisement l’estomac, être jaloux de quelqu'un, quelle première pour un Gabriel gâté de la vie. Les mains tremblantes qu’il contrôlait, le jeune débauché attendait avec appréhension une réponse.
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyDim 7 Sep - 10:55

En jetant des coups d’œil à son homologue humain, raide comme un piquet, les yeux roulant dans leurs orbites sous l’effet d’une multitude d’émotions qui menaient plus généralement à la panique –chacun son tour- Mikaël retint une réplique à brûle-pourpoint qu’il garda pour plus tard. Nul doute que ses propos avaient mis la cervelle de l’inconnu en ébullition. Il se croyait le seul, peut-être ? C’était ça, qui le suffoquait le plus ? Mais Mikaël était prêt à parier qu’ils se posaient réciproquement les mêmes questions pour la plupart. Chacun portant sur l’autre. Cette personne, cet individu qu’on ne connaissait pas, cet élément perturbateur qui n’aurait pas dû être là, puisque jusqu’alors, il n’existait pas.

Oui, il n’existait pas avant cette rencontre. L’humain n’avait aucune place dans la vie de Mikaël avant. Aucun des deux n’auraient pu soupçonner Nathaniel d’avoir une vie sociale, antérieure ou suivante, intemporelle à leur relation. D’une certaine façon, Mikaël en voulait à son jeune serviteur pour avoir omis de l’informer dessus. Cependant, qu’on se rende à l’évidence, les deux n‘avaient jamais eut de conversations intimes sur leurs vies privées. Il ne pouvait donc pas lui reprocher ce défaut de connaissances. Finissant son travail, très rapide, le demi-Erewent vérifia que tout était correctement mis en place et fut un peu apaisé de voir que la flaque de sang sur le sol, du sang mêlé des deux protagonistes, ne s’agrandissait plus. Mais les bandages étaient fins, juste du lin, et le liquide carmin ne tarderait pas à dessiner de nouveau une fleur écarlate sur l’abdomen de l’hybride évanoui.


-Qui es-tu pour Nathaniel ?

Tiens, l’autre avait ordonné ses pensées. En se relevant pour le toiser comme il le faisait depuis que le blond était arrivé, il répondit en toute sincérité :


- Son maître.

Cette succincte réponse contenait le doux ton du sarcasme, à la fois amer et tendre au point d’en être singeant. Car bien sûr, Mikaël tirait une fierté furieuse de cette chose que l’humain, quel que soit son rang, ne pouvait lui enlever. C’était un orgueil tout propre à son caractère ombrageux, suffisant, froid, qui lui apportait une joie étrangement malsaine lorsqu’il pouvait affirmer un tel lien, une telle supériorité en matière de possession. Laissant le temps à son interlocuteur de digérer la réponse, il se concentra sur un lien totalement différent et pourtant semblable de celui qui le joignait à Nathaniel.

En venant à Tara avec la personne qui dirigeait globalement le groupe et les autres membres qui l’accompagnaient, Mikaël était aussi partit avec la personne qui lui était multifonction en dehors de son autre serviteur. C'est-à-dire Tebi, sa brownie, qui attendait avec son cheval loin de l’agitation du centre de Tara. Lorsque la voix mentale de la petite demoiselle se fit entendre dans le silence, il lui enjoint de trouver un triton ou un médecin doué, tout simplement, et de ramener par la même occasion sa monture par ici. Inquiète mais raisonnable, Tebi ne fit pas de commentaires et obéit, laissant pourtant son anxiété palpable. Elle se rassurerait bien vite, songea l’hybride qui la connaissait suffisamment pour pouvoir la juger à ce sujet. Ceci fait, ses compétences ne permettant absolument rien de plus quand à la vie de Nathaniel, il devait s’occuper et se débarrasser du problème qu’il y avait en face de lui. Si le blond était à ce point inquiet pour le gisant, nul doute qu’il ne ferait que de les suivre, voir pire, quoique fasse Mikaël. Et c’était bien embêtant. Il n’avait pas besoin d’un parasite têtu dans les jambes alors qu’il avait plusieurs choses à faire urgemment. Autant être tout de suite clair sur les intentions qui animaient le jeune homme. Le planter ici serait très simple, restait à amener le sujet et il ne savait pas si c’était d’une extrême prudence compte tenu des évènements perpétués quelques temps plutôt.

Le fait que Nathaniel le connaisse, encore une fois, ne signifiait aucunement qu’ils étaient du même bord. D’autant plus que malgré son aura maléfique, Nathaniel était ici par obligation et non par choix. Mikaël ignorait ses affinités véritables. Il les imaginait nulles, parce que quelqu’un au bord du suicide n’avait en général personne vers qui se tourner. Mais sait-on jamais. Et puis, les athées existaient aussi. Nathaniel devait tremper avec n’importe qui, et son « ami » ne laissait rien deviner sur ses choix personnels.

- Qu’est ce que tu veux ? demanda finalement le demi-Erewent froidement.

De toutes manières, aucunes des pitoyables réponses que pourraient lui donner le Celte briseraient sa totale indifférence à ses désirs. Mais au moins pourrait-il lui dire de clairement de partir.

Et lui, qui était-il d’ailleurs ? Même si Mikaël ne poserait pas la question, ce n’était pas une information vitale, il avait envie de savoir. Il comprit très vite ce qui les opposerait mutuellement, et se douta que le faire partir serait peut-être plus difficile que prévu. Aussi grande soit la colère qu’on lisait dans les yeux bleus de son interlocuteur, il avait l’avantage d’avoir été là le premier. Et puis, c’était pour lui que Nathaniel s’était battu. L’humain n’avait aucun droit sur la guérison de ce dernier, et quand Mikaël l’emmènerait à la Tour, l’autre ne le suivrait pas. Sauf bien sûr, s’il faisait partit de la Guilde. Alors, il ne pourrait rien lui refuser, tout au plus l’interdire de s’approcher de Nathaniel pendant sa convalescence en le logeant dans la même tour que la sienne, aux étages les plus hauts, interdits à tout sous-fifre et recrues stupides ; les moutons qui peuplaient les bas étages de la Guilde des Disciples de Fall. Voilà au moins une longueur d’avance. Au fond de lui, l’Erewent ressentait toute la puérilité du désir d’éloigner absolument cet inconnu de son serviteur, mais il l’ignorait superbement. Il était dans son droit, après tout, il avait le droit d’exiger n’importe quoi à ce qui touchait le jeune hybride brun.

Il plaça ses sentiments personnels de côté pour retrouver la froideur objective de ce qu’il était habituellement. Ce n’était pas bon pour son utilité à Fall de se laisser aller à des états d’âmes contradictoires et qui, finalement, n’étaient pas importants.
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyDim 7 Sep - 11:59

Surtout ne pas le regarder. Pas maintenant, l’imaginer tel qu’il l’avait quitté, le voir en face de lui, lui souriant alors qu’ils étaient allongés dans son lit. Revoir son sourire, ressentir le battement violent de son cœur quand il lui avait délivré son cœur… Tout ça était inoubliable et Gabriel refusait en bloc de le voir allongé sur le sol entre la vie et la mort, il refusait de voir ses yeux clos, sa respiration faible, son sang formant une flaque rouge sur la place. Pourquoi ? Car il perdrait un boulon. Il se ruerait sur lui, poussant sans ménagement ce pseudo erewent de son chemin, il retrouverait ses lèvres aussi froides soient-elles, il saisirait sa main et lui chuchoterait des mots avant de courir chercher des secours. Le problème, c’est que sous l’effet de la panique, on est souvent amené à faire les choses de travers et le résultat pouvait être désastreux. De plus, son interlocuteur ne semblait pas vraiment décider à le laisser voir Nathaniel. Il était son ennemi direct et il ne devait pas se laisser à penser au beau brun, il devait se concentrer un peu sur l’autre pour pouvoir par la suite arriver à ses fins : rejoindre enfin Nathaniel.

Malgré son aplomb et sa soit-disante immortalité, il ne faisait pas peur à Gabriel, bien loin de là en fait. Dans un combat à mains nues, il était sur d’avoir le dessus et même s’il ne voulait pas en arriver là, il n’hésiterait pas si l’homme continuait à le toiser avec autant de mépris. Ce type de regard que Gabriel se faisait une joie de faire ravaler à son propriétaire. Les gens se croyaient toujours au dessus des autres. Mais pour la plupart, ils n’étaient que des incapables. Il arrivait bien souvent à Gabriel de se sentir supérieur à la plupart des maris de Tara, et il était en mesure de leur prouver. Alors que si l’épicier du coin se décidait soudainement à se montrer arrogant avec ses clients, il y aurait bien vite conflit et il n’était pas sur de gagner. Malgré toute la présente colère que Gabriel nourrissait à l’égard de l’homme aux yeux de glace, il ne put que s’avouer qu’il n’avait pas l’air bête –hormis le fait qu’il refusait de se pousser ce qui était le comble de l’imbécillité- Et un homme qui n’est pas bête, sait quand il a le pouvoir. Gabriel le savait souvent. Ce type n’était pas hautain pour rien, il se croyait fort, mais peut être l’était-il vraiment. Le blond mourrait d’envie de se mesurer à lui pour vérifier lequel des deux avait le droit de regarder l’autre comme une merde. Hélas, il semblait bien plus enclin au calme qu’au réglage de différent au corps à corps. En même temps, le temps était compté. Il était plus question de sauvetage que de suprématie. Du moins pour Gabriel, parce que pour son homologue, il semblait être question des deux et ça notre débauché ne le prenait guère bien.
Soudainement, la jalousie qu’il ressentait se transforma en ouragan se déchainant dans ses entrailles alors qu’il répondit à sa question, le plus simplement et narquoisement du monde.


