Erin
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 Après la fête [PV Gabriel]

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Vladimir Taltos

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MessageSujet: Après la fête [PV Gabriel]   Après la fête [PV Gabriel] EmptyMer 20 Aoû - 8:56

L’après-midi s’annonçait sourdement dans la lumière dorée d’automne quand je décidai que la ville ne me plaisait pas, ou du moins pas Tara. Il semblait que je fusse arrivé au moment propice : la fête de Samain rendait alors les rues et avenues de la grande Tara plus joyeuses. Mais maintenant que la période de festivité se faisait lointaine, les rues et leurs misères s’étalaient devant moi dans toute leur laideur, comme un pied de nez à mon insouciance. Il fallait dire que j’avais bien profité de la fête : bière, musique, danse, filles…

J’avais redécouvert toutes ces choses qui m’étaient plus ou moins inconnues. Ici, personne ne se souciait de mes origines, puisque Tara n’en avait aucune. Samain avait vu se croiser dans l’indifférence de séduisantes Fir-bolgs, de sardoniques Erewents, des Tasmants tourmentés, d’espiègles Korrigans et Brownies, de dignes Gallisénaés, des Bisclaverets revêches, des elfes mystérieux et même quelques spécimens détonants en la personne desquels se croisaient plusieurs de ces races. Cette semaine avait été pour moi plus riche d’enseignement qu’une vie entière et il me tardait alors d’aller au plus vite à la rencontre du monde. De laisser les pensées perverses qui me rattachaient continuellement à Elysia.

Puis était arrivé le matin, comme on se réveille d’un long rêve : se rappelaient durement à moi ma besace et mon ventre vide, ma cithare inerte dans mon dos, mes bottes enfoncées dans la boue de la rue fangeuse où se tenaient quelques silhouettes grisâtres contre les murs. Dans le petit matin, je ne croisai que l’ombre des mendiants dans les rues, éthérés et comme écrasées par la lourdeur des évènements qui avaient teinté la fête de sang. Les lumignons traînaient en longues guirlandes déconfites dans la fange, accompagnés de centaines de papiers gras. De ci de là, mon regard se fixait sur des tâches de sang éparses ou des corps encore enlacés mais qui commençaient à remuer à l’ombre des auvents. Des monceaux d’ordures s’étalaient derrière les bouges et auberges. Le vent les avait renversés – ou bien était-ce les rats ? Puis les artisans avaient ouverts boutique et l’enfer avait commencé pour moi.

Je soupçonnai déjà que Tara était une masse frénétique et monstrueuse, mais j’avais imputé cela à tort à la fête. Les carrioles et leurs attelages beuglant se croisaient, se percutaient en tout sens. La foule au visage déformé par la convoitise louvoyait entre les échoppes et les charrettes, qui portant un panier, qui ses seaux d’eau, et l’autre encore d’énormes sacs de plâtre. Ajoutez à cette rumeur les mugissements des vendeurs à la criée, les grelots et les accords secs du bouffon du quartier, les aboiements, les miaulements, les barrissements, les hennissements du bétail, et vous pourrez vous faire une pâle idée du désordre qui régnait en maître dans les rues. Etourdi par le bruit, la foule et la faim, je m’étais hâté vers les portes de la ville. Il me semblait impossible de pouvoir y demeurer une journée de plus.

Je passai les portes. Sortir était beaucoup plus aisé que rentrer, remarquai-je avec un certain amusement. Je me mis en marche. A contre-courant des marchants et leur attirail. Un air frais, non alourdi par les miasmes de la ville me parvenait et rabattait mes cheveux dans mes yeux. Je ne le réalisai que maintenant mais il semblait que j’étais une créature des grands espaces, moi qui avais essayé de devenir un habitant de la ville.

Puis je la retrouvais enfin. Elle. La lande, que j'apercevais au bout des champs.

Même sur la route, sa sérénité me parvenait. Je m’éloignais tranquillement de la ville. Arrivé à une distance respectable, je me laissai tomber au bord d’un chemin où les voyageurs ne passaient plus que de manière intermittente. L’endroit était idéal pour moi : ombragé car le soleil – même d’automne - était cruel pour ma peau, et rafraîchi par un ruisseau auquel que m’aspergeait d’eau. Ensuite, je me rassis sur le talus, et attrapait ma cithare à contrecoeur. J’avais un besoin vital d’argent et je ne voyais pas d’autre moyen d’en gagner pour l’instant qu’en faisant la manche. Ma besace, qui ne contenait hélas plus grand-chose, fit office de sébile.

Ma première chanson fut épouvantable : je n’avais plus chanté depuis un moment et ma cithare était désaccordée – sans parler de mes talents de musiciens. Peu à peu cependant je gagnai en fluidité et vers le milieu de l’après-midi, j’avais atteint un niveau plus qu’acceptable du point de vue du commun. Mais les voyageurs me regardaient avec indifférence sans s’arrêter. J’avais pensé à tort que des chants de contrées inconnues les auraient intéressés mais il leur manquait apparemment l’intérêt technique de mon peuple pour les comprendre.


*C’est le moment de changer de stratégie, Vlad. Ton but, c’est d’appâter le passant, pas de lui soutirer un regard vide ou un signe de tête.* pensai-je.

Aussi continuai-je avec des chansons connues de tous. Avec un succès à nouveau mitigé.
Soudain, une idée lumineuse me traversa. Ils voulaient du spectaculaire… Et ils allaient être servis ! Un sourire d’autosatisfaction traversa mon visage et je filai remplir mon outre au ruisseau sans la refermer. Je me rassis et grattai ma cithare, un pied posé sur l’outre, dont toute l’eau s’écoulai sur le chemin. Mais pas pour longtemps. Bientôt, le liquide commença à remonter le talus, en rampant comme un serpent. De plus en plus vite, jusqu’à se glisser le long de ma jambe, comme un gros ver indolent. L’ascendant que ma race avait sur l’eau me servait enfin à quelque chose. Je me concentrai pour lui donner la forme d’un dragon bancal et miniature. Et je m’essayai à le faire gambader autour de moi. Sauter sur mon genoux, passer en dessous, comme un vrai animal de foire.


- Venez, braves gens, admirer Vladimir, le charmeur de dragons, m’exclamai-je, un peu à cours d’inspiration, à l’adresse des quelques personnes qui s’étaient arrêtées non loin de moi et me regardaient avec des yeux ronds comme des soucoupes.

J’étais moi-même plus que satisfait de mon petit effet.

Au bout de quelques minutes, une silhouette se détacha du groupe et s’approcha de moi. C’était un nain. Une grosse tête, des bras et des jambes courtauds rattachés à un torse puissant, des nippes de paysans et un sourire jusqu’aux oreilles.


-Ah ben, mon gars, j’voulions t’dire qu’ton p’tit numéro-là, avec c’te bestioule-là, ça m’avons fait ben plaisir, ben plaisir... C’est pas tous les jours que j’voyions ça au pays, dit-il avec un lourd accent de la province.

-Merci beaucoup, monsieur, répondis-je en forçant l’eau à faire une courbette sur ses deux pattes épaisses.

-Prends ça gamin, not’boulangerie t’l’offre d’bon cœur, fit-il avec un clin d’œil en me tendant une miche de pain un peu rassise.

Je le remerciai en glissant le pain dans ma besace tandis que le petit groupe reprenait sa route vers Tara. Mon ptremier succès de la journée me réconforta et je m’octroyai une tranche généreuse de la miche avant de retourner chercher de l’eau et de reprendre mon numéro. Je voulais mettre ma concentration à l’épreuve en tentant de créer deux figures d’eau indépendantes. Avec une expression déterminée, je repris ma cithare en appelant de mes vœux les espèces sonnantes et trébuchantes.
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Gabriel Jeevas
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MessageSujet: Re: Après la fête [PV Gabriel]   Après la fête [PV Gabriel] EmptyJeu 21 Aoû - 10:53

Une semaine. Déjà une semaine d’écoulée. Une semaine depuis le début de la Samain, depuis ce fameux soir où il avait eu des relations avec un Dieu. Pourtant à présent, ce ‘détail’ le laissant à présent totalement de marbre, ce n’était pas ce qui lui occupait l’esprit. Il y a une semaine, les envies de Gabriel se résumait à faire la fête, à profiter de la débauche que pouvait lui procurer cette fête et surtout trouver Nathaniel qu’il n’avait pas pu contempler depuis trois semaines. Trois atroces longues semaines. Devait-il conclure que vu son état actuel, il aurait mieux fait qu’il ne le revoie jamais ? Il était assit sur son lit, le regard dans le vague.
Gabriel était désespéré.

