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 Mikaël Eòghan [Admin]

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Mikaël Eòghan
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Mikaël Eòghan


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MessageSujet: Mikaël Eòghan [Admin]   Mikaël Eòghan [Admin] EmptyMer 28 Nov - 20:00

Votre Personnage:

*Nom de Famille: Eòghan

*Prénom: Mikaël

*Sexe: Masculin

*Âge: 28

*Race: Hybride d’humain et d’Erewent.

*Affinité: Maléfique.

*Désirs, ambitions: Servir Fall, accomplir ses désirs, empêcher la délivrance des trois autres Dieux.

*Pouvoirs: De son pèe il a hérité un pouvoir très développé de la régénérescence à partir d'autres matières vivantes, une insensibilité aux armes normales et de sa mère, un potentiel magique qui a sûrement contribué au développement du premier pouvoir cité. De plus, il est capable d'infliger mentalement de la douleur à quelqu'un proche de lui.

*Armes: Parfois une petite arbalète, mais généralement une épée elfique.

*Description physique:
Mikaël, malgré son ascendance, ne ressemble d’aucune manière par son physique à un Erewent. D’apparence, c’est un jeune homme, les cheveux d’un blond pâle, presque nacré. Il les porte plus longs que courts, en pagaille. Certaines mèches lui arrivent jusqu’à l’angle de la mâchoire, encadrant parfaitement son visage aux contours nets. Le front est large mais doux, sans les deux bosses qui peuvent caractériser certaines personnes. Les yeux de Mikaël se distinguent par le couleur, turquoise foncé. Un peu comme deux saphirs, en fait, qui, selon la façon dont ils reflètent la lumière, varient de nuances. Il possède un regard profond, calme, et surtout… froid. Du moins leur étrange couleur donne cette impression. Ce qui est sûr, c’est que ses pensées sont illisibles dans ce qu’on appelle les « reflets de l’âme ». Pourtant, ils définissent bien son caractère placide. Un nez court et droit, des pommettes presque inexistantes et un menton discret complètent son visage assez délicat sans pour autant être féminin. De plus, l’expression générale de son visage lui donne un air décidé et neutre, qui casse cette première apparence de fragilité.
Mince et élancé, il est d’une taille dans la norme, ni trop grande, ni petite. Vêtu souvent de noir, c’est en général un jeune homme d’apparence angélique, discrète et agile, mais où on remarque quand même son caractère froid et sa détermination.

*Description morale:

Pour résumer très brièvement le caractère complexe de Mikaël, on peut dire qu’il a une très forte tendance à la mélancolie et au calme. Ce sont ses origines humaines, en fait, qui calme l’habituelle agressivité et passions des Erewents. Au contraire, Mikaël n’est pas très émotif, du moins en apparence. Il en faut beaucoup pour le troubler ou le dérouter. Dynamique, il sait précisément ce qu’il veut et reste toujours concentré sur son objectif. Son intégrité, sa patience et sa ténacité y sont pour quelques choses. Il est persévérant, et peut passer des années à la réalisation de son but. Le meilleur exemple est sa quête pour Fall, qu’après bien des années de recherche, il a finit par retrouver. En outre, il est très fidèle à ses valeurs, ses croyances, ses amis, à Fall lui-même, à qui il est totalement, corps et âme, dévoué Il n’est pas égocentrique, cruel inutilement ou barbare, mais il n’est pas forcément généreux avec les autres. Enfin de compte, ce qui l’importe, c’est ses objectifs, et la réalisation de ses désirs. Que les gens qu’il rencontre vivent ou meurent, en parfait individualiste cela a peur d’importance pour lui, tant que cela n’entrave pas gravement ce qu’il veut entreprendre. Ambitieux, il n’hésite pas à fixer très haut le niveau, et son goût pour la domination se traduit aussi dans la délicatesse avec lequel il influe les gens. Oui, il est assez manipulateur, voir séducteur.
Le deuxième côté général de son caractère est la facette intellectuelle, pensive. Tourné vers l’intérieur, vers lui-même, il n’est pas une de ces personnes qui s’épanchent dans de grands discours et de l’exaltation. Il garde quand même une part de mélancolie, toujours un peu triste et son côté taciturne vient plus de là que d’une sécheresse envers les autres. Même s’il est solitaire, ce n’est pas haine ou mépris du reste du monde.