- Son maître.

Gabriel faillit avaler de travers à cette annonce et sans se retenir plus il lâcha :

-Fils de p…

Il retint in extremis le dernier mot alors qu’il tentait de se calmer, il était à un cheveu de lui sauter dessus et de lui massacrer la tête à coup de poing, son katana n’était même pas nécessaire. Il ne voulait que sentir les os craquer sous ses coups et il suffisait d’un regard, d’un mot de plus pour craquer.
Son maître ? Rien de plus ? Ben voyons, mais ce type était complètement allumé, totalement barjo. De quel droit se proclamait-on maître de quelqu’un ? Monsieur se prenait pour le maître du monde c’était ça ? Etait-ce pour cela que Nathaniel était dans cet état ? Il avait été contraint de lui obéir pour soit disant lui sauver la vie ? Avait-il fait ça sans penser aux conséquences que ses actes pouvaient avoir sur son entourage, sur Gabriel ? L’avait-il finalement totalement oublié ? Préférant un maître à un homme amoureux ? Le blond serra les poings à s’en blanchir les phalanges. Non ça ne pouvait pas être ça, il avait été obligé c’était ça, il refusait de se dire que Nathaniel avait commit cela de son plein gré vouant une adoration à ce demi erewent. Maître était le contraire d’amoureux, comment pouvait-on préférer le premier au second ? On ne pouvait pas, donc il avait été forcé… Et il le soignait car il avait encore besoin de lui, c’était ça, il allait encore le faire se sacrifier pour lui. Ce type était immonde. Totalement immonde il méritait de crever. Jamais il ne le laisserait toucher de nouveau Nathaniel. Il attendrait qu’il se réveille, ils pourraient s’expliquer et Gabriel pourrait comprendre, même si jamais il ne pourrait au cas où il préférerait effectivement un maître à de l’amour.


- Qu’est ce que tu veux ?

Gabriel pouvait-il se permettre de répondre « Que tu crève ? » Il en mourrait d’envie même si ce n’était que son objectif secondaire. Il ne réfléchit pas bien longtemps avant de répondre.

-Que tu te casses d’ici. Nathaniel n’appartient à personne.

Pas à moi, c’est clair, mais pas à toi non plus alors fout lui la paix. Pensa le beau blond.
Qu’il parte, qu’il le laisse tranquille, il s’expliquerait avec Nathaniel sans avoir besoin d’un médiateur ou d’un ‘maître’. Gabriel n’arrivait pas à le digérer. C’était tout bonnement impossible. S’il suffisait de supprimer ce type pour rendre Nathaniel libre, il n’hésiterait pas. Pour souligner ses paroles, il fit un pas en avant, résolu à le pousser pour allez voir le corps pâle comme la mort de son amour. Et gare à lui s’il l’en empêchait, car Gabriel n'était pas vraiment en mode patient et ne retiendrait pas ses coups si il se mettait sur sa route encore une fois. Il ne le laissera pas repartir avec Nathaniel, d’ailleurs, il ne voyait pas vraiment comment il aurait pu le ramener en pensant que Gabriel ne se serait pas interposé. Dans quel monde vivait-il ? Dans celui où il croyait être le maître de tout le monde ? Dans celui où on obéissait à ses moindres caprices ? Et bien qu’il reste dans son monde utopique, la réalité était toute autre et s’il n’avait pas l’habitude qu’on se dresse devant lui, Gabriel se ferait une joie de lui montrer et de le faire dégringoler de sa suffisance.
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyDim 7 Sep - 17:03

La réaction du blond ne tarda pas. Elle frappa tout de suite, conséquence d’un contrôle inexistant sur ses émotions. Déjà, Mikaël pouvait se permettre de classer son interlocuteur dans la catégorie facilement violente. L’avantage de ce genre de personne, c’est que Mikaël pouvait les dominer parfaitement. Leur force n’avait souvent rien à voir avec leur cerveau. Ceux qui se laissaient emporter par leurs émotions pouvaient être dangereux seulement si on ne les gardait pas à distance de soi. Hors, Mikaël bénéficiait d’un pouvoir qui lui permettait une assurance et une sauvegarde suffisante dans ce genre de cas. Plus détendu, il sut qu’il ne risquait pas grand-chose, sauf si l’apparence du blond était fausse, ou qu’il était un humain à grande capacité magique. S’il était juste le banal humain, séduisant peut-être, qu’il donnait l’impression d’être… Et bien il redescendrait vite sur terre, et comprendrait que seules les insultes pourraient lui permettre de se défouler, pas ses poings. Dommage.

-Fils de p…

C’est ça, retient-toi, étouffe toi. Ca serait amusant. Tellement. Ignorant complètement les éructations choquées du Celte, Mikaël attendit paisiblement que celui-ci se calme pour lui répondre avec un minimum de concision. Ca le choquait tellement, comme révélation ? Parce que jusqu’alors, il s’estimait supérieur ? Plus doucement, Mikaël aurait pu lui répondre « Abruti », mais cela n’étant pas dans ses habitudes de dire tout ce qu’il pensait à haute voix, il se tut, préférant jauger du regard les yeux de l’humain, dont le plus était bien plus azur que les siens. C’était assez amusant, ces mêmes prédominances de couleur physique. Mais tout était plus éthéré, plus morbide chez Mikaël comparé à la vivacité estivale du physique du jeune homme. Estivale, c’était le mot. Ses cheveux blonds tenaient plus des champs de blé, pour reprendre une image populaire, et ses yeux du ciel. Il n’y avait pas vraiment de prédominance physique parmi les régions, il aurait pu être de Tara comme de Ker-Brenn ou d’une campagne inconnue. La mère de Mikaël était tarane par exemple, mais ses traits physiques étaient juste dus à la génétique. Du moins Mikaël l’imaginait, il n’avait pas eu l’occasion de la revoir, ni de voir ses grands-parents. Il aurait pu interroger Tebi. Mais il n’en avait pas envie. Ce n’était pas important. Sa mère était juste idiote. Une idiote, même. Cette pensée fugitive qu’il eut pour elle en détaillant le physique de l’ami de Nathaniel l’agaça au point qu’il reporta son agacement sur la personne qui lui avait inspiré, et enflamma son antipathie pour le celte, pourtant tempéré par la haine bien plus forte qu’il sentait chez son interlocuteur. Et l’hybride prenait un malin plaisir de lui donner de la matière à le détester, en l’irritant le plus possible. Ce n’était pas une attitude sérieuse, bien sûr, et il se le reprochait. Mais ses deux natures s’opposaient douloureusement, l’une quasi inexistante réveillée par la présence de Nathaniel. Mikaël avait perdu l’habitude de son impulsivité, ces derniers temps. Pourquoi revenait-elle ? Pourquoi se sentait-il concerné par le brun ? D’habitude, son petit jeu de supériorité n’avait pas la même importance. Il s’en amusait. Ici, c’était aussi le cas mais prie que vexé, il se serait senti presque jaloux que ça ne marche pas. Pourtant, étant donné les conditions de cette joute verbale, il ne pouvait vraiment pas se permettre de laisser aller son caractère. L’urgence, ici, c’était Fall. Pas Nathaniel. Pas cet homme. Lui, il n’était qu’un élément superflu du décor, quelqu’un dont il fallait se débarrasser au plus vite. Il aurait même pu confier l’affaire à un autre membre de la Guilde. C’était si peu important. Normalement. Il essaya de considérer le blond plus froidement, plus objectivement que jusqu’à alors, et se concentrer sur son objectif premier. En expirant doucement l’air que contenaient ses poumons, le demi-Erewent trouva un peu de neutralité. Avec l’expression de quelqu’un qui se retenait mais désirait très clairement ce qu’il disait déjà, son interlocuteur répondit d’une voix cassante :

-Que tu te casses d’ici. Nathaniel n’appartient à personne.