Il n’était plus question d’un Gabriel souriant avec plein d’entrain. Il n’était plus question de sourire ou de sortie. Il n’était plus question de moqueries et plaisanteries. Gabriel n’était pas bien du tout. Depuis quatre jours il ne cessait de tout remettre en cause, de réfléchir sans trouver de solution, de faire des insomnies ou de se réveiller de quelque minute de sommeil en tremblant. Tout ça à cause de lui. Lui qui L’avait volé, il lui avait volé. Cet homme, ce démon aux cheveux presque blancs. Tout était de sa faute et uniquement de sa faute s’il ne L’avait plus. Etait-ce pour une bonne cause ? Gabriel ne savait plus. Il n’arrivait plus à se souvenir ce qui l’avait poussé à ça. C’était lui qui lui avait fait perdre la tête. L’ultimatum était trop court, comment aurait-il pu choisir sereinement ? Il avait été pressé, il n’avait pas pu réfléchir correctement et voila qu’il L’avait perdu. A tout jamais. Gabriel était privé de tout ce qui faisait sa vie jusqu’à lors.
Sa Liberté.

Comment pourrait-il faire face à cela ? Allait-il se réveiller en constatant que ses prises de têtes n’étaient pas réelles ? Qu’il était toujours celui qu’il était il y avait une semaine ? Non, il avait déjà rêvé de cela. Mais ce qu’il vivait était la réalité. Pour la première fois depuis longtemps, Gabriel allait devoir se mesurer à un problème de taille. Il devrait la regagner, il ne savait pas comment mais il le ferait. De plus, il refusait de penser à la cause de sa décision. Sinon, ses problèmes seraient inextricables. Il ne voulait pas y penser. Il ne voulait pas croire que ce qu’il avait fait était vain, qu’il n’aurait jamais du faire ça. Gabriel eu le sentiment que sa tête allait exploser. Il avait si mal à celle-ci, il était perdu et ne comprenait plus rien. Lui, les autres, l’engagement, les Dieux, la perte de ce qui faisait qu’il était Gabriel… Il n’en pouvait plus.

Se redressant, il se força à respirer longuement. Il allait crever si il se lamentait comme ça et ça ne ferait pas revenir les deux choses qui lui manquait à présent. Il n’avait pas dit ok à ce… pour rester chez lui à se terrer. Il devait être actif, si ça lui permettait de penser à autre chose. Il irait là bas. Il demanderait des explications. Il devait être acteur de ce qu’il lui arrivait, s’il se lamentait sur son lit, il aurait accepté pour rien. Gabriel serait fort. Il se battrait pour ce qu’il aimait et il se fichait devoir le faire contre ce type ou contre Fall.

Quelque peu requinqué, il entreprit de faire son sac. S’habillant normalement, avec chemise et jean, ainsi que des bottines de marche. Il fourra des affaires de rechange dans son sac à dos, quelque provision et tout son nécessaire de tueur ainsi que des babioles pouvant lui servir. D’après les indications, ce n’était quand même pas la porte à côté. Il prit bien sur toute ses économies, ou presque, sachant qu’il en avait dans une banque sure de Tara. Mais c’était bien suffisant pour faire le tour d’Erin. Il passa son katana dans son dos et mit son sac à dos par-dessus mais de façon à pouvoir dégainer sans gêne son arme en cas de besoin. Il fallait croire qu’il était prêt à partir. Pour faire quoi ? Son entreprise était désespérée. Non ne pas penser ça, surtout pas. Il était prêt c’était bon.

Le jeune blond sortit de son appartement et le ferma à clé, se demandant s’il le quittait pour de bon. Si bientôt Tara allait être libéré du voleur de femme et d’un meurtrier comme tant d’autre. Après tout, il savait en acquiesçant ce qui allait se passer. Enfin pas totalement, mais il allait bientôt le découvrir. Avançant dans une Tara extrêmement agitée. Par la Samain, par les luttes, par les marchants et compagnie. Gabriel se fraya un chemin et il abandonna bien vite l’idée de s’acheter une monture ici. Il n’avait pas envie de perdre son temps, il en achèterait un à la prochaine ville, et marcher lui ferait du bien, cela lui permettrait de se défouler un peu au risque de s’énerver violemment en arrivant à cette soit disant Tour. Gabriel n’était pas d’un caractère colérique. Il ne s’énervait pour ainsi dire jamais. Prenant tout au second degré ou ridiculisant chacun d’une moquerie bien acide. Seul cet homme aux yeux de glace lui avait fait perdre son sang froid. Et il prenait un malin plaisir à s’imaginer l’étripant, en prenant son temps surtout. C’est ce qu’il ferait en arrivant là bas.

Gabriel parvint enfin à sortir de sa ville pour respirer un peu plus librement. La Grand Route s’étendait à perte de vue, sinuant à travers champs. Voila son point de départ vers une destination où il ne savait pas du tout ce qui allait se passer. Respirant profondément, il entama sa marche, le visage sombre, sur une cadence plutôt rapide.
Arrivant à une intersection dont il savait qu’il fallait prendre à droite. Une douce mélopée parvint à ses oreilles. Faisant un écart, il grimpa sur un talus pour apercevoir un jeune homme aux cheveux vert pomme. Ce qui intrigua momentanément Gabriel. Au vue de ses manières, de sa tenue, de ce qu’il faisait, Gabriel en déduit vaguement qu’il devait être un triton. Ecoutant la douce musique, il fut tenté un instant de s’arrêter. Mais n’était-ce pas une perte de temps ? N’avait-il pas mieux à faire ? Oui. Non. Il ne cherchait pas trop. La réponse fut des plus simples. Si quelque chose pouvait l’espace d’un instant le distraire de ce qui le rongeait, il disait oui. Il n’était pas des plus pressés de devoir affronter les conséquences de son choix et un peu de musique lui ferait sûrement un peu de bien.

Gabriel s’assit en face du triton. D’ordinaire, il aurait déjà sortit une phrase ridicule, histoire de mettre l’ambiance, il l’aurait dite avec son sourire légendaire. Sourire pourtant si faible à côté de celui de… Enfin il ne souriait pas vraiment, écoutant gravement la musique. Il apprécia la vision d’un petit dragon en eau gambadant près du musicien. Se taisant quelque minute, il se décida ensuite enfin à prendre la parole.


-C’est étrange de voir un triton faire la manche. Ton peuple n’est-il pas reconnu pour sa musique ? Tu ne devrais pas avoir à faire ça non ?

Gabriel vouvoyait rarement, jamais, les gens qu’il rencontrait. Et s’ils n’étaient pas contents, qu’ils aillent se faire… Enfin, si parler avec une personne qui ne le connaissait sûrement pas, qui n’avait pas de préjugés sur lui, lui ferait peut être du bien. Regardant son interlocuteur il attendit une réponse.
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MessageSujet: Re: Après la fête [PV Gabriel]   Après la fête [PV Gabriel] EmptyDim 24 Aoû - 19:20

Quelques minutes plus tard, j’avais sérieusement revu à la baisse mes ambitions. M’occuper de ma cithare en imaginant les déplacements de deux créatures d’eau était au-delà des mes capacités. J’allais devoir m’entraîner, et il n’était pas question de présenter des créatures bancales pend ant mon numéro. Ma fascination pour les saltimbanques ne faisait que se confirmer, remarquai-je à part moi avec un certain détachement. Le soleil avait tourné et j’étais à présent baigné par sa chaleur. Mais je n’en étais pas encore indisposé. Concentré, j’avais fait abstraction de mon environnement : n’existaient plus que ma cithare, l’eau et quelques silhouettes floues aux abords de mon champ de vision. Les voyageurs.

L’ode que j’interprétais glissa doucement vers une improvisation, certes un peu bancale, mais qui accompagnait à merveille mon dragon pataud. Me concentrer sur le mouvement de chaque patte en rythme avec mes accords demandait d’intenses efforts et la sueur perlait à mon front – à moins que ce ne fusse le soleil, mon impitoyable ennemi ?...

*Accord de fa majeur, pattes gauches. Accord de do, le cou. Mi, rugis maintenant (ou fait semblant). Ré, saute. Fa encore ; une vague. Accord de ré, la queue, mon vieux…*

Puis soudain :
Citation :
-C’est étrange de voir un triton faire la manche. Ton peuple n’est-il pas reconnu pour sa musique ? Tu ne devrais pas avoir à faire ça non ?

Une voix.

Elle perça mon monologue intérieur comme une lame, s’insinua brutalement entre les accords et mes mains ripèrent sur les cordes en un trémolo discordant. Ma figurine mouvante sembla voler en éclats en même temps que ma concentration, formant une flaque humide dans la poussière du chemin. Je relevai brusquement la tête, les yeux plissés en essayant de donner un sens aux paroles, et d’en définir la source.