*Histoire:

La pluie. De la pluie coulant le long des carreaux de verre. Voilà le principal souvenir brumeux qu’a gardé Mikaël de sa petite enfance… A trois ans, bien que déjà intelligent et observateur, il était de toute façon beaucoup trop jeune pour se rappeler de sa vie antérieurement. Deux ans à vivre avec ses parents, c’est court, trop court, pour garder leur visage…
Pourtant, celui de sa mère, nommé Katerina, avait été beau. De longs cheveux blond pâle qui avait séduit Moroth, un Erewent peut-être plus sensible à la beauté que d’autres. Il l’avait aimé, aimé éperdument, et son pouvoir exceptionnel prenait des allures de don divin. En effet, Moroh était capable de changer d’apparence. Il fit disparaître les quelques signes caractérisant sa race et entreprit de séduire la demoiselle Elle ne fut pas insensible à son charme, et bientôt, tout deux coulèrent les doux jours que vivent les amoureux. Leur bonheur dura deux ans. Puis, s’enhardissant, Moroth demanda la jeune femme en mariage… Elle accepta. Tout aurait été parfait si, deux nouvelles années plus tard, elle ne s’était retrouvée enceinte. Au départ, on aurait pu croire que ce serait l’idéal. Mais l’Erewent savait bien ce qui se passerait. Il n’avait toujours pas avoué sa vraie nature à son épouse, et il devinait que le bébé conserverait des traces de cette hérédité. De plus, c’était une période troublée. Les Fir-Bolgs cherchaient encore et toujours à gagner leur indépendance avec des luttes çà et là sanglantes, et le couple vivait dans ces régions à risque. Cela affecta Katerina, qui, de nature anxieuse, était complètement perturbée et angoissée. Neuf mois plus tard, heureusement, le bébé naquit… C’était un enfant magnifique, au visage d’ange. Moroth ne pouvait y croire. Etait-ce possible, que sa progéniture n’est aucune trace de lui ?
Encore une fois, deux ans s’écoulèrent sereinement. Les troubles, toujours de plus en plus fort, se rapprochaient. Malgré les supplications inquiètes de Katerina, Moroth refusait de partir. De plus, c’était l’hiver, et il craignait que le voyage tue Mikaël. C’était un nourrisson fragile, de santé précaire, chétif. Mais une nuit… Une nuit, un groupe Fir-Bolgs dit séparatistes pénétra dans le village où ils vivaient en paix, décidés à faire un grand massacre pour obligé le Roi Celte à céder. Non, je ne vous raconterais pas l’histoire classique et tragique d’un enfant dont les parents furent sauvagement tués. Le destin allait se révéler plus subtil.
Réveillée en sursaut, la petite famille eut la surprise de voir que des Fir-Bolgs saccageaient leur maison. En apercevant Moroth et Katerina qui tenait précieusement son enfant dans ses bras, ils se ruèrent dessus pour les exécutés. L’Erewent n’avait pas d’autre choix que de se battre, et sa forme originelle aurait été plus pratique. Mais il ne faillit pas, et s’interposa. Alors qu’il se battait, un des attaquants le contourna et s’en prit à son épouse. En fait, il lui jeta proprement un poignard en pleine poitrine.
Seulement, Katerina avait Mikaël dans les bras. Elle était tellement stupéfaite qu’elle ne pensa pas à se protéger, et n’esquissa pas un geste. Le poignard transperça le petit corps du bébé. Elle poussa un hurlement d’horreur, et sans réfléchir, comme pour conjurer un terrible sort, le lui arracha. Aussitôt, elle remarqua deux choses. D’une, que si son fils criait, il ne saignait pas et que de deux, la plaie se refermait lentement, comme si rien ne s’était passé. Pourtant, elle n’avait pas rêvé, l’arme avait bel et bien été enfoncé jusqu’au manche !
La jeune Celte n’était pas sotte. Et elle avait été bien éduquée. Elle savait parfaitement qu’il n’existait qu’une espèce capable de réagir aux armes normales. Une race que l’on craignait, maléfique jusqu’à la moelle des os. Qu’elle exécrait. Les Erewents. Les démons. Les créatures de Fall. Etait-ce possible que son tendre Mikaël, son fragile Mikaël soit un monstre ? Lui, au visage si angélique ?
Son regard tomba sur son mari. Il venait de neutraliser leurs quatre assaillants, qui gisaient à présent au sol. Son expression était triste.
Elle ne dit rien. Pourtant, elle savait à présent. Et cela la révulsait au plus profond d’elle-même.

Néanmoins, elle continua à faire comme si de rien était. Sitôt après cette attaque, ils partirent. Le plus loin possible. Le secret de Katerina commença, peu à peu, à ronger son âme, son esprit. Moroth remarquait bien que quelque chose n’allait pas, mais que pouvait-il faire ? La Celte refusait tout net de lui parler de son « problème ». Peu à peu, le bonheur s’étiola, disparut. Restait une lourde tension, un fardeau inconnu qui avait des airs de rapaces. Katerina s’était enfoncée dans une déprime mélancolique, presque une dépression, et négligeait son fils. La plupart des tâches étaient effectuées par la Brownie de la jeune femme. Et puis, quelques mois après la découverte de ce secret, elle se laissa mourir. Etait-ce un accident, cette épice mortelle dans son repas, un soir ? Elle s’éteignit doucement dans la nuit, en pleurant doucement devant son infortune, regrettant déjà la vie et le bonheur qu’elle avait connu. Moroth la veilla tout le temps que dura son agonie, pâle, brisé.