C’était clair au moins. Par contre, il semblait avoir mal compris ce que Mikaël avait déjà dit. Peut-être que c’était trop dur à avaler ? Une chute trop douloureuse ? Il n’était pas là pour lui faire plaisir et lui épargner la douloureuse réalité ; dans ton merveilleux petit monde, il n’y a pas que toi dans la vie de Nathaniel. Il se rendrait compte de sa bêtise par lui-même, Mikaël n’allait pas lui expliquer de A à Z le pourquoi du comment. Comme si cela le regardait.

Le discours de l’inconnu était confus, en fait. Il voulait qu’il parte, soit. Quel était le rapport avec le fait que Nathaniel ne devait appartenir à personne, même si cela était faux ? Ou peut-être voulait-il dire « Nathaniel n’a rien à faire avec toi, barre toi, je suis le seul qui a le droit de m’occuper de lui » ? Dans ce cas, il n’avait qu’à le dire. Oubliant la deuxième partie de la réponse, il se concentra sur la première et sur le fait que pour insister sur son droit, le blond s’avançait. Il était temps de mettre en pratique le seul langage compréhensible pour cette personne. Ce n’était qu’un pas, mais un de trop puisqu’il n’avait pas reçu l’autorisation de s’approcher. Gardant un regard froid sans émotion particulière -c’était son problème- il fixa sur lui ses prunelles, considérant toute cette volonté de passer outre mesure.

Une seule décharge, brève, pas très élevée. Comme un petit choc électrique, mais c’était juste une douleur, fugace, mais pourtant présente jusqu’à la moelle des os, comme si des millier d’aiguilles jusqu’alors rétractées dans l’ivoire s’élevaient brusquement, longues, fines et mortelles, dans toutes les directions, transperçant nerfs et chair. Seule sa volonté suffit à ce qu’elles se déclenchent. Si ce n’était pas suffisant pour lui dire de ne plus avancer, Mikaël n’hésiterait pas à faire
plus.

- Je vais bientôt partir, mais lui avec moi. Tu es autorisé à lui dire adieu de loin. Je ne tolère pas que n’importe qui s’occupe de mon serviteur, surtout quelqu’un qui est un ennemi potentiel.

Par habitude, il effleura brièvement des doigts la bague argentée. A chaque fois qu’il y faisait allusion, même sans le remarquer, son corps réagissait à sa place, comme un lapsus révélateur. Il cacha le geste en appuyant doucement sur le flanc du sac, jusqu’à ce que sa paume rencontre quelque chose de dur et immobile dans la besace. Immobile. Il n’avait vraiment pas le temps avec ces infantilités, et le blond avait intérêt pour lui-même de capter très vite le message. Pourtant, dans sa torpeur corporelle, l’esprit de Fall restait en alerte et délectait sa colère et sa frustration extrême sur les sentiments qui coulaient de sa dernière conquête. Il se nourrissait de toute cette féroce jalousie, très pâle reflet de ce qu’il ressentait. Il éprouvait une jouissance extrême à voir l’effet de ces émotions sur les autres. C’était tellement réconfortant. Soulageant…
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyDim 7 Sep - 18:48

Combien de fois Gabriel se mettait-il en colère par an ? Une fois, deux fois ? Et ce n’était jamais, au grand jamais pour rien. Par exemple si par frustration quelqu’un se mettait à répandre une rumeur comme quoi il était mauvais au lit. Gabriel se fichait de ce qu’on pouvait dire de lui, débauché, salaud ou n’importe quoi, mais pas qu’on mette en doute ses talents, la femme qui avait lâché ça se souvenait encore de la colère de Gabriel et la rumeur fut très vite étouffé. Il ne s’énervait jamais, car il n’avait jamais matière à s’énerver. Toujours de bonne humeur, jamais rien ne lui faisait voir la vie en noire, le temps était trop court pour le perdre à se lamenter sur soi même. Pourtant là, il se sentait bouillonnant de haine et de rage pour son interlocuteur et rien ne l’aurait plus viscéralement satisfait que de le tuer de sang froid. Gabriel ne se sentait pas capable de ressentir une telle colère pour quelqu’un, mais apparemment, si, il pouvait. Tout son être était en ébullition, les poings contractés, son cœur battait furieusement dans sa poitrine à cause de l’adrénaline de la rage. Tout ce type déplaisait à Gab. Son physique, son attitude, sa façon d’être, de faire, de regarder. Ses paroles, leurs implications. Tout. Et la retenue que s’imposait Gabriel pour rejoindre Nathaniel allait bientôt se briser s’il ne se poussait pas très rapidement. Peu importait qui il était, il n’était pas assez impressionnant pour faire reculer la colère du débauché.

Et pourtant…
Alors qu’il allait faire un second pas dans la direction de l’homme qu’il aimait une douleur prit possession de lui. Pas très longtemps mais sans origine particulière. Une douleur pernicieuse dans tout le corps, le faisant se tendre et se raidir sans que Gabriel l’eut choisit. Ça avait piqué puis transpercé. De partout, rien n’était épargné. C’était comme si un éclair fugace l’avait foudroyé pour ensuite se retirer, laissant sa peau presque crépiter. Sous la surprise et la douleur, Gabriel s’était mordu les lèvres pour ne pas crier ou laisser échapper un quelconque son indiquant l’épreuve. Et seuls les mouvements de son corps pouvaient en témoigner. Une mèche de cheveux lui tomba dans le visage alors que ses yeux virèrent à l’orage. Il laissa l’air de ses poumons s’expirer par la bouche et réinspira longuement. La sensation s’estompait, laissant une blessure uniquement mentale.

Gabriel ne souffrait jamais. Il était trop doué pour ça. Il était déjà tombé dans des embuscades grossières mais il avait supprimé tous les attaquants sans recevoir une blessure. A part les quelques gifles sans grandes conséquences de certaines femmes qu’il jetait, on n’arrivait pas vraiment à lui faire mal. Il frappait avant. Mais quelque chose l’inquiétait. Et si n’ayant pas l’habitude des blessures physiques, il y était plus sensible ? Si jamais son homologue se décidait à recommencer encore plus fort ? Finalement ça n’avait pas d’importance vu qu’il était décidé. Le beau blond trouvait ce type d’attaque vraiment de la lâcheté. Les yeux durs de son interlocuteur le fixaient, et Gabriel l’imaginait très bien sourire intérieurement de ce qu’il avait fait. Lâcheté totale. Par contre, il fallait avouer que ce n’était guère rassurant. Qui était capable de blesser quelqu’un en le regardant ? Le jeune débauché en eut presque froid dans le dos. Ce n’était pas comme ça qu’il allait pouvoir le tuer, vu qu’il n’avait même pas besoin d’arme pour attaquer. Et c’état injuste. Sa suprématie évidente dans un combat rendait le demi-erewent aveugle, suffisant et méprisant. Mais hélas, et cela rendit encore plus furieux Gabriel, il n’avait aucun moyen de lutter contre ce type de pouvoir, n’en possédant pas une once. Et c’était vraiment injuste. Le problème était que Gabriel ne comptait pas abandonner. Peu importait la douleur, il voulait juste pouvoir s’expliquer avec Nathaniel, mettre les choses au point sur ses trois dernières semaines, sur ce type qui se prenait pour un Dieu, sur leur relation. Il avait besoin de réponse et n'était de ce fait pas très patient. Il ne lâcherait pas, c’était hors de question.


- Je vais bientôt partir, mais lui avec moi. Tu es autorisé à lui dire adieu de loin. Je ne tolère pas que n’importe qui s’occupe de mon serviteur, surtout quelqu’un qui est un ennemi potentiel.

A ces mots, Gabriel eut presque envie de rire sarcastiquement. Mais il rêvait, il se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’au coude.

-Va te faire foutre connard, cracha Gabriel, pourtant peu habitué à injurier les gens. Je me fous de ce que tu tolères ou pas. Je resterais près de lui que tu le veuilles ou non.