En face de moi était assis un jeune homme. Un humain blond. Assez bien fait de sa personne, autant que je pusse en juger dans la lumière aveuglante de l’après-midi, et qui me toisait d’un air neutre.

Une impression de malaise diffus s’empara de moi et je serrai convulsivement ma cithare, comme un fantaisiste bouclier contre les souvenirs et impressions teintés de méfiance qui m’envahissaient. Ma propre ignorance me revint en pleine face. L’étranger semblait bien au fait des habitudes des gens de ma race. L’isolement de ma colonie était tel qu’il ne m’était jamais venu à l’esprit que notre musique pouvait être appréciée ailleurs que parmi mes semblables. A vrai dire je ne connaissais rien. A mendier quelques piécettes comme je le faisais, il devait devenir évident que j’étais soit un raté, soit un parfait imbécile – ce qui ne me sembla alors pas très éloigné de la réalité. Pendant quelques secondes, je me contentais de fixer l’étranger, stupidement, sans savoir quoi répondre. Il portait dans le dos un sabre à l’aspect peu engageant et il me sembla mal avisé de le mettre de mauvaise humeur.

Je me redressais d’un air digne et répondit d’une voix que j’espérais moins timide que ce qui sonnait à mes oreilles :

-Rien ne vaut la nature pour dévoiler l’inspiration. On ne trouve pas autant de trésors dans un palais que sur les chemins. Tout l’or du monde ne mérite pas de lui abandonner la lande.

Ma déclaration, que j’avais voulue grandiloquente, résonnait dans l’air, teintée d’une telle poétique hypocrisie qu’il me sembla que jamais l’étranger ne croirait à mes paroles. J’enchainais rapidement sur le ton de la plaisanterie, sans laisser le temps à mon vis-à-vis de répondre :

-Je ne fais pas la manche, je répands la culture.

Je retombai dans le silence, un peu mal-à-l’aise sous son regard gris et éteint, et promenai mes doigts sur les cordes de ma cithare. Ai-je déjà précisé que c’était un très bel instrument, malgré mon talent qui n’était pas à sa mesure ? Le long du manche fleurissait un rosier entre les épines duquel se croisaient des poissons. Le ventre de la cithare portait la sculpture de sirènes entremêlées qui dansaient dans des vagues immobiles. D’ordinaire, chacun de nos instruments portait un nom. Je n’avais pas encore nommé ma cithare. J’attendais un évènement exceptionnel qui me dévoilerait son nom. Aucun de ceux que j’avais cherché ne m’avait jusque là semblé convenir à la grandeur de l’instrument, et cela durerait sûrement encore longtemps. On disait dans ma colonie que nommer son instrument permettait de trouver son âme. Honnêtement, je n’y croyais pas trop. Si jamais je baptisais un jour la cithare, ce serait uniquement par respect des traditions ou par amour de la poésie. Et encore… Mor me pardonne, je ne voyais as l’utilité de donner un nom au sujet de toutes mes angoisses enfantines.

Perdu dans mes pensées, j’égrenais des notes sans queue ni tête, l’inconnu toujours en face de moi. Ses yeux éteints m’avaient frappé au premier regard. Il me sembla évident qu’il allait chercher de la distraction à Tara. La flaque d’eau qui avait été le dragon était encore utilisable. J’y plongeait le bout de ma botte, et lentement, un visage de jeune fille (qui ressemblait étrangement à Elysia ^^) en émergea.
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MessageSujet: Re: Après la fête [PV Gabriel]   Après la fête [PV Gabriel] EmptyLun 25 Aoû - 10:20

Pourquoi refusait-il d’y penser ? Pourquoi l’avait-il cadenassé à l’intérieur de son esprit, même si à chaque instant un souvenir, heureux ou malheureux, pouvait venir le frapper. S’il y pensait, la motivation qu’il avait réussi à insuffler dans ses actes serait réduite à néant. Ils ne devaient pas penser aux causes, pas penser aux conséquences ni aux… protagonistes de ce qui était sa nouvelle histoire. Il aurait largement le temps d’y penser plus tard. S’il s’était arrêté ici, ce n’était pas pour rien, ni même pour tenir compagnie à ce triton, il était là pour se vider momentanément la tête, pour empêcher ce qui le rongeait depuis une semaine de resurgir avec violence.

Le jeune homme qui n’en était pas un tressauta aux mots de Gabriel et le son de sa cithare se fit discordant, son dragon aquatique retomba en flaque d’eau. Allons bon, il lui avait fait peur, était-il concentré à ce point pour ne pas le voir venir ? Gabriel en était navré, la musique qui l’avait attiré était plutôt agréable à l’oreille. En attendant qu’il se ressaisisse, le jeune blond le détailla un peu mieux. Il était plutôt fin avec une peau très pâle, ses yeux étaient d’une agréable couleur turquoise et ses cheveux mi long vert pomme. Il n’y avait rien, mit à part la peau très pâle qui aurait pu lui faire penser à lui. Surtout que la dernière fois qu’il l’avait vu, le rouge teintait tout son corps. Non ! Gabriel se força à respirer lentement. Il n’y penserait pas, pas maintenant, toutes ses interrogations ne le prendrait pas à la gorge tout de suite.


-Rien ne vaut la nature pour dévoiler l’inspiration. On ne trouve pas autant de trésors dans un palais que sur les chemins. Tout l’or du monde ne mérite pas de lui abandonner la lande.

Les paroles de son interlocuteur eurent l’effet bénéfique de le sortir de ses macabres pensées. Finalement, Gabriel savait bien peu de chose sur les tritons. Des hommes poissons, attiré par la musique, pas aussi chaste qu’on le pensait, plus d’une sirène s’était perdue dans le lit de Gabriel, alors qu’elles étaient de passage à Tara. Gabriel aimait la diversité et il ne ratait jamais une occasion de séduire autre qu’une humaine. Les sirènes étaient agréables et fraiches, les fir bolg un peu trop imbues d’elles même et le jeune homme se faisait une joie de les remettre à leur place le matin, pour l’instant, à par quelque décharge bénigne il n’avait rien eu. Bien peu d’elfes, mais c’était arrivé, avaient passé la nuit en compagnie du beau blond, et il pouvait dire que ça avait été génial. Mais jouant souvent avec le feu, Gabriel ne s’était pas risqué à aller draguer erewent et bisclavet, il tenait à sa vie et à son entrejambe. Il n’avait guère pus tester les tasmante. Quand aux korrigans et aux brownies, ils étaient trop… petits dirons nous. Il n’avait jamais rencontré de Galli, du moins le pensait-il, mais au vue de leur vœu… Gabriel était persuadé que comme les Dieux, ces prêtresses n’étaient que pipeau, mais maintenant, il ne pouvait en être sur. Car maintenant à sa liste de ‘coucherie’ il pouvait ajouter Dieu. Mais il n’était pas là pour y penser non, non.

Revenons-en à la maigre connaissance de Gabriel sur la race des tritons. Il suffisait de regarder son interlocuteur pour cibler à peu près toutes les caractéristiques physiques de l’espèce, mais il ne savait pas trop du caractère général de ceux-ci. Timide ? Parleur ? Ouvert ? Il n’en savait rien. Mais au vu de la voix légèrement hésitante de celui-ci, il le catalogua pour l’instant dans la catégorie des introvertis, mais léger, sinon il n’aurait pas répondu. Gabriel écouta avec attention. Il n’avait guère le sens de la poésie mais en écouter de temps en temps ne le dérangeait pas outre mesure.


-Je ne fais pas la manche, je répands la culture.

La phrase qu’il ajouta tout de suite derrière fit étirer une commissure de Gabriel de façon à en faire un demi-sourire. Exploit comparé à sa tête de ces derniers jours. Il avait adoré la repartie du triton, c’était agréable à entendre après s’être enfermé avec lui-même dans son appartement. Le musicien baissa légèrement les yeux et commença à triturer les cordes de son instrument d’où des notes aigrelettes s’élevèrent. A cela, il plongea légèrement sa botte dans la flaque qu’avait formée le dragon et un visage féminin apparut, visage agréable à regarder il fallait l’avouer. Distraitement Gabriel tendit la main pour la toucher, il fut presque étonné que ses doigts passent à travers de la sculpture tellement elle paraissait vraie. Il cherchait ses mots.

Les mots venaient naturellement à Gabriel en temps normal. Avec n’importe qui il saurait toujours quoi dire. Mais en même temps de tout ce qu’il avait perdu, il lui semblait avoir perdu son charisme, son culot et tout ce qu’il était. C’était triste d’être à ce point changé par une décision prise trop rapidement…


-Ta culture est agréable à entendre. D’où viens-tu ?