Après la sépulture de Katerina, il semblait intolérable de vivre au père de Mikaël. Voulait-il vraiment retourner à sa vie d’avant, une vie de mal et d’égoïsme ? Voulait-il élever son fils dans la même atmosphère malsaine ? Mais avait-il seulement encore envie de vivre ? se demandait-il en contemplant les épines de ses mains. La réponse était non, probablement. Et il s’en voulait tellement… il se doutait de ce qui s’était passé, et regrettait de ne pas lui avoir dit la vérité… avant. Une lourde culpabilité pesait sur son cœur, en compagnie de son chagrin. Par son égoïsme, par peur de la perdre, elle était morte…

Il se trouvait que, pas très loin, une noble célibataire altruiste avait fait de son manoir un pensionnat. Moroth y trouva la solution a tout ses problèmes… Prenant son fils dans les bras, une semaine après le décès de Katerina, il l’amena jusqu’à la résidence, sous son apparence élégante d’humain. Il y laissa Mikaël après quelques explications vaseuses comme quoi il était le fils d’un de ses amis morts récemment et qu’il ne pouvait l’élever. Bien que suspicieuse, Dame Eachna accepta la charge de l’enfant. Après un dernier regard au jeune garçon qui ne comprenait rien et restait immobile, silencieux, du haut de ses deux ans et demi, il s’éloigna sans se retourner. On ne le revit jamais. La petite Brownie de Katerina, elle, choisit de rester aux côtés de ce qu’elle considérait comme son nouveau maître.

Voilà pourquoi Mikaël, désormais orphelin, grandit dans le pensionnat de Dame Eachna en compagnie d’une dizaine d’autres enfants de tous âges. Et nous revoilà devant cette vision de pluie grise derrière la fenêtre…

Mikaël avait huit ans. Allongée dans sa chambre, celle dont la fenêtre était au dessus du jardin, il lisait un épais livre relié de cuir. Assise au bout du lit, Tebi, sa Brownie, chantonnait doucement, lisait elle aussi un livre. Plus de vingt ans les séparaient, mais Tebi avait un visage plein de fossette, brun, jeune.
Comme ses parents l’avaient remarqués, Mikaël était de santé fragile et sa constitution ne supportait pas les journées trop froides.
C’était la raison pour laquelle il était voluptueusement sous ses couvertures, alors que les autres –il entendait leurs cris- jouaient dehors malgré la pluie qui tombait à grosses gouttes. La majorité de son temps était consacré aux cours, mais le fait qu’il les fréquente peu lorsqu’il était malade ne le ralentissait pas. Remarquable dans le domaine de l’étude, il avait appris à lire vers quatre ans et avait un niveau beaucoup plus avancé que les autres gamins de son âge. Grâce à cela, il avait accès à la bibliothèque de Dame Eachna, et il ne s’en privait pas. De toute façon, qu’aurait-il bien pu faire d’autres ? Son existence lui semblait un continuel ennui, et prenait l’image de limbes où rien n’évoluait. Cette situation, bien qu’il ne le montrait pas, le déprimait. Naturellement, ce n’était pas une personne insouciante, qui allait gentiment vers les autres. Non, et le fait qu’il soit dispensé d’efforts physiques autant que de cours n’avait pas incité les autres à se lier d’amitié avec lui. Certains, autrefois, avaient bien essayé, mais l’étrangeté qu’il dégageait les avait vite dérouté. Alors, ils toléraient son existence, comme quelque chose à part qui, de toute façon, ne partirait pas. Mikaël ressentait ce ressentiment, mais une nouvelle fois, son individualisme ressortait. Il estimait qu’avoir des amis étaient une chose superflue dont il pouvait très bien se passer.