C’était dit. Ses paroles toujours aussi froides donnaient envie à Gabriel de lui trancher la tête même si c’était impossible. Qui aurait cru que le type qu’il avait croisé deux jours auparavant était en fait une telle personne ? Jamais Gabriel ne dirait adieu à Nathaniel, et encore moins de loin. Maintenant qu’il était là, sous ses yeux, même en grande détresse, il ne le laisserait pas. Il ressentait comme un besoin viscéral de rester près de lui, c’était sa seule raison de prendre des risques. Le débauché sentit ses cheveux se hérisser le long de sa nuque au mot ‘serviteur’ voila qu’il remettait ça. Mais il était d’un égocentrisme que ça faisait peur. Nathaniel n’était pas son serviteur, il n’était le maître de personne, il fallait bien qu’il se rentre ça dans le crâne. On n’appartenait pas à quelqu’un. Et jamais Gabriel ne l’accepterait.
Ainsi donc il était un ennemi potentiel pour ce type ? C’était presque flatteur qu’il le croit capable de lui faire quelque chose. Ou alors c’était de l’hypocrisie, ce qui était loin de plaire à Gab. S’il le considérait vraiment comme tel, il avait bien raison, parce que jamais il ne le laisserait tranquille tant qu’il n’aurait pas ce qu’il souhaitait.
Malgré ses membres très légèrement ankylosés par la pseudo décharge du demi erewent, Gabriel fit un second pas, le toisant avec défi. Il n’avait pas peur même s’il redoutait un tantinet ce qui allait suivre. Mais il fallait bien montrer qu’il était prêt à tout pour aller voir celui dont il pensait tout le temps depuis trois semaines. Il avait de l’audace à revendre et il s’autorisa même un sourire insolent à la Gabriel en le regardant.
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyLun 8 Sep - 16:08

-Va te faire foutre connard. Je me fous de ce que tu tolères ou pas. Je resterais près de lui que tu le veuilles ou non, rétorqua avec une fureur sarcastique maintenue dans la voix l’humain qui semblait s’étouffer avec ses sentiments de révolte, de frustration et de colère.

Ben voyons, c’était beau l’utopie d’un monde merveilleux. *Moi aussi, je me fous de ce que tu veux.* pensa Mikaël, assez blasé désormais avec les réactions volcaniques de son interlocuteur. Il commençait à être assez pénible à s’entêter. Et le demi-Erewent n’allait pas garder sa patience très longtemps, surtout s’il continuait à se croire, ridiculement, le plus fort des deux avec son orgueil stupide. Etait-il dépourvu d’intelligence ? Il lui avait dit clairement, l’avait avertit, et pourtant l’humain s’entêtait à se croire supérieur et marchait sur ses plates-bandes. Hardiment. Effrontément. Dangereusement. Le sourire crétin qu’il affichait était d’une niaiserie et d’une infantilité surprenante. Ca ne valait même pas la peine de recommencer. L’ignorant purement pour l’instant tout en surveillant ces faits et gestes, il se concentra de nouveau sur la télépathie qu’il partageait avec sa Brownie. Elle arrivait, trouver quelqu’un possédant un don de guérison suffisant n’avait pas été facile, et encore moins rejoindre la place avec la foule apeurée qui s’éparpillait en émeutes dans tous les sens. Balayant du regard l’endroit, il distinguait l’étalon brun qui lui appartenait, une sorte de garçonnet à ses côtés, et un grand triton aux allures émeraude qu’il reconnut vaguement.

Mikaël ne connaissait pas tout le monde personnellement de la Guilde. Ils étaient relativement nombreux, certains occasionnels, et tous disséminés de part et d’autres des mondes connus d’Erin. Comme il possédait une place toute particulière au sein de l’organisation, à mi-chemin entre le subordonné mais conseillé très influent, Mikaël était parfaitement au courant avec les plus connus. Les chefs de conseils, les hiérarchisés les plus hauts… Mais il se mêlait assez peu aux nouveaux venus, aux petits inconnus de l’ombre et autres anonymes. Il n’avait ni le temps, ni l‘envie de le faire. Le triton devait certainement appartenir à l’une des couches moyennes de la Guilde, et avoir participé à quelques missions importantes. De toute façon, son nom importait peu ; suffisait juste son talent.

L’hybride regretta de ne pas avoir le pouvoir de télékinésie ; pour immobiliser le blond qui se flattait d’avancer encore malgré l’interdit, cela aurait été idéal. Il répugnait à l’immobiliser par la douleur, car le seuil nécessaire aurait été trop important et il aurait du supporter ses cris de douleurs et le spectacle de son corps se tortillant par terre. Et puis l’énergie que soutirait l’utilisation de ce don était importante. Mikaël en avait besoin ailleurs. Ce n’était pas la bonne solution, bien que si le blond s’approchait vraiment de trop, il lui infligerait quelque chose d’assez douloureux pour qu’il se calme. Attendait l’approche de Tebi, il se tourna de nouveau vers l’humain pour répondre enfin :


- Tu ne sais même pas à qui tu as affaire. En l’occurrence, je vais te renseigner, ça te calmera peut-être. Nathaniel et moi-même faisons partis de la Guilde de Fall. Toi non. Tu ne peux en aucun cas rester près de lui en tant que personne extérieure à la Guilde. je serais alors dans l’obligation de te tuer.

Ses paroles étaient neutres, dénuées de tout intérêt pour ces choses banales et agaçantes que le Celte l’obligeait à faire. Pourquoi devait-il vraiment lui expliquer mot à mot que ce n’était pas par griefs personnels qu’il l’empêchait d’approcher, mais pour des raisons professionnelles ? Quoique l’envie personnelle perçait aussi depuis que le blond lui tapait sur les nerfs à se comporter ainsi. Il précisa tout de même pour que le message rentre dans son crâne épais :

- Et contrairement à toi, j’en ai la possibilité et ce ne sont pas des paroles en l’air. J’ai autres choses plus passionnantes à faire que de m’occuper de ton cas, alors sois gentil, tais toi et dégage.

Maintenant que c’était clairement dit, si jamais l’homme s’avisait à faire encore un pas, Mikaël le tuerait sans attendre. Et avec des moyens efficaces. Il passa justement en revue les gestes qui conviendraient de faire, les différentes possibilités, tout cela selon le niveau aléatoire de son éventuel futur adversaire. En le surveillant du coin de l’œil –on ne savait jamais, et si le blond craquait et explosait en commettant un acte imprévu ? Ca ne l’aurait pas étonné- Mikaël le laissa de côté. Il donna un ordre au triton qui arrivait pour que celui s’occupe tout de suite de Nathaniel, et lui expliqua très brièvement ce qu’il s’était passé. Sans attendre, il le pressa de se mettre au travail et supervisa du regard le soin du regard. Tebi avait ôté son canotier et libéré sa chevelure noisette qui lui retombait en courtes boucles sur son visage de lutin. Ses grands yeux sombres, dont la nuance était accentuée par la couleur brune de sa peau, avaient toujours cette lueur anxieuse qu’elle semblait avoir constamment. Mikaël n’avait pas le souvenir de cette expression chez sa Brownie auparavant, mais cela faisait bien des années qu’elle était fixée, immuable, sur son visage. Depuis quand exactement ? Il l’ignorait, et ce n’était pas son souci premier. Et malgré son apparence, ce n’était plus une enfant. Elle devait avoir dans la quarantaine d’années. Encore une trentaine d’années à vivre… Une cinquantaine au plus. Elle était en pleine médiane, à mi-chemin de sa vie et en avait vue des vertes et des pas mûres… Ce qui inquiétait le plus Mikaël dans ses moments perdus –c'est-à-dire très rarement- était une question très particulière. La vie qu’elle menait la forçait à rester à ses côtés, alors que fondamentalement, Tebi n’était que gentillesse et serviabilité. Elle disait ne pas d’avoir d’avis sur les dieux, et c’était probablement vrai étant donné la capacité d’adaptation de sa race, mais elle restait dans un milieu qui était totalement contraire à sa nature. Et elle le voyait jour après jour, comme si on lui rajoutait –comme si son maître lui rajoutait- des pierres sur le dos. Et cela pourrait l’user beaucoup plus précocement que prévu.

Mais bref, ce n’était pas le lieu ni le moment, il devait repartir au plus vite avec un Nathaniel assez en forme pour ne pas mourir pendant le trajet, un Dieu affaibli qui ne devait pas se consumer, et il espérait, avec le souci en moins d’un abruti blondinet.
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyLun 8 Sep - 17:19

L’espace d’un instant, Gabriel ferma les yeux, en attente d’une quelconque nouvelle douleur. Après tout, il avait vraiment fait l’insolent alors qu’il n’avait pas de réel moyen de se défendre ou d’attaquer le demi-erewent. Etrangement mais non sans soulagement, il ne ressentit rien et rouvrit les yeux. Il était trop calme. Et il n’avait sûrement pas renoncé à ne pas le faire avancer. Le fait qu’il ne fasse rien pour l’en empêcher eut l’effet au contraire de le faire stopper. Etrange paradoxe.