Une question des plus banales, tout comme cette rencontre qu’il s’était forcé à provoquer, bien loin de sa rencontre avec lui. Bien loin des mots échangés.

-Si cela n’est pas personnel bien sur.

Ajouta t’il d’une voix la moins terne possible alors qu’il se penchait en arrière en s’appuyant sur ses bras.
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MessageSujet: Re: Après la fête [PV Gabriel]   Après la fête [PV Gabriel] EmptyLun 22 Sep - 13:39

Spoiler:

Ma repartie arracha un mince sourire à mon interlocuteur. Au moins n’étais-je pas totalement dépourvu de sens de l’humour. Malgré l’étrangeté de la rencontre, je me sentis un peu plus à l’aise. Ce qui ne m’empêchait pas néanmoins de triturer nerveusement mes cordes, presque sans y prêter attention. Le nombre d’inconnus que j’avais croisés depuis ma naissance et avec lesquels j’avais dépassé le stade du « bonjour, merci, au revoir » avant de quitter l’Etang, tenait sur les doigts d’une main.

Un silence succéda aux paroles, alors que mon vis-à-vis tendait une main intriguée vers ma sculpture – si on peut appeler « sculpture » une forme faite de liquide… Une sensation étrange s’empara de moi quand sa main traversa le visage d’Elysia. Même si ce n’était pas la première fois que j’en faisais l’expérience – les jeunes sirènes commençaient toujours à manipuler l’eau comme une sorte de jouet dans leur âge tendre et à faire diverses expériences de leur talents héréditaires plus loufoques les unes que les autres -, il y avait ici quelque chose de différent. Ce n’étais pas du tout comme sentir les mains d’un compagnon de jeu vous aider à sculpter quelque chose, plutôt comme si j’avais trouvé un caillou dans un bloc d’argile et qu’il me fallait maintenant construire autour. L’inconnu ne faisait clairement pas partie d’un peuple lié comme le mien à l’élément liquide. Cette dernière réflexion me fit rire intérieurement : évidemment puisque c’était un humain…

Finalement, le jeune homme reprit la parole :


Citation :
-Ta culture est agréable à entendre. D’où viens-tu ?

Pendant un instant, je ne sus comment formuler ma réponse. Je ne pouvais lui donner le nom d’une région précise – à coup sûr, c’est ce qu’il attendait : juste un nom. Nous n’avions pas pris la peine de nommer notre colonie, et il semblait assez vain de donner un nom à un lac perdu dans la lande comme tant d’autres, et somme tout pas si grand que cela…

Citation :
-Si cela n’est pas personnel bien sur
, ajouta-t-il.

Bien sûr, je n’étais pas obligé de répondre. Mais puisque le jeune homme semblait parti pour rester un moment, je décidai de continuer la conversation. Je sentais qu’il pourrait peut-être m’apporter des éléments plus dignes d’intérêt que les filles frivoles rencontrées à Tara. Restait seulement à choisir comment répondre.

J’accordai une pensée distraite à ma sculpture et le visage d’Elysia commença à fondre. Ses cheveux fins semblèrent se coller les uns aux autres et former un casque autour de sa tête. Ses cils perdirent leurs formes et coulèrent tels de grasses larmes sur ses joues lisses. Sa bouche s’arrondit, comme si elle allait se mettre à chanter et qu’une note cristalline allait surgir d’entre ses lèvres d’eau, avant de disparaitre brusquement, comme avalée par un minuscule typhon. Ses traits se perdirent dans la masse, s’effaçant lentement comme une motte de beurre fondant à la chaleur. Finalement, il me resta du visage de l’élue de mon cœur qu’une sphère d’eau aux reflets changeants en suspension au dessus de la flaque. Je me rappelai rapidement l’Etang et ses abords : le plan d’eau parcourut de reflets chatoyants, les quelques cabanes réparties autour, cachées entre les aulnes, les hautes herbes et les buissons éparts qui couvraient les berges, l’agitation dans l’eau dans la matinée et la indolence detachée de l’après-midi. Une sourde nostalgie mêlée à un ressentiment amer m’envahit, mais je les laissai de côté.

Le globe liquide se transforma en une esquisse de maisonnette et se posa au bord de la flaque. Je la désignai du doigt.

-J’habitais près d’un lac, au nord de Meath. Là où il ne fait pas trop chaud mais où l’eau ne se fige pas complètement en hiver, biaisai-je.

Enfin, lassé de mes petits jeux, je laissais la maison s’évanouir et attrapai ma gourde au fond de laquelle il restait un peu d’eau. Je la vidai rapidement et m’essuyait les lèvres sur ma manche, d’une manière très peu distinguée en jetant un regard à l’humain que je n’avais pas encore bien détaillé. A part la blondeur, la beauté et l’arme, que j’avais remarquées au premier coup d’œil, il était habillé plutôt simplement. Une aura étrange l’entourait. Un mélange de danger, de noblesse et… de désespoir diffus ? Il aurait pu être l’un des héros des épopées que nous apprenaient les anciens. Des chansons de batailles, de nobles seigneurs amourachés de nobles donzelles, de hauts faits, de viles trahisons, le tout emballé d’un dramatisme à faire pleurer les pierres. Moi, ca me donnait plutôt envie de rire. Si ma vie avait pu ressembler à celle du plus modeste des héros de ces histoires, j’aurais été fin heureux. Elysia me serait littéralement tombée dans les bras. Désabusé, je laissai mes doigts courir sur les cordes de la cithare. Je m’apprêtai à fredonner les paroles avant de m’arrêter brusquement en m’apercevant quelle mélodie je jouais exactement. C’était celle d’Elysia, mais interprétée avec beaucoup moins de talent. La chanson comique. Plissant les yeux, je reposais ma cithare et décidant qu’il ètait temps pour des présentations, je tendis la main au jeune homme à la manière humaine en disant avec une infime hésitation :


-Vladimir Taltos. A qui ai-je l’honneur ?
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MessageSujet: Re: Après la fête [PV Gabriel]   Après la fête [PV Gabriel] EmptyVen 7 Nov - 17:38

[Désolé pour le post médiocre et surtout court, j’ai répondu, mais je n’avais malheureusement aucune inspiration. Et surtout pardon pour l’attente]

Pourquoi s’intéressait-il à lui ? Qu’avait-il de particulier ? Il n’était rien qu’un triton jouant sur le bord de la route, il n’était rien qu’un habitant d’Erin comme tant d’autre, vivotant, appréciant comme il pouvait l’air qu’il respirait. Insouciant, se préoccupant de la vie au jour le jour. Ce qu’était Gabriel il n’y avait pas si longtemps. Finalement une rencontre, finalement un sentiment, finalement une décision, finalement, il était l’ombre de lui-même. Et n’était-il pas un peu hâtif dans son jugement. Ce triton n’était peut être pas aussi jovial que Gabriel le pensait. Qu’il ne se confonde pas, il n’était pas le seul à contenir de la rancœur, de la tristesse, de la colère. Le montrait-il ? Il ne savait pas bien, tout lui semblait lointain et détaché. Il se perdait dans les méandres de sa propre ignorance. Il avait quitté Tara, il avait quitté son appartement, ses auberges, ses filles, son quotidien, il avait tout quitté et il mourait de froid. Pas au sens épidermique du terme, il portait un manteau suffisamment chaud pour le temps assez doux encore pour la saison. Mais intérieurement, il quittait Tara sans être sur d’y revenir un jour, en tout cas, il était sur qu’il n’y reviendrait pas en homme libre.

Non, encore une fois il éjecta de ses pensées tout cela, toute cette Samain pleine d’interrogation, de tristesse, de recherche, de colère, d’incompréhension, de perdition. Il oublia Fall et Mor, il oublia le demi-Erewent, il oublia tout. Mais malgré son envie de se changer les idées avant le voyage qui l’attendait jusqu’à cette immense tour, il n’y parvenait pas tant que ça. Et le triton qui lui faisait face ne faisait rien pour orienter ses pensées ailleurs. Comment lui en vouloir ? Après tout c’était lui qui l’avait abordé en premier, c’était lui qui avait besoin de se raccrocher à quelqu'un pour ne pas sombrer, c’était lui qui avait besoin d’un ami. Le triton se fichait de lui comme de sa première guigne. Pourtant Gabriel devait susciter son intérêt, il ne voulait pas partir sans avoir eu une discussion humaine avec quelqu'un, mais pas humain. Il paraissait calme et ne l’avait pas envoyé balader, ce qu’il aurait été en droit de faire. Et Gabriel l’aurait bien vite envoyé se faire voir si cela c’était passé avant. Avant tout ça…

Il se redressa et s’assit en tailleur en regardant la boule d’eau flottant entre lui et le triton. C’était amusant ce pouvoir, il pouvait sûrement être on ne pouvait plus utile, dans les combat, dans la vie de tout les jours, à condition bien sur d’avoir une flaque d’eau à proximité. Le visage jadis représenté se liquéfia et disparut totalement, redevenant une eau normale. Rapidement ce fut un paysage qui se modélisa, un étang, des cabanes, un peu de végétation, un truc de triton quoi. Gabriel ne se voyait absolument pas vivre dans un truc aussi humide, il appréciait tellement le confort de son appartement, appréciait quoi… Bon, s’il avait été un triton, il aurait peut être supporté mais la question n’était pas vraiment là pour le moment. A l’instant où il allait demander pourquoi il faisait ça il lui répondit. En désignant sa sculpture.