La porte s’ouvrit brusquement. Le jeune garçon ne releva même pas la tête. Il n’y avait qu’une personne, dans ce manoir, qui entrait dans sa chambre sans frapper. Seena.
- Alors, ça va ?
Mikaël referma le livre, le posa et tourna la tête vers la demoiselle qui s’assit sur le bord du lit. Juste à côté se trouvait un autre garçon, du même âge que lui, qui se prénommait Liam.
- Oui.
La courte réponse ne déstabilisa pas un instant la fillette dont le visage s’orna d’un sourire éblouissant :
- Chouette ! Tu pourras venir avec nous demain !
- Où ?
- Ahaha !
Seena eut un clin d’œil et Liam se rapprocha, tout aussi enthousiaste :
- S’il ne pleut pas demain, on ira en forêt ramasser plein de chose pour faire une offrande à Douar. Pour la fête.
- A quoi cela sert-il de prier pour des gens disparus ? répliqua, sarcastique, Mikaël.
- Oh… Ca ne te plait pas, fit Seena, déçue.
- Je n’ai pas dit que ça me plaisait pas. De toute façon, vous perdez votre temps, je ne pourrais pas venir, j’imagine. « Trop humide ».
- Tu es sûr ? Si dans la nuit il fait chaud, ça sera bon demain…
- Il ne fait pas chaud en automne, Seena. Et surtout pas la nuit.
- Ca serait bien pourtant, rétorqua Liam, des fossettes se creusant sur ses joues aux pommettes malicieuses. On aurait plus besoin de couvertures !

Il s’esclaffa, suivit de près par son amie. Ils faisaient vraiment la paire, tout les deux. Oh, bien sûrs, ils étaient sensés être « trois », mais plus Mikaël y réfléchissait, plus il devinait que ça serait toujours lui l’impair. L’autre. Le troisième. Trois étaient un chiffre détestable. C’était un chiffre étrange. On se demandait même pourquoi il existait. On avait deux jambes. Deux bras. On devait être deux pour un couple. Il n’y avait pas de troisième. Pas de place. C’est en partant de cette réflexion et de sa propre solitude que Mikaël n’éprouvait que froideur à l’égard des dieux qu’on lui enseignait d’adorer. Ils étaient trois, eux. Et il éprouvait plus d’affinité avec le troisième, Tan, qu’avec Avel et Mor. A quoi songeait-il, lui, lorsque pour s’unir, il les voyait arriver ensemble ? Ne s’était-il pas sentit rejeté, lui aussi ? Ou pire… Pas à sa place ? Mais même ce trio était un mauvais exemple, parce qu’ils ne faisaient qu’un. Et puis, il restait le dernier, Fall…

- Oui, vu de ce côté-là…. admit-il lentement pour faire plaisir à Seena.
- Tu veux que je demande à dame Eachna ? proposa t-elle en retour.
- Non, pas la peine de te la mettre à dos… Tu sais comme elle est têtue…
- A ce propos, elle n’a toujours pas décoléré pour Esteban. Tu sais, la boue sur les vêtements.
- Je le plains sincèrement… approuva Mikaël sans trop de conviction.
- Bon, on te rapportera quelque chose alors ! conclut Liam en bondissant dans la pièce.
- Des fleurs sauvages ? demanda Seena.
- Tes préférés, s’il te plait…

Nouveau sourire éblouissant.

Lorsqu’ils furent partis, il replongea dans son livre. Il se sentait triste.


Dernière édition par Mikaël Eòghan le Sam 24 Juil - 22:37, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Mikaël Eòghan [Admin]   Mikaël Eòghan [Admin] EmptyVen 30 Nov - 18:43

Néanmoins, alors que les années passaient, les liens ne purent que se renforcer. Et les jours s’écoulaient toujours semblables. Les limbes. Est-ce que cette période se finirait un jour, se demandait Mikaêl, ou bien vivrait-il éternellement dans un monde qui lui semblait flou et sans intérêt ? Plusieurs évènements notables cependant. D’abord, le garçon, passionné de mythologie, dévorait tous les livres sur le sujet. Il méditait beaucoup ensuite sur ses écrits, mais son agacement à l’égard des Trois Dieux ne fit qu’augmenter au fur et à mesure qu’il analysait leurs comportements, selon les légendes. Il trouvait que le plus à plaindre, dans cette histoire, était probablement Fall. Malgré leur nombre pair –les chiffres obsédaient Mikaël- il n’avait jamais été pris en compte à cause de sa différence. Peut-être était-ce cela, le pire ? Savoir qu’il y a quelqu’un qui pourrait s’allier avec vous, mais qu’il préférait les autres, quitte à être éternel dernier ? Pas étonnant que fall n’eut pas supporté. D’une certaine manière, les Dieux étaient humains. Mais ils étaient tout-puissants et leurs sentiments étaient mille fois plus forts…
Les cuisines. Préparation du repas de ce soir. Mikaël avait 10 ans. Assis à côté de Liam, face à deux ou trois autres pensionnaires, il nettoyait rapidement quelques couteaux qui venaient d’être utilisé sous l’œil vigilant du commis de cuisine. Brusquement, un grand cri brisa le silence. Il sursauta violement en reconnaissant la voix. Seena. Dans le même temps, l’éponge qu’il tenait dérapa et le fer froid du couteau mordit sa peau. Alors qu’il contenait une exclamation de surprise, il entendait :

- Qu’est ce qu’il y a ?