Gabriel se força à respirer longuement sans que cela soit trop visible. Ce n’était vraiment pas dans ses habitudes d’exploser de la sorte et il avait parfaitement conscience que cela ne servait à rien fasse au stoïcisme de son interlocuteur et qu’en plus, il se rendait ridicule de surcroit. Pourtant il ne s’en était pas rendu compte plus tôt. La colère l’avait totalement aveuglé, ne rendant visible qu’un but, rejoindre Nathaniel. Hélas, il avait choisit la mauvaise solution, la colère et cela avait aveuglé nombre de possibilités. Face à ce type, la rage et les insultes n’était d’aucune utilité, cela se voyait et ça glissait sur lui comme de l’eau. Bien sur, c’était ça aussi qui l’avait rendu encore plus énervé. De voir que cela ne faisait rien. Il s’était confronté à plus fort que lui. Pas forcément plus intelligent dans l’absolu, mais au vue de sa réaction, si. Gabriel répugnait à l’avouer et se retint de faire une légère grimace, il avait été totalement stupide. Et borné. Ce n’était pas son genre. Il n’était pas bête, mais la combinaison de Nathaniel et du mépris du pseudo erewent l’avait fait craquer, oubliant toute prudence, intelligence. Il avait foncé tête baissée sans réfléchir aux conséquences. Et il paraissait à présent incapable de faire quoi que ce soit. Si d’un côté il regrettait son éclat, de l’autre pas du tout, cela avait permit de relâcher un peu la pression du au stress, à la peur et à l’agitation ambiante. Que c’était dur de prendre sur soi pour se calmer. Il aurait l’air plus civilisé, ce qu’il avait perdu quelques minutes plus tôt.

Une solution avait échoué, il devait la rayer. C’était dur mais faisable, il suffisait de prendre sur soi pour se pardonner son erreur, même si il aurait bien continué à insulter le demi-erewent, à lui cracher ses quatre vérités à la figure. Il en ressentait un besoin viscéral que c’était presque inquiétant. Mais il savait au fond de lui qu’en continuant ça il allait perdre, tout. Il fallait donc se calmer et recommencer à zéro. L’objectif serait le même, quoique légèrement modifié. Il ne partirait pas sans Nathaniel et surtout, il ne laissera pas à son interlocuteur le soin de les séparer de nouveau sans qu’il y ait eu conversation. Il devrait être beaucoup plus fin et intelligent. Un avantage d’avoir perdu son sang froid, c’est que l’autre était sûrement persuadé que sa bêtise était normale, ce qui n’était pas le cas, du moins il l’espérait. Il pourrait encore essayer le surprendre. Malgré son envie virulente de le tuer, il n’y parviendrait pas, du moins pas aujourd’hui. Le beau blond ne faisait que repousser une échéance inévitable. Redevenir intelligent donc. Mais comment faire ? C’était clair qu’il ne le laisserait pas partir, pourtant si la solution était simple, le problème l’était beaucoup moins et Gabriel bloquait dessus. Il se décida à ne plus avancer pour le moment pour parler, et essayer de ne plus s’énerver face à son interlocuteur.

Respirant doucement il remarqua qu’il s’était retourné pour regarder quelque chose dans la foule. Un cheval se dirigeait vers eux. Etait-ce cela qu’il attendait ? Gabriel cru reconnaître un triton sur son dos, pourquoi ? Mais avant qu’il se pose davantage de question, le regard glacé de l’inconnu qu’il haïssait se posa de nouveau sur lui. Le jeune homme prit sur lui pour afficher un visage neutre, vidé de la colère qui transparaissait quelques minutes auparavant. Il lui répondit toujours avec ce calme qui donnait envie au blond de hurler.


- Tu ne sais même pas à qui tu as affaire. En l’occurrence, je vais te renseigner, ça te calmera peut-être. Nathaniel et moi-même faisons partis de la Guilde de Fall. Toi non. Tu ne peux en aucun cas rester près de lui en tant que personne extérieure à la Guilde. Je serais alors dans l’obligation de te tuer. Et contrairement à toi, j’en ai la possibilité et ce ne sont pas des paroles en l’air. J’ai autres choses plus passionnantes à faire que de m’occuper de ton cas, alors sois gentil, tais toi et dégage.

Gabriel serra les poings à s’en lacérer la paume. Non, ne pas craquer, non ne pas s’énerver, ne pas perdre son calme comme à sa dernière révélation. Faire le calme en lui lui avait demandé beaucoup trop d’effort, il devait rester neutre face à cela, il ne devait pas trop montrer à quel point ses paroles le touchaient. Et bien plus profondément et douloureusement qu’il l’aurait cru.
Annonce que Gabriel n’arrivait pas à digérer. La guilde. De Fall. Nathaniel ? Il en faisait partie ? Mais non, c’était impossible, il n’était pas maléfique, il ne voulait pas la destruction de la vie, tout ce genre de délire parano… Cependant une fois de plus Gabriel s’en voulu d’être aussi bête. Il ne savait rien de lui. Rien. La journée de rêve puis la nuit qu’il avait passé à ses côtés ne signifiait pas qu’ils étaient intimes. Ils avaient échangé bien autre chose que des paroles. Paroles qui auraient été sûrement essentielles. Même si Nathaniel ne voulait pas parler, même si Gabriel n’avait pas insisté, il aurait aimé savoir cela de sa bouche plutôt que de se le faire annoncer de cette manière de but en blanc. Certaines choses s’expliquaient, d’autre devenaient encore plus floues. C’était pour ça qu’il était absent, qu’il ne pouvait pas venir le voir –même si Gabriel ignorait quand même beaucoup des activités de la pseudo guilde dont il ne croyait que depuis peu- C’était pour ça qu’il était lié à cette ordure en face de lui. Cependant, il refusait de croire qu’il pouvait être du côté maléfique des légendes d’Erin. Pas Nathaniel, cela lui ressemblait tellement peu.
Une immense incompréhension se lisait sûrement sur ses traits et pour l’instant il se fichait que cela fasse jubiler ou non l’homme aux cheveux presque blancs. Ce pourrait-il donc jamais rester ensemble à cause de cela ? Une discussion explicative serait donc impossible ? Il avait besoin de réponse pour mettre en ordre ce qu’il ressentait. S’il pouvait s’accrocher ou laisser tomber et essayer d’oublier cette nuit hors du temps. Il avait besoin, vitalement besoin de savoir ce que Nathaniel pensait de cela, pensait de lui.
Si Gabriel ne faisait pas partit de la guilde, pourquoi Nathaniel était resté avec lui ? Il n’avait pas mentit, il n’avait pas joué la comédie sur leur rencontre, c’était impossible. Cela voulait dire qu’il avait passé outre les ordres de sa guilde pour rester un peu plus avec le jeune blond. Ou la raison était tout autre… ? Il ne pouvait pas tout oublier sans obtenir réponse. Il le fallait pour sa santé mentale.

Il ne cilla pas aux menaces du demi-erewent. Il savait déjà ses choses là, mais c’était aimable à lui de lui faire remarquer. Il savait bien qu’il ne pouvait pas le tuer, du moins maintenant tout comme si savait bien que la réciproque n’était pas vraie. Si Gabriel s’entêtait il mourrait. Mais il ne pouvait pas rester sans rien faire enfin ! Il ne voulait pas mourir, c’était sur, mais il ne voulait pas rester dans l’ignorance.
Il remarqua enfin que le triton semblait se pencher sur le cas de Nathaniel pour le soigner un peu, c’était déjà une bonne nouvelle. Il hésita à toucher l’interlocuteur mais ayant quand même peu envie de se faire foudroyer il se ravisa et fit d’une voix décidée mais loin de la hargne et la colère de jadis. Quand à son expression, elle était tout aussi sérieuse, car il pesait ses mots en contrôlant sa colère.


-Je ne partirais pas. Je me fiche de tes histoires de guilde et de lien. Nathaniel en fait partit, moi non, ça ne nous a pas empêché de nous connaître. Crois bien que je ne te laisserais pas partir en l’emportant sans que j’ai eu possibilité de discuter avec lui.
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyLun 8 Sep - 20:08

Si Mikaël avait possédé un petit peu de cœur, il aurait sans doute prit en pitié le Celte quand celui-ci affirma :

-Je ne partirais pas. Je me fiche de tes histoires de guilde et de lien. Nathaniel en fait partit, moi non, ça ne nous a pas empêché de nous connaître. Crois bien que je ne te laisserais pas partir en l’emportant sans que j’ai eu possibilité de discuter avec lui.

Si Mikaël avait été aimable, ou en sympathie, il aurait eut la gentillesse de le considérer non plus comme un gêneur, mais comme un ami affolé par la vision d’une connaissance chère agonisante. Réaction tout à fait normale et logique. Humble inquiétude, douleur perçante justifiant ainsi les termes qui dépassaient la pensée et l’envie de le rejoindre. Si Mikaël avait été attentionné et sensible à cette souffrance morale, il aurait prit un ton gentil, compatissant, et il aurait dit au blond doucement que ce n’était pas possible, et qui plus est, que l’état de Nathaniel ne permettait absolument pas de discuter avant qu’il ne parte, selon les souhaits de l’humain. Mais qu’au contraire, s’il acceptait d’attendre le rétablissement et la reprise de conscience de Nathaniel, celui-ci viendrait pour le rassurer plus tard. L’emporter ne serait pas définitif, à jamais, comme semblait le croire son interlocuteur. Si Mikaël n’avait pas été Mikaël, voilà ce qui aurait été dit.