-J’habitais près d’un lac, au nord de Meath. Là où il ne fait pas trop chaud mais où l’eau ne se fige pas complètement en hiver.


Un lac quoi. Comme il pouvait y en avoir des centaines un peu partout dans Erin, il avait eu une question idiote, surtout qu’il n’était jamais allé au nord de Meath, et il n’irait sûrement jamais à vrai dire, un lac, profond, verdâtre, beurk. Gabriel n’avait pas peur de l’eau, mais il n’aimait pas plus que ça. Surtout les étendus d’eau stagnante, il n’aimait que la mer, là il ne disait jamais non. Il serra les poings un instant en songeant qu’il aimerait un jour y aller avec quelqu'un, dont il ne voulait pas se rappeler le nom.

Après avoir bu à la gourde, le jeune triton le détailla à son tour. Gabriel ne sourcilla pas, après tout, avant c’était bien lui qui avait regardé à deux fois à qui il avait à faire, ça ne le dérangeait pas outre mesure. Il voulu entamer une nouvelle mélodie qu’il arrêta bien vite ensuite. Gabriel ne savait pas si c’était dommage ou non, écouter totalement lui permettait de ne pas penser à autre chose, parler avec lui lui permettait aussi de ne pas trop penser à ses problèmes. Il s’arrêta et Gabriel releva la tête, il le regarda et le vit tendre la main.


-Vladimir Taltos. A qui ai-je l’honneur ?

Un maigre sourire naquit sur les lèvres de Gabriel, sourire fugace et peu consistant. Il tendit la main pour la serrer rapidement, elle était fraîche. Il verrouilla son esprit pour répondre juste après.

- Gabriel.

A quoi bon donner son nom ? Quel intérêt. Il pouvait être malpoli, ça l’était, mais il s’en fichait, se faire des amis, se faire des ennemis, plus rien n’avait d’intérêt maintenant. Et un regain d’énergie semblait plus qu’improbable, au moins jusqu’à ce qu’il le voit, en santé, prêt à répondre, si jamais il arrivait jusque là…

- « Habitait » ? Releva Gabriel de la précédente phrase de Vladimir. Pourquoi, tu n’y es plus ?

Non pas que cela l’intéressait plus que cela, mais il fallait bien remplir les blancs. Se requinquer d’ordinaire avant ce qu’il craignait d’atteindre.

- Qu’est-ce que tu cherches ? Ici il n’y a rien, Tara est plus apte à accueillir les habitants de tout endroit que la route qui y mène.
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MessageSujet: Re: Après la fête [PV Gabriel]   Après la fête [PV Gabriel] EmptyDim 14 Déc - 17:14

Spoiler:

L’humain écouta mes précisions sur le lieu où j’habitais d’un air peu impressionné : il n’y avait rien, en effet, d’exceptionnel à raconter sur le lac de la colonie. J’aurais pu me perdre dans la description des reflets du soleil sur et dans l’eau, ou encore les couleurs des arbres en automne, mais cela ne semblait pas approprié. Seules mes sculptures aqueuses retinrent son attention et il les fixa avec un air presque similaire à celui des voyageurs qui passaient toujours devant nous.

Le jeune homme eut l’air un peu surpris en voyant la main que je lui tendais – je me demandai pendant un instant si cette coutume n’avait pas cours dans cette région - mais il la serra d’une manière franche et directe en esquissant un sourire, lequel n’atteignit cependant pas ses yeux. Il lâcha ensuite son prénom d’une manière si désinvolte qu’elle alluma une pointe d’admiration tout au fond de ma conscience. J’aurais voulu moi aussi pouvoir répondre de cette façon à un quasi-inconnu. Gabriel – c’est le nom qu’on lui avait donné – enchaina en mettait précisément le doigt sur ce que je me sentais le plus embarrassé à expliquer.


Citation :
- « Habitait » ? Pourquoi, tu n’y es plus ?

J’eus à peine le temps de me demander comment répondre qu’il continua, sans sembler accorder vraiment d’importance à ce que j’aurais pu dire :

Citation :
- Qu’est-ce que tu cherches ? Ici il n’y a rien, Tara est plus apte à accueillir les habitants de tout endroit que la route qui y mène.

Il me fut alors facile d’éviter sa précédente question. J’haussai les épaules d’un air affligé et répondis, avec une pointe de soulagement intérieur :

-Je ne sais pas ce que les humains peuvent bien trouver à Tara, me plaignis-je. Cette ville est affreuse. Les rues sont sales et puantes, les gens se bousculent et grouillent à la manière des fourmis d’une fourmilière géante.

Je me rendis compte trop tard que la manière dont j’avais employé le mot « humains » pouvait sonner comme une insulte aux oreilles de mon interlocuteur. Il fallait espérer qu’il n’était pas de nature susceptible… Je me mordis la lèvre et marquai un bref temps d’arrêt, le temps de lui jeter un coup d’œil en coin, histoire de juger de sa réaction. Ne voyant aucune raison de m’inquiéter, je continuai, sur un ton désabusé :

-Je ne suis resté que trois jours entre ses murs, mais je suis plus que soulagé d’être ici. Si toutes les viles de Meath ressemblent à ce gros tas de débris décoré d’or en surface, je pense aller visiter Dahut de plus près.

Je m’adossai à l’arbre devant lequel j’étais assis, puis ajoutai après un soupir ironique :

-Après tout, ça ne peux pas être pire que camper à la belle étoile à côté de cette cité des enfers…

Dénigrer Tara était plus que facile. J’avais ruminé ma déception bien avant de m’installer au bord de la route. Il m’était même venu quelques vers sur le sujet, à moi qui n’étais d’habitude pas très doué pour composer. Au moins, avions-nous là matière à discussion et j’attendis avec un intérêt anticipé la réponse de Gabriel. Sans trop m’avancer, je trouvais justifié de penser qu’il habitait à Tara ou une autre ville du même genre. Après tout, il devait être plus que rare de croiser un homme d’arme – s’il ne l’était pas, Gabriel en avait beaucoup l’air – vivant dans un village de la campagne. J’étais par contre plutôt incertain quant à son rang social. Sa décontraction suggérait qu’il était habitué à fréquenter le commun, mais sa manière d’être semblait clamer le contraire. A la première occasion, je me promis de mener mon enquête. Comme un tic, ma main s’empara à nouveau de ma cithare et je recommençai à en caresser distraitement les cordes. Ce type dégageait une aura. Quelque chose qui me donnait envie de chanter les exploits des anciens héros. Je prenais alors conscience du ridicule de mes réflexions. Voilà que j’allais trouver du mystère au premier soldat venu ! Mais on ne pouvait nier que ce type cachait quelque chose…

*Et qui n’a pas se secrets, imbécile, me morigénai-je. Rien que toi, le triton raté, tu pourrais en remplir une bibliothèque entière, de tes petites secrets inavouables.*

J’entamai une mélodie simple en apercevant un groupe de voyageurs s’avancer vers nous. Peut-être ceux-ci se montreraient-ils plus généreux que la plupart. Autant tenter ma chance, ce n’était pas comme si j’avais jusqu’ici bénéficié d’un succès fulgurant… L’air que j’avais choisi était si simple qu’il m’était facile de soutenir une conversation tout en frottant les cordes légèrement de ma cithare.
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MessageSujet: Re: Après la fête [PV Gabriel]   Après la fête [PV Gabriel] EmptyDim 18 Jan - 12:47

Sa réponse coulait comme de l’eau de source. Bien sur que c’était désert ici. Une route passante tout au plus qui n’abritait personne. Des gens de passages, que dire de plus ? Cette route peuplée mais finalement vide de toute attache. Elle ressemblait un peu à Gabriel finalement. Il avait coupé tout les ponts et finalement il ne se retrouvait sans rien d’autre qu’une bague magique et qu’un chemin à suivre jusqu’à un endroit qu’il n’aurait jamais cru voir de sa vie. Et il était vide. Vide de sentiment, vide de sens, il n’avait personne à qui parler, à qui se confier. Et si cela ne l’avait jamais dérangé auparavant, cela était maintenant pesant. Ici, il n’y a rien. Une route pavée usée par le temps et par les milliers de personnes qui la parcourait chaque jour sans faire attention où ils mettaient les pieds. Cette route qui avait connu toutes les intempéries, tous les types de chaussures, de roues, de pattes d’animaux. Décidemment, Gabriel aussi avait connu tant de chose qui finalement ne lui servait à rien dans cet instant. Comment pouvait-il dire qu’il ressemblait autant à cette route ? Pourtant ils n’avaient que des points communs. Hélas.