Et la voix plaintive de Seena :

- Je me suis brûlée au four…

Mikaël frottait machinalement son index et le plongea dans l’eau froide du bassin. Il jeta un coup d’œil vers Seena, vérifiant que rien de grave n’était arrivé, puis remarqua quelque chose. Il n’y avait aucune coupure. Pas de sang, comme il s’y attendait, rien.

Il rata un battement de cœur.

Doucement il releva la tête, comme si de rien était. Mais il avait parfaitement compris. Son regard croisa celui d’un garçon en face de lui, de trois ou quatre ans son aîné. Jahen. Celui-ci le fixa un instant avant de retourner à sa besogne.

-----



- TEBI !

La Brownie sursauta violement et tomba à moitié du lit où, une fois de plus, elle était assise. Mikaël, furieux, venait d’entrer dans la chambre. Il ne semblait pas au bord de l’explosion, comme certaines personnes lorsqu’elles sont en colère, mais ses yeux lançaient des éclairs et ses traits étaient fermés.
D’une toute petite voix, ne sachant ce qu’on lui reprochait, Tebi répondit :

- M-m-maître ?

Ses pieds quittèrent le sol quand Mikaël la souleva par le col.

- Tu ne me l’as pas dit, siffla t-il.
- De-de-de quoi ?
- Que je ne suis pas humain !

Le visage de la petite créature se vida de ses couleurs. D’un seul coup, elle disparut, avant de réapparaître près de la fenêtre, hors de porté de la rage de Mikaël.
- Je ne savais pas ! gémit-elle.
- Menteuse ! Tu étais forcément au courant ! C’était qui ? Mon père, ma mère ?

Une colère déferlait sur le cœur du garçon. Parce qu’on ne lui avait jamais rien dit, parce qu’il voulait être normal ? pas un monstre ? Ou alors, était-il secrètement heureux de cette découverte ? Il n’arrivait pas à démêler ses sentiments. Frustré, il passait sa rage sur Tebi, terrorisée.
- Maîtresse m’a… m’a fait… juré…
- Rien à faire ! Mère est morte, alors pourquoi je me soucierais de ce qu’elle voulait ? Alors ?
- C’était… c’était… le mari de Maîtresse… murmura Tebi d’une voix presque inaudible, vaincue, les épaules basses.
- Ah…

Cette révélation le plongea dans un mutisme songeur dont il ne sortit pas de la soirée, malgré les regards angoissés que lui envoyait la Brownie.


-----

Mikaël descendait le grand escalier vernis.

- Micky ! Tu vas oùùùùù ?

Il se retourna vers Seena, agressif :
- Arrête de m’appeler comme ça !
- Mais c’est mignon !

La petite fille dévalait les escaliers derrière lui et sauta les dernières marches. Campant ses mains sur sa taille, elle le regardait d’un air impérieux.
- Alors ?
- Je vais dans le bois. Je dois voir Jahen.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas. C’est lui qui m’a demandé de venir.
- Tu veux que je t’accompagne ?
- Non.

La réponse eut l’air de vexer Seena dont les coins de bouche s’abaissèrent.

- Il n’a pas précisé que tu étais invité, continua Mikaël sur un ton d’excuse.
- C’est ça, rétorqua t-elle froidement. Ben vas-y. Puisque tu as du temps pour lui, et pas pour moi…

Mikaël eut un soupir agacé, mais avant qu’il eut le temps de répondre, Seena s’enfuit en courant. Il haussa les épaules et sortit. Après quelques minutes de marche dans le froid printanier, il arriva approximativement au lieu de rendez-vous. L’avantage de cette forêt, c’est qu’elle était légèrement surélevée. Une rivière avait autrefois creusé ses flancs et depuis, c’était une haute colline, dont tout un côté était raide. Dame Eachna les laissait rarement venir ici. Pourtant, c’était bien là que Mikaël se rendait. Quel endroit saugrenu. Pourquoi ne pas s’être attendu plus près du manoir ? Il n’avait pas pris la peine de prendre un pull et le regrettait déjà. A peine l’hiver finit qu’il allait de nouveau s’enrhumer.
Allait-il longtemps attendre ? Il n’avait aucune envie de passer tout son après-midi dehors.
Bruissements de feuilles.
Mikaël pivota doucement.
Grand, les cheveux noirs ébène, le visage fermé, Jahen venait d’apparaître.

- Qu’est ce que tu veux ? demanda sèchement le garçon du haut de ses dix ans.
- Juste vérifier quelque chose, répondit Jahen qui semblait essoufflé.

La seconde d’après, la tête de Mikaêl cognait durement contre le sol, écrasé par le poids de l’adolescent qui venait de se jeter sur lui. Il se tortilla pour s’échapper, mais il était trop tard. Surgit de la poche de son adversaire, un couteau plongea sur son épaule. Il eut tout juste le temps d’écarquiller les yeux. Jahen ne tarda à se relever et s’épousseta en regardant la lame.