Le blond avait eut un changement d’attitude qui, dû ou pas au dernier avertissement de l’hybride, était particulièrement reposant. Beaucoup moins de pressions s’exerçant sur les deux parties, Mikaël n’allait certes pas faire preuve de cette extrême douceur amicale envers son interlocuteur, mais au moins était-il plus disposé à le laisser vivant et en vadrouille. Quoique, le Celte avait gardé sa stupide obstination. Comment lui faire véritablement entrer que dans sa situation actuelle et celle de Nathaniel, c’était tout bonnement impossible ? Et il ne voulait pas lui préciser ça par gentillesse. Non, juste pour qu’il arrête de répéter ce qu’il voulait. Le demi-Erewent n’en avait rien à faire. Absolument rien. Ces protestations intempestives se heurtaient à l’absence de ses sentiments. Peut-être qu’il y a dix minutes, il aurait ressentit une brûlure au ventre, une colère aussi forte que la sienne, mais c’était fini désormais, rangés au placard, abandonnés dans un coin muré de son esprit. Plutôt tassés même. Sous une couche bien épaisse d’indifférence, même si de plus en plus de tremblements avaient l’habitude de les déterrer de temps à autres.

Si inutiles. Pourquoi existaient-ils ? Pourquoi s’obstinaient-ils à se créer d’eux même ? Quel double tranchant avait son métissage. Il avait peut-être gagné en quotient intellectuel sur d’autres Erewents, mais ceux-ci n’étaient pas autant hantés par des choses si superflues et vaines. Juste les émotions fortes les intéressaient, celles qui faisaient réagir, celles qui étaient instinctives. Celles animales. Recyclables lorsqu’on avait un grain de calme. Faciles à canaliser alors. Des émotions animales, en fait. Pas de concepts idiots inventés par des créatures idiotes. Il haïssait de toutes ses forces, de tout ce qu’il lui restait la personne qui était responsable de cette demi-nature. Etrange paradoxe que de vouloir s’arracher la moitié de soi-même et d’être terrifié à l’idée se retrouver seul avec le désastre qu’il restait. En fait, les deux étaient responsables, les deux étaient des incapables, les deux étaient ignobles et méritaient d’avoir perdu la vie aussi pitoyablement. Mikaël ne le regrettait absolument pas. Il les détestait. Profondément, durablement, incroyablement. Il détestait ce qu’ils avaient fait, ceux qu’ils avaient créés, il se détestait lui-même, cette dualité, ces attributs.

Mais heureusement… Cela aussi était enterré. Cela aussi, il n’y pensait pas. Presque jamais. Juste des fois quand il était seul et que tout raisonnement logique sur ses actes se concluaient sur cette impasse. Et des fois, il se rappelait très brièvement d’images qui le fascinaient autant qu’elles le révulsaient. Parce qu’elles étaient atroces, révélatrices. Horribles et pourtant tentantes. Pourquoi tentantes ? Pourquoi cela lui plaisait tant, ce reflet de miroir où un tout autre Mikaël était possible ? Frustré, atrocement, par ces questions sans réponses, il se brisait le poing dessus. Et restait cette dualité qu’il gommait pour quelqu’un d’uniforme, de plat, quelqu’un sans hésitation. Quelqu’un qui pouvait faire ce qu’il voulait faire à la perfection. Quelqu’un d’assez sensé et logique pour servir. Il ne cherchait pas la perfection, loin de là. La perfection, ce noir idéal était tout à fait inaccessible et il ne le recherchait pas comme certains. Il ne cherchait pas non plus cette pureté perdue que d’autres individus voulaient. En fait, il ne savait pas comment définir cette chose dont il ne s’occupait pas, qu’il préférerait oublier, et rester comme il était, intact.

Pour prendre ce genre de décision dans l’intérêt de la seule personne dont les désirs étaient les siens.

- Dommage, je l’emmène quand même, rétorqua t-il au Celte. D’ailleurs tu vois bien que vu son état, tu n’auras pas ta discussion avant des heures, voir des jours. Et je ne vais pas attendre pour tes beaux yeux.

Non, il y avait une autre solution, simple, qui couperait court à toutes discussions. Dans l’intérêt de la Guilde. Mais avait-il vraiment envie de le préciser ?

Dans l’intérêt. De la Guilde.

Oui.


- Si tu as tellement envie de partager sa vie et de le voir, tu n’as qu’à venir en tant que membre de la Guilde, lança t-il d’une voix cassante.

Se détournant du gêneur, il s’approcha de nouveau de son serviteur, dominant l’infime soupçon d’inquiétude qu’il pouvait ressentir pour lui. S’il crevait, tant pis pour sa pomme, au moins il aurait reçu sa mort idéale et il y aurait un souci en moins dans la vie de Mikaël. Cette personne n’était rien de plus que le même cadavre se noyant dans son sang sur l’herbe rougie quelques mois plus tôt. Celle qui aurait pu mourir sans que personne ne s’en inquiète, sans que Mikaël s’y intéresse un tant soit peu. Il suffisait de si peu de choses pour changer plusieurs destins… Car Nathaniel n’était pas mort, et il traînait désormais une personne qui était prêt à tuer celle avant lui pour le sauver lui-même.

La peau des joues du brun était encore plus livide qu’à l’ordinaire, mais son souffle était normal. Il était tiré d’affaire tant qu’il ne s’ouvrait pas de nouveau le ventre. Sa vie ne partait plus dans ce trou noir qu’était l’Autremonde. Si la pensée fugace d’une présence invisible le tint soudain, Mikaël prit à peine le temps de scruter le vide de ses yeux sans avoir le moindre espoir d’y voir quelque chose. Mais qui sait ? Soit il se trouvait à ce moment même derrière lui, sa lame sous sa gorge dans un jeu pour conserver toute sa haine pour le futur, ou bien sachant que Nathaniel n’allait pas mourir, il était resté cueillir des âmes ailleurs.

- C’est bon, dit-il au triton. Prend le cheval et emmène le à la Tour, je te suis derrière. De toute manière, le but est de le ramener, que je sois là ou pas n’a pas d’importances.

L’être aquatique hocha la tête, souleva avec force le corps du jeune homme et réussit à le mettre sur le cheval avec l’aide de Tebi. Mikaël darda ses prunelles sur le blond.
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyMar 9 Sep - 16:07

Quiconque connaissant Gabriel aurait compris qu’il ne plaisantait pas. Même ceux qui ne le connaissait pas d’ailleurs. Tout à ses aises, le jeune homme adorait ne jamais se prendre au sérieux. Rigolard, blagueur, pas forcément doué pour d’ailleurs, mais tout le monde lui pardonnait, Gabriel avait un charisme écrasant qui lui permettait toute les folies sans qu’on ne lui reproche jamais rien. Il était très sérieux dans ses paroles aussi souvent qu’il se mettait en colère. Mais pourtant, depuis la veille, tous les sentiments que Gabriel ne ressentait jamais s’étaient mit de mise pour le torturer ensemble ou à tour de rôle.
Il était mortellement sérieux dans ses dires et fou était son interlocuteur de ne pas le croire. Il savait ce qu’il faisait, il voulait cette conversation, il en avait besoin sinon il deviendrait fou, purement et simplement.

Hélas, Gabriel ne connaissait presque rien de l’homme à qui il parlait. Il était ignorant dans tellement de chose que cela l’insupportait à un point incroyable. Il n’arrivait pas à cerner correctement son interlocuteur et chacune des phrases qui lui disaient l’étonnait d’une façon ou d’une autre. Cependant il s’était calmé, il était enclin au dialogue et non à la rébellion. Il désirait ardemment comprendre ce qu’il n’arrivait pas à saisir. Mais l’autre s’en fichait totalement et ce qu’il répondit glaça Gabriel jusqu’au plus profond de lui.


- Dommage, je l’emmène quand même. D’ailleurs tu vois bien que vu son état, tu n’auras pas ta discussion avant des heures, voir des jours. Et je ne vais pas attendre pour tes beaux yeux.

Glacé n’était pas un euphémisme, car le beau blond crut sentir sa température intérieure chuter. Il ne pouvait PAS faire ça ! Il ne pouvait pas décider de l’emmener soit disant car il était son maître et membre d’une guilde d’allumés et de fanatiques ! Et lui alors ? Il n’était pas là pour décorer ! Le problème, c’était que l’un comme l’autre se fichait des désirs de son homologue. Et le second problème était que l’un avait un énorme avantage comparé au second. Mais pourquoi ? Pourquoi l’emmener dans un endroit à des heures, peut être des jours d’ici ? Ne pouvait-il pas simplement rester ici en attendant qu’il guérisse ? En quoi le fait que Gabriel ne soit pas membre l’empêchait-il de rester près de l’énigme de ses sentiments ? Où était le problème ? Comment le demi-erewent pouvait-il décider de se l’approprier de la sorte ? Il était d’un égoïsme sans borne. Qu’il arrête de penser à lui dans tout ça. Il n’avait qu’à rentrer, Nathaniel le rejoindrait après son rétablissement et surtout après une discussion avec le blond.
Pourtant malgré ses résolutions, Gabriel se sentait inutile et c’était bien la première fois. Il se fichait d’attendre pour lui parler, il devait juste rester ici, ce n’était même pas une question, mais une obligation. Au fond de lui, il savait que tout le monde se fichait de son avis… Et Nathaniel dans tout ça ? N’avait-il pas son mot à dire ? Que voulait-il ? Si seulement il avait été capable de dire juste ce qu’il souhaitait, tout aurait été tellement plus simple, tellement…

Ce que Gabriel ne savait pas, c’est que le demi-erewent n’en avait pas finit avec lui et son calvaire mental n’était pas près d’être terminé.