-Je ne sais pas ce que les humains peuvent bien trouver à Tara. Cette ville est affreuse. Les rues sont sales et puantes, les gens se bousculent et grouillent à la manière des fourmis d’une fourmilière géante.

Gabriel fit un simili sourire. Vladimir n’avait vraiment pas eu de chance à Tara ou alors il était anti ville, vu l’endroit où il vivait avant. Peut être aussi que Gabriel se voilait la face sur la ville qui l’avait vu grandir depuis sa naissance. Et surtout, il ne fréquentait en règle générale que les quartiers commerçants ou bourgeois, en journée au moins. Et il n’y avait rien à leur reprocher. Si ce n’était la vermine hypocrite qui y vivait. Et il n’y avait pas n’importe qui d’accepté dans ces hautes sphères. Et la personne le ressentait bien quand elle se baladait ici et qu’elle n’avait pas lieu d’y être. Gabriel n’aurait pas du y être avec ses penchants et ses habitudes. Mais il avait quand même le titre de son père et surtout sa richesse. Il se délectait parfois de voir les autres baisser un regard méprisant quand il passait car ils ne pouvaient rien lui dire, il avait tout ses droits d’être présent ici. La richesse faisait vraiment tout dans ce monde pourri. Et on ne pouvait compter sur personne, tout n’était que mensonge et poudre aux yeux. Les femmes étaient menteuses, les hommes voleurs. Gabriel ne s’excluait pas de la société, il savait qu’il en faisait pleinement partie, hélas malgré lui. Il avait été élevé ainsi et malgré ses aspirations, il ne pourrait jamais se libérer de sa naissance.
Vladimir avait du s’arrêter dans les ruelles que Gabriel ne visitait que la nuit, pour ne pas avoir à se battre de jour et qu’on puisse faire une concordance meurtrière. Evidemment, les bas fonds de Tara étaient tels qu’il les avait décrit. Sales, malodorants, mal famés. C’était le repère du gratin des petits mafieux sans avenir et du peuple sans argent. Gabriel se posa un instant la question de savoir s’il devait défendre ou non sa ville. Après tout, le jeune triton faisait des généralités. Mais tout le monde en faisait. Gabriel aimait Tara malgré tout, il tenait à ce petit morceau de civilisation qui lui avait permit de rencontrer tant de monde. Il attrapa un brin d’herbe, l’inspecta avant de le porter à ses lèvres machinalement.


-Je ne suis resté que trois jours entre ses murs, mais je suis plus que soulagé d’être ici. Si toutes les viles de Meath ressemblent à ce gros tas de débris décoré d’or en surface, je pense aller visiter Dahut de plus près.

Décidemment, il ne mâchait pas ses mots en ce qui concernait la capitale. Le beau blond sentit un pincement de cœur lui parvenir. Une poussée patriotique chauviniste le poussant à défendre sa ville adorée ? Que pouvait bien savoir d’une ville pareille ce triton venant de la cambrousse ? Et voila, lui aussi se mettait à faire des généralités. Surtout sous l’effet de l’injustice de ses paroles. Il n’avait jamais entendu de telles paroles vis-à-vis de la capitale. Bien sur elle avait des défauts, mais son architectures était une des plus recherchées du pays, il y avait de la noblesse dans ses rues, dans ses monuments. Non Tara n’était pas que débris et illusions, sinon Gabriel l’aurait fui depuis longtemps.

- Tu n’as pas visité la belle Tara alors. Comme toutes les grandes villes, il y a le cœur et les périphéries. Tara est une ville magnifique, tu aurais du chercher plus loin qu’aux abords.

-Après tout, ça ne peux pas être pire que camper à la belle étoile à côté de cette cité des enfers…

Gabriel émit un soupir. Cité des enfers, rien que cela. S’il avait prit le temps, s’il avait eu la motivation, l’envie, la force. Si toute la Samain n’avait été qu’un rêve, Gabriel lui aurait fait visiter la grande Tara jusqu’à ce qu’il revoit son avis sur celle-ci. Mais évidemment, le temps lui filait entre les doigts et il ne pouvait pas se permettre de rester trop longtemps ici. Il avait peur, mais il avait envie d’affronter ce qu’il avait accepté il n’y avait pas si longtemps.
Il respira à fond pour expulser l’agacement qui avait commencé à apparaître alors qu’il dénigrait de la sorte Tara. Après tout, qu’est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Depuis quand Gabriel se souciait de l’avis des autres en ce qui concernait le monde ? Il avait sa vision bien à lui et il se fichait du reste. Malgré tout, il se demanda ce qu’il pouvait bien faire passer aux yeux des autres, que se disaient-ils quand ils le voyaient se balader ? Ba après tout, une fois de plus, quelle importance ?
Vladimir saisit sa cithare pour jouer un nouvel air. Que dire de plus ? Il n’avait même pas répondu à sa première question. Habile esquive, il ne voulait peut être plus voir cet étang boueux d’eau stagnante. Quelle vilaine manière de se venger de son avis sur Tara. Le désespoir lui faisait perdre la tête. Il laissa sa tête dodeliner en écoutant les quelque notes de musiques s’égrener dans les airs. Un groupe de gens venait par ici. Dans le genre bravache qui se croit au dessus. Qu’il ne s’amuse pas à le provoquer Gabriel se verrait navré de laisser allez ses pensées quelque peu meurtries sur le premier abrutit venu.


- Enfin, tu me vois désolé de cet avis sur Tara, à ta place, j’y serais tout de même plus rassuré que dans la nature, à la merci de premiers idiots venus.

Il disait ça, il ne disait rien après tout.
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MessageSujet: Re: Après la fête [PV Gabriel]   Après la fête [PV Gabriel] EmptyLun 23 Fév - 5:05

Citation :
- Enfin, tu me vois désolé de cet avis sur Tara, à ta place, j’y serais tout de même plus rassuré que dans la nature, à la merci de premiers idiots venus.

Gabriel n’avait pas l’air d’adhérer entièrement à mon avis, mais c’était pardonnable. Son expression avait pris un air déçu et un peu désapprobateur. Je doutais qu’il ait apprécié quant à lui nos soirées musicales à la colonie, qui somme toute pouvaient se révéler ennuyantes à la longue… C’était un citadin. Il me semblait qu’en tant que tel, il aurait dû avoir quantités de choses plus importantes à faire qu’écouter un ménestrel – au demeurant plutôt minable – tel que moi, assis au bord de la route. Il aurait dû, comme on dit, aller « vaquer » à ses occupations.
Plus loin, sur la route, le groupe de voyageurs approchait toujours. Un nombre assez conséquent de personnes montées à cheval et entourant ce qui semblait être un carrosse. Peut-être n’était-ce qu’une simple charrette, mais je ne m’y connaissais pas vraiment en voitures. En tout cas, il était certain qu’elle transportait quelqu’un d’important.


-Je n’ai pas encore fait de mauvaises rencontres, Mor en soit louée ! J’espère que ça n’adviendra pas…Non pas que quelques brigands pourraient t’effrayer, fis-je distraitement en désignant son arme du menton, l’attention accaparée par le groupe qui approchait.

Au fur et à mesure, les détails de l’équipage se précisaient. Quelques dorures scintillèrent sous les pâles rayons du soleil, des ornements se dessinèrent et j’apercevais presque l’écume qui maculait les flans des chevaux. Les cavaliers portaient tous la même livrée à carreaux blancs et bleus accompagnée d’un casque en métal luisant et d’épées imposantes. J’écarquillai les yeux. Je n’avais encore jamais croisé un tel équipage et les descriptions des
Ballades de Meath ne me semblèrent plus si fantaisistes. Je manquai un accord et ma cithare gémit d’une façon lugubre. Je jetai un coup d’œil furtif à Gabriel, sans pouvoir interpréter son expression, puis lorgnai mon sac, où les pièces sonnantes et trébuchantes brillaient toujours par leur absence.
Je laissai tomber l’instrument, saisis la gourde et me précipitai au ruisseau.


*On va sortir le grand jeu,*pensai-je, à la fois impatient et un peu inquiet.