- C’est chose faite.

A genoux, Mikaël frottait son épaule qui se refermait sans blessure aucune.

- J’avais cru avoir mal vu, avant-hier soir. Mais non.
- Et qu’est ce que tu vas faire ? Le crier sur les toits ?
Jahen lui adressa un regard plein de haine qui tétanisa son interlocuteur.

- Mieux. Je vais te tuer.

Ricanements.

- Et avec quoi ? Ton couteau suisse ? Je pense que tu aurais du mal…
- Jusqu’à mes six ans, j’ai vécu avec mes parents. Mais un jour, ils ont rencontrés un Erewent qui les a tués parce qu’ils se disaient fidèles de Douar.
- Et tu vas venger tes parents ? C’est mignon. Presque pathétique, ironisa Mikaël.
- Je hais les démons. Je tuerais tous ceux que je rencontrerais. Le fait que tu es dix ans n’y changera rien. Tu es un monstre, plutôt tu crèveras, mieux le monde se portera.

Ledit démon serra les poings en se relevant.
- Tu n’as pas répondu à ma question, tout à l’heure.
Il restait calme, sans traces de panique en lui. Mais les battements de son cœur étaient rapides, beaucoup trop.
- Avec ça.
Jahen sortit un nouveau couteau. Plus long, plus brillant. Un poignard.
- Tu as bien vu que ça ne marchait pas !
- Ah ouais ?

Mikaël évita le premier coup qu’on lui porta, mais la main massive de Jahen s’abattit sur son dos et il tomba une nouvelle fois au sol. Une nouvelle fois, sa faiblesse physique le mettait en danger. Il la haït, mais n’eut pas le loisir de s’apitoyer sur son sort. Pour la deuxième fois de la journée, il se prit un coup de couteau dans l’épaule. Sauf que cette fois, il cria. De douleur. Il ressentait la lame contre ses muscles, déchirant sa chair, et c’était une expérience inconnue, qu’il n’aurait jamais pensé vivre. Que lui arrivait-il ?
Lorsque Jahen retira son poignard, la douleur en fut que plus forte. Il sentait le sang jaillir de sa peau.

- C’est marrant, je suis plus renseigné que toi. Tu ne savais pas que tu étais sensible à l’argent ? ronronna à son oreille Jahen, très satisfait.

Non, Mikaël l’ignorait. C’était tellement stupide. Petit Erewent assassiné dans un bois par un adolescent de quatre ans son aîné. De nouveau, la colère s’empara de lui. Il n’allait pas se laisser tuer comme un mouton, quand même !
Il se retourna, croisa le regard de son adversaire. Il avait mal. Il voulait que Jahen ait mal, lui aussi. Il voulait le voir se tordre de douleur. Il voulait qu’il meure. Meurs, pensa t-il. Il ne s’attendait pas à un miracle. Il n’en eut pas un. Une nouvelle fois, le poignard plongea mais Mikaël retint le poignet de toutes ses forces.
Et là…. il sentit quelque chose d’étrange, comme si un contact venait de s’établir avec lui et Jahen. Non, pas seulement, rectifia t-il. L’adolescent n’était plus un humain, mais quelque chose de vivant, de chaud. Un cœur qui battait, un esprit qui pensait. Du sang qui coulait. Une âme qui vivait. Mikaël sentait que la sienne s’écoulait très lentement. « Je veux cette vie », pensa t-il.

Jahen dut percevoir le changement de comportement chez sa victime, car elle lui parut plus calme. Ses yeux turquoises, angéliques, le regardait très calmement, mais semblait voir quelque chose d’autre que lui. Et puis il sentit la douleur, dans sa poitrine. Et il prit peur.
Il se releva précipitamment, rompant le lien tactile qu’avait Mikaël avec lui. Ce dernier fit de même, avec ce même regard un peu flou. Jahen détala.
Il n’eut même pas le temps de sortir de la clairière. La main de Mikaël se tendit. Brusquement, Jahen sembla se figer dans sa posture de course, comme foudroyé. Et la seconde d’après….. il tomba en poussières noires.

Restait Mikaël, à présent seul. Il n’avait plus mal au bras. Il se sentait même très bien. Et il fallait qu’il rentre. Il devait demander pardon à Seena.