- Si tu as tellement envie de partager sa vie et de le voir, tu n’as qu’à venir en tant que membre de la Guilde, lança t-il d’une voix cassante.

Après tout ce qu’il lui avait révéler, Gabriel espérait que plus aucune des phrases ne le tourmenterait autant, mais il se trompait dans les largeurs. Car la demande était aussi inattendue, qu’improbable mais elle était belle et bien là. Et lui non plus ne plaisantait pas. Comme tout le temps aurait pu juger notre débauché. Il avait l’impression de couler sous un flot de questions intérieures, il se noyait. Un mur pour s’appuyer n’aurait pas été de trop car il fit un écart pour ne pas tomber.

Le voir, oui, il en mourrait d’envie. Partager sa vie… C’était… tellement… impossible de donner une réponse. Il avait besoin de le retrouver pour savoir une telle chose. Le retrouver et se souvenir. Mais pour cela, était-il obligé de… s’engager ? Car c’était bien ça qu’on lui proposait. Devenir un membre d’une guilde inconnue, d’un Dieu avec qui il avait couché et essayer de le faire devenir mettre d’Erin ? Dans un tout autre lieu, en toute autre circonstances, Gabriel aurait rigolé jusqu’à en avoir mal aux côtes tellement l’idée lui paraissait stupide et ridicule. S’engager ? Lui ? Et puis quoi encore ? Jamais il ne servirait personne, c’était inenvisageable. Une des choses qui pouvaient pleinement décrire Gabriel, c’était le fait qu’il était Libre. Libre de tout. Il faisait ce qu’il voulait, quand il voulait, où il voulait. Gabriel savait ce qu’il valait et jamais il n’abandonnerait ça… Jamais ?
Mais la phrase pleine de mépris que venait de lui lancer l’hybride n’avait-elle pas un sous entendu ? Voulait-elle dire que si Gabriel n’y allait pas, il ne reverrait jamais Nathaniel ? Plus jamais ? Mais non, s’il l’avait rencontré avant, c’était possible de recommencer, même si cela devait être plus espacé… Cet homme avait totalement bouleversé la façon de ressentir les choses de Gabriel, il n’imaginait pas continuer sans lui… Mais il n’imaginait pas non plus sa vie sans sa Liberté. Il ne la donnerait jamais.

Gabriel ravala son hésitation autant que possible. Cependant sa voix était moins assurée qu’il l’aurait souhaité et une pointe d’angoisse perçait clairement dans la tonalité.


- Mais je pourrais quand même le voir même si je ne suis pas un membre. Il retient le « Non ? » qu’il voulait ajouter. Et je ne peux pas décider de cela aussi rapidement, une décision se réfléchit. Restez tout les deux ici en attendant qu’il se réveille, il y a de bons médecins à Tara.

Gabriel aurait pourtant prié ne pas en arriver là, à demander des concessions, presque à le supplier de rester. Des décisions aussi importantes ne pouvaient pas se prendre à la légère. Il ne voulait pas les laisser partir, pourtant il savait avant même d’avoir terminé sa phrase qu’il refuserait. Ils partiraient que Gabriel le veuille ou non et ça faisait mal.
Nathaniel était déjà sur le cheval à côté du triton, prêt à partir. Mais pourquoi il tenait tant à le ramener ? Pourquoi ne pouvait-il pas être soigné sur place ? Quel intérêt y avait-il à l’emmener dans une mystérieuse tour ?
Des questions, encore et toujours des questions sans réponses…
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyMar 9 Sep - 17:26

La proposition tout à fait hostile semblait avoir perturbé le blond qui ne bougeait plus, ses yeux dans le vague suivant les déplacements de la personne qu’il désirait rejoindre. Hagard et perdu, pour autant qu’on puisse le dire pour une personne statique qui n’esquissait aucuns mouvements. Il sembla plusieurs fois dire quelque chose, mais se ravisa, et tandis que le triton avait fini de déplacer Nathaniel et que Mikaël reportait de nouveau son attention sur lui, il ouvrit la bouche pour répondre :

- Mais je pourrais quand même le voir même si je ne suis pas un membre.

Hésitation.

Mikaël retint un soupir laborieux. Oui. Voilà. Tout à fait. Il n’avait toujours pas compris ? Il le disait comme s’il venait de trouver un argument irréfutable, alors que Mikaël s’acharnait à le lui faire appréhender ce point de vue. Oui, il devait être réellement bête, après tout. Mikaël ne comprenait toujours pas ce qui le reliait à son serviteur, mais ce n’était clairement pas l’intelligence.

- Et je ne peux pas décider de cela aussi rapidement, une décision se réfléchit. Restez tout les deux ici en attendant qu’il se réveille, il y a de bons médecins à Tara.

Le ton se voulait normal, mais quelques intonations trahissaient un malaise particulier. *Tu te sens acculé ?* Il ne savait pas à quel genre de personne il avait à faire, autant de caractère que de capacités, mais pouvait-on comprendre, dans cette phrase qui réclamait un temps de réflexion, aucune envie de s’engager dans un groupe particulier ? Une neutralité qui sentait le souffle de la tranquillité ? Ou bien des convictions déjà choisies, contraires, opposées… Retenant encore un soupir, de plus en plus agacé par la tournure que prenait cette affaire, Mikaël donna tout de suite sa réponse :

- Hors de question, Nathaniel n’est pas l’unique objet de mon retour et je ne peux pas me permettre de le laisser en arrière. La Guilde ne recrute pas n’importe qui, si tes motivations personnelles ne sont pas assez fortes pour sauter tout de suite sur l’occasion, laisse tomber. Ensuite, je n’ai jamais dit le contraire.

C'était sans appels. Nathaniel n’était pas son esclave, peut-être juste celui de Fall mais ce dernier était bien trop englué dans sa faiblesse pour s’en soucier un tant soit peu, et aucune protestation, aucun mouvement indiquant une pensée contraire se heurta au bras de Mikaël qui était posé le long du sac. Mikaël avait laissé jusqu’à présent une très grande liberté à Nathaniel. A partir du moment où il était disponible à n’importe quel moment de la journée, de la nuit, et qu’il s’acquittait des tâches qu’on lui confiait, Mikaël se souciait peu de ce que pouvait faire le brun. En partie. Il préférait le savoir à la Tour que ailleurs sans qu’il sache où. Heureusement que Tebi était là afin de lui rendre service en cas de disparition intempestive, mais dans l’ensemble Nathaniel ne s’éloignait jamais trop ou prévenait. Ces dernières semaines, c’était surtout Fall qui retenait l’hybride, trouvant certainement du plaisir à observer ses yeux de chats ou à y lire des émotions. Emotions qu’il créait artificiellement, par des subterfuges, des paroles bien placées et une attention toute particulière à ce « jouet » que Mikaël lui avait trouvé sans le savoir. Ce dernier ne disait jamais rien à ce sujet, bien qu’il éprouvait une certaine frustration à ce qu’on lui vole ce qu’il avait trouvé, sauvé, et attiré lui-même. Tout cela restait très superficiel et Fall, de toute manière, s’était lassé de son cobaye.

S’ennuyant de cette discussion stérile, Mikaël après cette dernière précision se détourna vraiment du blond. Devait-il l’accepter dans la Guilde pour le seul motif que le Celte désirait voir au plus vite son compagnon ? N’était ce pas prendre une personne inutile, sans qualités particulière, et potentiellement dangereuse pour l’infaillibilité de la Guilde ? Au départ, il avait sous entendu cette invitation parce que dans la guerre qui était désormais imminente, déclarée par cette fichue Tasmante fantomatique, avoir plus de bras était pratique. Mais il ne devait pas oublier les règles de cet engagement ; pas de goûts personnels, il fallait jugé sur les réelles motivations et capacités de la personne. Aussi abandonna son idée, la même qu’il avait eut avec Nathaniel lors de cette rencontre sur les ruines. Si cet individu était du bord des Trois Dieux, après tout ce qui s’était dit, il faudrait le tuer. Il pouvait les trahir, quitte à mourir par la suite. Il était un probable espion, un probable lâche, un probable tout… Mikaël ne lui accordait en aucun cas sa confiance, mais ici, il ne pouvait même pas lui donner un tout petit peu de crédits. La garantit de son amitié pour Nathaniel n’était rien sauf insuffisante et potentiellement dangereuse.