C’était après tout la première que je jouais devant des voyageurs dignes d’intérêt et d’une telle importance sociale. Je répandis à la hâte l’eau sur la route poussiéreuse, plongeai ma botte dans la flaque et manquai de m’étaler en saisissant ma cithare restée à terre et presque hors de portée – un exploit, ma foi, que je ne me serais pas cru capable d’accomplir sur la terre ferme. Le carrosse n’était plus qu’à une centaine de mètre. Je visualisai rapidement une arche en entonnant une ballade entrainante et assez sophistiquée – mais je m’abstins de chanter. Maintenir l’arche d’eau mouvante au dessus de la route était assez éprouvant et je ne pouvais risquer de le laisser retomber sur les voyageurs.
Quelques instants plus tard, la procession ralentissait devant ma construction. On ne distinguait rien de l’intérieur du carrosse, les fenêtres étant occultées par des rideaux noirs. Le cocher tentait toujours de calmer ses bêtes lorsqu’une voix masculine s’éleva de l’intérieur, bougonne.


-Que se passe-t-il encore ? J’ai bien dit que nous étions pressés ! A quoi sert donc mon escorte ?

Un garde s’approcha d’une fenêtre et expliqua :

-Un saltimbanque nous barre le passage avec un de ses tours de magie digne de Fall, messire.

Le rideau sombre fut brusquement tiré et un Fir-Bolg assez jeune passa sa tête par l’ouverture. Il regarda simultanément à droite, puis à gauche, avant de me clouer de son regard brillant. Je lui adressai un sourire contraint, en essayant de m’incliner maladroitement par-dessus ma cithare. Il plissa les yeux et un rictus d’agacement plissa ses lèvres.

-Il semble que je croise tous les miséreux de la région un à un ses temps-ci. Ainsi que leurs compatriotes amuseurs de plèbe, d’ailleurs. Mais vous êtes cependant le plus effronté jusqu’à présent, mon ami.

Ses yeux se dirigèrent nonchalamment vers mon arche d’eau qui commençait à me faire suer à grosses gouttes. Ses sourcils se soulevèrent et il se tourna à nouveau vers moi.

-Interressant, je le concède. Mais je n’ai absolument aucun instant, ni aucun denier de plus à perdre avec ce genre d’enfantillages.

Une autre voix s’éleva alors des profondeurs de l’habitacle. Une voix de jeune fille.

-Pousse-toi un peu, Artamon. Je veux voir ça aussi, si ça a le mérite de nous accorder une petite pause.

Le jeune dandy soupira et le visage d’une jeune Fir-Bolg qui lui ressemblait énormément apparut à côté du sien. Elle se pencha et darda son regard de tout côté. Le seigneur Artamon, compressé contre la portière, arborait une expression harassée, qui m’aurait amusée si je n’étais pas dans une situation aussi embarrassante.

-Oh ! C’est vraiment surprenant ! On ne m’avait encore jamais fait un coup pareil ! Vous êtes donc ménestrel, mon brave, et… Triton, à ce que je peux en voir.

Elle me détailla un moment et je me sentis rougir sous ses yeux verts perçants. Elle s’intéressa ensuite à nouveau à mon arche avant de revenir à moi. Elle semblait écouter ma musique quand tout à coup, elle fixa avec intensité un point dans mon dos. Sa bouche s’ouvrit et ses yeux s’arrondirent en une expression de stupéfaction presque comique. Finalement, après un soupir haché, elle s’exclama d’une voix perçante, qui me fis sursauter et lâcher un accord discordant :

-Mais n’est-ce pas ce cheeeeeerrr Gabriel que j’aperçois là ! Comment allez-vous, Gabriel ?

Artamon lui lança un regard meurtrier, et mon arche tomba, se fracassant en une gerbe d’éclaboussures boueuses. Juste un instant d’inattention…
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MessageSujet: Re: Après la fête [PV Gabriel]   Après la fête [PV Gabriel] EmptyDim 1 Mar - 14:03

Bon, il faudrait peut être penser à reprendre la route. Gabriel cherchait à se trouver des excuses pour ne pas avoir à affronter son avenir. Et rester ici, aux abords de Tara semblait le meilleur moyen de se sentir encore en sécurité. Il allait aborder un terrain inconnu sans aucune promesse de trouver ce qu’il était venu chercher. Peut être que tout allait mal finir et qu’il regretterait amèrement son choix durant la Samain. Mais hélas il n’y pouvait rien. Il avait signé. Désormais, plus aucune décision n’était entre ses mains si ce n’était celle de trouver cette Tour. Il fallait qu’il ait fait le bon choix. Sinon il le regretterait tellement. Cette discussion avec Vladimir était bien sympathique hormis son avis sur Tara. Gabriel se demanda vaguement comment est-ce qu’il avait pu rester en vie avec la maladresse dont il semblait à ce point faire preuve. Pour la peine il lui laisserait les pièces qui semblaient tant lui manquer. Il était tellement riche que cela ne lui ferait ni chaud ni froid. Il se redressa un peu, le brin d’herbe toujours en bouche.

-Je n’ai pas encore fait de mauvaises rencontres, Mor en soit louée ! J’espère que ça n’adviendra pas…Non pas que quelques brigands pourraient t’effrayer.

En effet, ni des brigands, des mafieux, des chevaliers, des assassins, des demi Erewent froids ou n’importe quel autre individu ne pourrait faire peur à Gabriel. Il savait parfaitement bien se défendre dans n’importe quelle situation. Non la seule chose qui lui faisait peur, c’était un Dieu, mais il ne voulait pas y repenser. Mais par cette phrase pensait-il qu’il allait l’aider si jamais il se faisait attaquer ? Désolé mais je ne resterais pas avec toi pour toujours, j’avais à faire. De plus il choisirait en premier sa peau plutôt que celle d’un triton mauvais musicien. Mais au point où il en était, il ne le laisserait pas se débrouiller tout seul. En plus, avec sa non richesse, qui pourrait bien avoir envie de s’attaquer à lui ? Lui qui ne semblait posséder que sa cithare et sa médiocrité pour la musique ? Bien sur il existait toujours des gens totalement stupide qui aimaient passer leurs nerfs sur le premier faible venu. Tout ces gens qui souffraient d’un complexe d’infériorité extrême et qui avait besoin de remonter socialement en abaissant les autres. Gabriel se moquait bien d’eux. Lui qui se savait déjà au dessus de tout, pourquoi donc enfoncer plus bas que tard ceux qui n’avait rien demandé ? Bien sur, ce n’était pas la même chose pour ceux qui demandait. Ceux qui croyaient pouvoir atteindre le niveau de charisme de Gabriel, qui croyaient qu’il n’était pas si fort que ça. Tous ceux là s’en mordaient encore les doigts. Il ne fallait pas le provoquer. C’était la plupart du temps une très mauvaise idée. Mais en parlant de mauvaise rencontre, il savait pertinemment qu’il en ferait bientôt… Mais il ne voulait pas y penser.

Gabriel remarqua que l’attention du triton était accaparée par une délégation approchant. Sûrement un bourgeois ou un noble de Tara. Peut être plusieurs. Vladimir se leva et son attention s’aiguisa. Evidemment, Gabriel s’était installé mais il n’avait pas délivré sa richesse, il était normal que Vladimir ait vraiment besoin d’argent. Et ceux là semblaient en avoir quantité. Il le regarda préparer son numéro et ce qu’il allait leur servir. Une sculpture d’eau encore sûrement, pour peu que ça puisse les impressionner. Gabriel haussa les sourcils quand il le vit déraper et manquer de tomber. Il n’arrivait pas à comprendre le taux de maladresse qui émanait de la personne. Mais comment pouvait-il encore espérer réussir quelque chose avec de tel handicap ? Sa musique n’était pas fameuse, ses gestes gauches, il n’avait aucun charisme et attendait presque passivement que quelque chose lui tombe dans la main. Gabriel aurait du le mépriser pour cela. Mais comme Vladimir semblait capable de se débrouiller comme ça et de ne même presque pas s’en rendre compte, que pouvait-il y faire ? Il n’était pas mort et survivait comme il le pouvait. Sinon, il ne serait pas là, à faire apparaître avec beaucoup d’effort apparemment une arche d’eau gigantesque au dessus de la route ou passerait le carrosse. La musique de la cithare s’éleva. Pas si pire que les précédentes. Gabriel songea un instant qu’il faisait quand même un peu pitié. Et juste pour ça il lui donnerait ses espèces.