----

Les jours suivant se déroulèrent de façons floues pour Mikaël. Il n’avait qu’une vague conscience des inquiétudes qui pesaient sur l’orphelinat, de l’affolement provoqué par la disparition de Jahen, qui semblait s’être évaporé. Tout ce qu’il comprenait, c’est que pour la première fois de sa vie, il se sentait bien, plus bien qu’il n’avait jamais été. Contrairement à ce qu’il avait prévu, il ne retomba pas malade et cette plénitude dura un mois environ avant de s’estomper doucement. Qu’importe. Il avait goûté à sa part de santé et il comptait bien la conserver.
Dame Eachna lui posa des questions. Elle avait appris –par Seena, sans aucun doute- que Mikaël avait été la dernière personne à voir Jahen. Il lui répondit que lorsqu’il s’était rendu là-bas, il n’y avait personne. Qu’il ne l’avait pas vu. Et aucun trouble ne l’étreignait lorsqu’il mentait aussi effrontément.
Le temps passait mais la tension qui planait au manoir ne s’atténuait pas. Malgré la prétendue innocence de Mikaël dans cette affaire, le fait qu’il ait été la dernière personne à avoir un contact avec lui avait développé sa réputation déjà pas brillante. Même Seena et Liam semblait l’éviter. Ou peut-être était-ce lui qui les évitait. Il ne savait pas trop. Il voulait être seul mais voulait de la compagnie, il voulait qu’on l’oublie mais qu’on vienne le chercher. C’était très pénible, et Mikaël devint plus taciturne que jamais. Même Tebi ne le déridait pas, et sa mauvaise humeur se faisait ressentir sur son entourage. Il savait très bien qu’on en avait plus qu’assez de lui. Dame Eachna devait le considérer plus comme un fardeau et une personne de mauvaise influence que comme quelqu’un a protégé.
Bref, bon gré mal gré, Mikaël atteignit les onze ans. Et ce fut l’hiver qui suivit qu’il décida de quelque chose qui allait changer sa vie.

Il venait juste de quitter le réfectoire et rejoignait à présent sa chambre. Alors qu’il passait devant une porte, il entendit la voix de sa préceptrice :
- J’avoue que je suis perdue. Je ne sais plus quoi en faire… Rien ne l’intéresse, il ne se mêle à personnes… Il fait même peur aux enfants, c’est pour dire…
- Il n’est pas aussi terrible… Il ne fait rien de mal…
- Justement c’est ça le problème, répondit dame Eachna sur le ton de la confidence. Voulez vous vraiment savoir ce qu’il lit ? Ce que m’a raconté la petite Seena m’angoisse un peu. Je l’ai fait venir dans mon bureau à ce sujet…
- Vous n’allez pas me dire qu’il l’a agressée ?
- Bien sûr que non, mais elle le connaît bien, et ce qu’elle m’a dit n’est pas très rassurant… Vous saviez que Mikaël était rentré de très bonne humeur, de son rendez-vous manqué avec ce pauvre Jahen ? Elle a dit exactement « un peu en extase ».
- N’allait pas me dire qu’il l’a tué.
- Non. Mais… Vous savez, le jour où il est arrivé, j’ai tout de suite compris qu’il y avait un problème. Et son père n’était pas net.
- Interrogez son Brownie, suggéra la deuxième voix.
- Cette petite est introuvable dès que je la cherche… elle…

Mikaël n’écouta pas plus. Un sentiment d’abandon l’étreignait. Seena, sa Seena… Elle l’avait trahi, elle avait dit des choses à son sujet… C’était bien la preuve que leur amitié n’avait été que de la poudre aux yeux…. Liam aussi… En ce cas…. Il n’avait plus rien à faire ici… Puisqu’il gênait tout le monde…
Il ne supportait plus cette ambiance, ces doutes. Les limbes. « J’en est marre… » Il courut jusqu’à sa chambre et s’y enferma, faisant sursauter Tebi qui ne comprenait pas ce qui se passait.
Oui, c’était décidé… il laissait tout tomber, Seena compris. Il en avait sa claque du pensionnat. Il était arrivé au bout de sa patience… On étouffait ici… Et peu importe qu’il neige dehors, il ne voulait plus rester un jour de plus. Très rapidement, il fit son sac. Il avait peu d’objets personnels, mais ordonna à Tebi d’aller chercher de la nourriture en cuisine. Il roula sa couverture, fourra tout pêle-mêle. Voilà.
On frappa à la porte. Liam. Il prétexta une migraine. Les heures s’écoulaient, cotonneuses, et la colère, la tristesse et l’écoeurement de Mikaël ne le quittaient pas. Vers une heure du matin, il était toujours assis en tailleur sur son lit, les yeux dans le vide. Et soudain, il remua, releva la tête.

- Quelle heure est-il ? demanda t-il.
- Une heure neuf, exactement.
- Très bien. On s’en va.
- COMMENT ? s’étrangla Tebi. Mais Maître, tu n’y penses pas, il fait froid dehors, c’est la nuit, l’hiver… Tu n’as nulle part où aller et
- Ca sera toujours mieux qu’ici. Tu n’es pas obligé de venir, tu sais.
- Maître, je te conjure de m’écouter ! Tu es mécontent, mais ça passera..
- Non. Je ne vais pas repousser sans arrêt ce que j’ai envie de faire depuis toujours. J’en est assez, je part. Reste ici, si tu ne veux pas !