Mais à cela, il aurait dû réfléchir avant de le souffler à cette personne qui semblait ne pas être déterminé jusqu’à accepté cette proposition d’un seul coup. Tant mieux, en fait. Il allait refuser. Oui, tant mieux. Cela éviterait des tracas bien inutiles. Mikaël se maudit de cette insouciance libérée par… par quoi ? Tout simplement dans le but de grossir les rangs de la Guilde. Non, il ne devait surtout pas commettre d’imprudences en se préoccupant d’autant de choses. Une à la fois ; et le recrutement n’était pas sa priorité, des personnes plus aptes à cette tâche consacraient leur vie à la Guilde en s’acquittant de ce travail.

Il s’avança jusqu’à attraper la bride du beau cheval ébène, Tebi trottinant à côté de lui en remettant son chapeau, avec un dernier regard pour Gabriel. Il savait qu’ainsi, il l’acculait, le laissait dans l’impasse, et qu’il prendrait une décision plus rapidement. Pourvu que la panique lui fasse dire le contraire. De toute façon, ou il le laisserait à n’importe quel membre de la Guilde habitué au recrutement, ou bien il le confierait aux soins attentionnés de Tebi. Mais encore une fois, il valait mieux que cet humain abandonne. Attendre Nathaniel un mois ou deux n’allait quand même pas le tuer. Et même si c’était le cas, tant pis. Mikaël aussi s’impatientait, il avait toujours cette angoisse à demi-effacé pour son Dieu, et n’avait plus une minute à consacrer à l’homme. Ah, si seulement Nathaniel avait fait son boulot sans idées de suicide. Vraiment. Tirant la bride du cheval vers l’avant, il l’amena à faire un pas, plantant le blond muet derrière.
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyMar 9 Sep - 18:50

Gabriel n’eut pas besoin d’attendre des décennies pour avoir sa réponse.

- Hors de question, Nathaniel n’est pas l’unique objet de mon retour et je ne peux pas me permettre de le laisser en arrière. La Guilde ne recrute pas n’importe qui, si tes motivations personnelles ne sont pas assez fortes pour sauter tout de suite sur l’occasion, laisse tomber. Ensuite, je n’ai jamais dit le contraire.

Hélas, tout cela ne rassura en rien le beau blond. Et il était à la limite de se balancer nerveusement d’une jambe à l’autre. Il ne voulait pas, c’était clair et Gabriel l’avait prévu. Même s’il avait gardé au demeurant une espèce d’étincelle d’espoir tuée dans l’œuf. Il ne comprenait toujours pas pourquoi il devait absolument ramener Nathaniel là bas, dans leur QG il ne savait quoi. Si seulement il pouvait tout simplement le ramener quand il serait rétabli.

Il n’avait pas dit le contraire, donc Gabriel s’était heureusement totalement fourvoyé. Il avait cru des sous entendus là où il n’y en avait pas. Tout était pour le mieux alors. Il n’avait qu’à le laisser partir pour le retrouver quand il serait rétablit, il viendrait sûrement le voir pour s’expliquer et tout serait parfait. Mais jamais rien dans notre tête ne se passait comme on l’aurait souhaité. Et c’était étrange comme Gabriel arrivait à se poser de nouveaux problèmes à peines une solution trouvée à un ancien. Qui, qui lui disait que contrairement à lui, Nathaniel avait envie de le revoir ? Qui avait soufflé à Gabriel qu’il n’était pas le seul à vouloir une discussion, une explication, voir plus… voir bien plus pour retrouver ce moment perdu dans un coin de son appartement ? S’il n’était pas venu le voir avant, même jamais, cela voulait-il dire qu’il ne le souhaitait tout simplement pas ? Que Gabriel n’était en fait rien pour lui et de ce fait, il n’avait aucune envie de le revoir. Mais dans ce cas là, prévenir l’intéressé était la moindre des choses. Comment Gabriel aurait pu le laisser partir sans avoir une confirmation qu’il le reverrait bien ? Et si Nathaniel une fois réveillé restait sur ses positions de ne plus rien à faire avec lui ? Le beau blond n’en saurait rien et attendrait sans relâche à Tara un signe de sa part. Un signe qui ne viendrait pas dans la mesure où il l’aurait oublié. Et Gabriel ne pouvait accepter ça. Il avait besoin de savoir à quoi s’attendre dans tout les cas. Le problème, c’est qu’il ne savait pas où il allait, il ne savait pas où il habitait et jamais on ne lui dirait. Si Gabriel voulait revoir Nathaniel, il fallait que l’initiative provienne de celui-ci qui avait toutes les cartes en main pour le retrouver, ce qui n’était pas le cas du débauché de Tara. Et il refusait d’attendre vainement un signe de vie. Bien sur, à force, il l’oublierait, un peu, puis beaucoup. Mais restera dans son cœur, ce petit pincement de douleur, qui gênait, dérangeait. Quelque chose d’inébranlable. Une fois qu’il s’est immiscé, on ne peut plus s’en débarrasser. Ce petit pincement lui rappellerait toujours ses sentiments si nouveaux qui étaient nés cette nuit là dans la chaleur douillette de ses couvertures et le torse découvert d’un autre homme. Gabriel allait-il se résigner à terminer sa vie telle qu’il la menait depuis un bout de temps, avec ce petit pincement ? Ou le supprimer en trouvant le moyen d’obtenir des réponses ?

*Mes motivations personnelles ?* Il y avait à présent deux pôles opposés qui se battaient en Gabriel, ce qui lui donnait mal à la tête. Il devait donner une réponse rapidement ok. Mais c’était trop dur, bien trop dur, il n’avait pas le temps de peser le pour et le contre de toute les options qui s’offraient à lui. Concrètement se battaient la volonté d’avoir des réponses, de savoir ce que Nathaniel pensait, mais de ce fait rejoindre une guilde dont il se fichait comme d’une guigne. Et de l’autre la volonté de rester indépendant, libre, malgré un pincement de tristesse si Nathaniel ne revenait jamais. Il n’avait encore une fois pas de réponse claire et c’était très énervant. Si ça se trouvait, Nathaniel avait de très bonnes raisons de ne pas être venu le voir et la première chose qu’il ferait en se rétablissant serait de lui rendre visite. Mais ce n’était peut être pas le cas et de ce fait Gabriel ne le reverrait jamais, et il pensait difficilement le supporter.

Hélas, tout à ses pensées, il ne remarqua pas son interlocuteur faire volte face, et s’apprêtant à partir sans même attendre de réponse. Hey, ho, minute qu’est-ce que tu fais là ? Reviens ! J’ai pas eu le temps de réfléchir, tu pourrais pas me laisser dix minutes de plus ? Gabriel trépignait mentalement avant de se forcer à se dire que c’était inutile. La manœuvre était on ne peut plus claire. Il était piégé, acculé face au mur. Il ne pouvait pas peser le pour et le contre avec parcimonie, il était pressé sans réflexion. Intenable. Que choisir ? Il ne savait pas, les mots se bousculaient dans son esprit, oui, non, Nathaniel, liberté, pincement, réponse, que choisir dans tout ce qui s’offrait à lui ?! Il jouait son avenir alors comment répondre aussi facilement que si on vous demandait quel temps il faisait dehors ?


-Je… lança au hasard Gabriel, espérant qu’il se retourne et dans ce cas gagner un tout petit peu de temps pour choisir en faisait mine d’hésiter.

Vite voyons, cela n’allait pas durer très longtemps ! Il voulait des réponses, il voulait le revoir, il voulait savoir et poser des « parce que » à tout ces « pourquoi ». Il voulait être tel qu’il avait toujours été, il voulait sa liberté de faire ce que bon lui semblait sans avoir à prendre position dans n’importe quel sujet, il était Gabriel et n’avait pas besoin de craindre quoi que ce soit.

Perturbé, acculé, le temps s’écoulait trop vite, il n’arrivait pas à se décider, à l’aide, il se noyait, dire quelque chose, n’importe quoi, ne pas le laisser partir comme ça !


-D’accord ! cria presque Gabriel, à bout de nerfs, de la sueur sur le front. D’accord j’accepte de m’engager.

Il avait signé. Pas de sortie de secours. Demi-tour interdit.
Nouvelle vie.
Nouveaux désirs.
Gabriel avait presque envie de pleurer.
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MessageSujet: Re: Quelques vies en jeu. [PV]   Quelques vies en jeu. [PV] EmptyMar 9 Sep - 19:07

[Je close, merci Gabriel pour ce magnifique RPG <3]
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