Le carrosse s’arrêta et une conversation que Gabriel suivit un peu s’engagea entre un certain Artamon, apparemment Fir Bolg et Vladimir. Puis une jeune fille de la même espèce passa à son tour la tête par la fenêtre pour regarder et surtout s’extasier. Puis son regard se tourna vers Gabriel qui grimaça, autant par la fausse note que la voix suraigüe de la personne.

-Mais n’est-ce pas ce cheeeeeerrr Gabriel que j’aperçois là ! Comment allez-vous, Gabriel ?

Gabriel sentit ses yeux s’agrandir de surprise. Qui était-elle ? Il n’en avait pas la moindre petite idée. Les cheveux blonds, les yeux dorés, cette voix un peu criarde… Il était déjà sur d’une chose, elle ne pouvait être qu’une de ses ex conquêtes. Mais il était rare qu’il reste en bon terme avec elles. Pourtant elle semblait parfaitement ravie de le revoir. Ce qui n’était pas sans le rassurer. Il n’avait pas envie d’une prise de tête, d’entendre encore cette voix qui lui vrillait les tympans. Il n’avait pas envie de faire des efforts, il n’avait pas envie de coucher avec elle, il avait d’autres chats à fouetter et pas des moindres, de plus. Alors les Fir Bolg ce n’était pas le moment. Il voulait bien être patient, mais seulement deux minutes. Surtout que maintenant le dénommé Artamon le fusillait du regard. Gabriel n’arrivait pas à déterminer s’il pouvait être son mari ou son frère, mais la plupart du temps, cela ne changeait rien au fait qu’il ne fallait toucher ni à la sœur, ni à la femme. Et il n’arrivait même plus à me rappeler son prénom, elle avait du faire un passage éclair dans son lit, ou dans un coin de l’auberge. L’instant d’après, l’immense arche de Vladimir se désintégra, mouillant tout sur son passage, Gabriel se félicita d’être resté plus loin. Il se releva et se plaça à côté du triton qui devait paraître bien honteux.

- Bien et vous très chère ?

Artamon plaça quelque mot à la jeune fille et Gabriel tendit l’oreille pour tenter de saisir un prénom. Il y arriva, Léona. Ce prénom ne faisait pas écho à sa mémoire. Il n’avait décidemment pas de chance. Le jeune blond se tourna vers Vladimir.

- Ton arche était bien réussie, il n’y a aucun doute que tu as du les impressionner.

Il n’aimait pas la tournure que tout cela prenait. En effet, a part prendre ses clics et ses clacs immédiatement, il devrait au moins faire preuve d’un minimum de savoir vivre, même si c’était le cadet de ses soucis pour le moment.
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Vladimir Taltos

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MessageSujet: Re: Après la fête [PV Gabriel]   Après la fête [PV Gabriel] EmptyLun 6 Avr - 9:44

La première chose qui parvint à mon cerveau paralysé fut le regard meurtrier, auparavant réservé à Gabriel que le seigneur dardait sur moi entre deux mèches dégoulinantes et un pourpoint sur lequel les gouttes d’eau formaient déjà des auréoles. Je n’avais pas remarqué la présence de l’humain à côté de moi avant d’entendre sa voix, teintée d’un léger sarcasme :

Citation :
- Ton arche était bien réussie, il n’y a aucun doute que tu as du les impressionner.

Le silence tendu qui suivi le fracas de l’eau dura quelques longues secondes avant d’être abruptement interrompu par les gloussements surexcités de la jeune Fir-Bolg. Nullement atteinte par les éclaboussures, par un pur hasard ou un talent féminin, elle fixait tour à tour son compagnon, ses gardes avant de tourner son visage vers moi et de redoubler de rire en croisant mon regard. En moi, l’humiliation luttait avec la mortification et une pointe de peur. Après tout, on ne devait pas ridiculiser un seigneur tel qu’Artamon sans risquer sa tête, ou du moins sa liberté. Il me semblait que mon visage s’enflammait lentement.
Je me débarrassai de ma cithare avec précipitation et tombait à genoux dans la boue. Mes doigts s’enfoncèrent dans la terre avec un bruit spongieux. Les yeux braqués sur le chemin, je m’exclamai :


-Toutes mes excuses seigneur. Il n’était pas dans mes intentions de vous mouiller.

L’hilarité de la jeune fille s’intensifia. Aux bruits qui me parvenaient, elle devait avoir atteint le moment critique où il devient difficile de respirer et où le moindre mot prend une consonance comique. Simultanément, le seigneur Artamon semblait exsuder des vagues de colère glacée que je sentais sur ma nuque. Et contrairement à ce à quoi je m’attendais, ce fut la fille qui prit la parole la première, avec quelques gloussements résiduels dans la voix :

-Ah Gabriel ! Vous avez là une perle rare ! Est-ce votre servant ou votre bouffon ? Je ne pensais pas que vous seriez tombé aussi bas, au point de vous compromettre en compagnie d’un tel individu ! Quelle surprise également, de vous trouver, ici, en pleine campagne, sans même un cheval…

La voix d’Artamon claqua alors comme un fouet, pleine d’une colère rentrée. De ma position, je ne pouvais pas apercevoir son expression, mais il ne faisait aucun doute que je n’y aurais pas survécu, si je l’avais pu.

-Là, n’est pas la question, Léona ! Nous sommes attendus au conseil au plus vite et cet incapable vient de ruiner ma tenue officielle. Nous n’avons absolument pas le temps de passer par la résidence de ma tante ni de nous occuper maintenant de cette sordide histoire.

Mais la noble, du nom de Léona, ne semblait pas partager cet avis. Le caractère urgent de leur voyage ne la préoccupait apparemment pas.

-De toute manière, nous serons en retard, que tu te changes ou pas, mon frère. Tu peux bien me laisser discuter avec Gabriel, que je n’ai pas vu depuis une éternité. Tu sais bien comme il m’est cher…

Un juron de son frère fut le seul commentaire qu’elle obtint. Je n’osai toujours pas me relever. La portière de la voiture s’ouvrit et la jeune fille en sortit. Sa robe me frôla. Elle s’arrêta en face de Gadriel, me jeta un regard condescendant que j’interceptai du coin de l’œil avant de tourner des yeux enamourés vers l’humain blond.

-Cela fait une éternité que je ne vous ai pas aperçu à quelque évènement mondain, très cher. Vous n’avez même pas honoré dame Luciella de votre présence lors de son bal de la Samain ! J’ai cru que vous étiez souffrant ou qu’un problème d’ordre familial vous empêchait de remplir vos devoirs…

Tout le babillage ampoulé de Léona était impressionnant. Elle passait son temps à vouloir paraître aimable et désintéressée mais son ton plein de soumission fervente ne devait échapper à personne. Il sautait aux yeux qu’elle rêvait de prendre Gabriel dans ses filets. Qui lui-même – la réalité de la situation me frappa d’un coup – était un noble. Auprès duquel j’avais dénigré Tara sans vergogne et parlé d’égal à égal. Tout ça allait m’attirer des tonnes d’ennui… si ce n’était pas déjà le cas. En quelque sorte, le nez au-dessus de la boue, et de la poussière du chemin, les vêtements souillés, je me sentais trahi. Ils semblaient que ces trois-là s’étaient donné le mot pour tourmenter un triton ménestrel naïf.

Artamon ne laissa pas le temps à Gabriel de répondre, et s’exclama d’un ton méprisant :


-Ce cher Monsieur tentait probablement de se faire oublier le temps que le parfum de scandale qui le suit partout s’atténue un peu… Maintenant, remonte immédiatement dans ce carrosse, Léona. Je ne me souviens que trop bien de l’humiliation que tu as déjà apporté à notre maison, avec la collaboration de ce… débauché, cracha-t-il.

Léona ne fit pas mine de bouger, forçant son frère à sortir à son tour. Il s’approcha rapidement d’elle et la saisit par le bras, sans un regard pour Gadriel. Il s’arrêta cependant à côté de moi. Me jaugea froidement. Son regard me brûlait la nuque. Je fermai les yeux en frissonnant intérieurement.


-Quant à vous, je n’ai pas de temps à perdre avec un procès qui durerait des mois. Aussi, ceci devrait-il suffire…

Il saisit ma cithare par le manche sculpté. Je me redressai légèrement. Ses doigts comprimèrent les cordes. Il la souleva au-dessus de sa tête, et mes yeux écarquillés suivirent son bras. Je ne saisis son intention qu’au tout dernier moment, et il était trop tard. L’instrument décrivit un demi-cercle flou avant de rencontrer mes côtes. Trois fois. Avant de terminer contre un arbre proche. La seule chose qui atteignit mes sens engourdis fut les craquements gémissants qu’émis ma cithare en se brisant. La douleur de mes côtes cassées me fut d’abord qu’un point diffus avant de me forcer à me rouler en boule avec un faible gémissement.
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