Tebi se leva, offusquée.

- Je ne suis pas d’accord, mais jamais je ne te laisserais seul, Maître ! Je te serais toujours fidèle !

A ces mots, Mikaël eut un air triste et pencha la tête.

- Tu seras bien la seule…

Il se leva, attrapa ses affaires et ouvrit la fenêtre. Heureusement, sa chambre était au rez-de-chaussée, il n’aurait pas besoin de faire des acrobaties spectaculaires. L’air glacial lui mordit la peau, malgré le fait qu’il soit chaudement vêtu pour l’occasion. Balançant son sac, il se laissa tomber de l’autre côté, suivit par Tebi. Très doucement, il referma la fenêtre.

Il laissait derrière lui une chambre vide, aussi vide qu’avait été sa vie jusqu’alors.
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MessageSujet: Re: Mikaël Eòghan [Admin]   Mikaël Eòghan [Admin] EmptyDim 2 Déc - 15:35

-----


Une semaine plus tard.

*MAÎTREEEEEE !*
La voix mentale de Tebi sembla lui déchirer l’esprit et Mikaël manqua de tomber par terre.
*Tais-toi ! Tais-toi !* lui ordonna t-il pour soulager sa migraine. *Qu’est ce qu’il y a ?*
La Brownie ne répondit pas. Mais il sentait sa peur, sa panique. Elle l’emplissait, écrasant tout autre sentiment. Danger. Il se mit à courir, sachant qu’elle était partie devant. Au détour d’un sentier, il pu voir la surface miroitante d’un lac sous le ciel de plomb. Mais son attention était concentrée sur un unique but ; Tebi. Il la vit jaillir des fourrées, poursuivie par un sanglier. D’accord. La Brownie attrapa la première chance qu’on lui présentait ; elle se jeta proprement dans l’eau glaciale. Mikaël réagit au quart de tour, bazarda son sac et courut à son tour jusqu’au bord pour plonger.

La sensation de froid absolu lui coupa le souffle, et ce fut comme si de minuscules épines s’étaient enfoncées dans chaque centimètre de sa peau déjà engourdie. Nageant tant bien que mal vers la petite silhouette qui coulait, il attrapa le poignet gracile et d’un coup de bras, la ramena vers lui. Le souffle commençait déjà à lui manquer. Maudit soit sa faible endurance et tous els cours de sports qu’il avait manqué au Manoir. Lorsqu’il émergea, il aspira une goulée d’air comme si c’était la dernière qu’il devait respirer. Qu’est ce qui était le plus glacé ? Le vent sur sa peau mouillée ou le reste du corps mordu par l’eau ?
Tant bien que mal, il nagea jusqu’à la rive, heureusement proche, et hissa Tebi avant de sortir, plus mort que vif. Mais sa priorité était sa Brownie, sa chère Tebi, qui l’avait toujours suivit et protégé. Est-ce qu’elle était… ?
Non, sa poitrine se soulevait. Il soupira de soulagement, avant de se mettre à trembler.
- Qu’est ce qui s’est passé ? demanda t-il.
Elle semblait mortifiée. Ses grands yeux bruns le fixaient avec horreur et elle se balançait doucement d’avant en arrière.
- Quoi ?
- Pardon… pardon ! Je cherchais des bais, je suis tombé sur le sanglier…. Il m’a chargé… Pardon !
- Pourquoi ne t’es tu pas télétransporté ?
Cette perspective agrandit encore plus les yeux immenses qu’elle possédait et elle gémit.
- Je n’y ai pas pensé… Pardon…
- C’est pas grave, la rassura Mikaël en claquant des dents devant le désarroi de la petite créature. Je n’y aurais pas pensé…
- On fait un feu ?
- Et avec quoi tu l’allumerais ? Non, ça sert à rien, tant pis…

Il la laissa et se changea de vêtements, avant de s’emmitoufler dans la première couverture qui lui tomba sous la main. Mais même cette précaution était insuffisante ; il n’avait jamais eut aussi froid de sa vie. Tebi n’était pas mieux loti, et plutôt que de se transformer en statut de glace, il décida de se remettre en marche. Ses cheveux trempés gouttaient sur sa nuque, et les larmes glissaient ensuite sur son dos, lui dressant l’échine. S’il n’attrapait pas une pneumonie galopante après ça, il devait être béni des Dieux. En deux heures, sa respiration devint sifflante et inspirer lui faisait du mal. Qu’est ce qu’il avait dit… les frissons le secouaient et au bout de trois heures, il rendit les armes et se laissa tomber par terre.
- Quelle idée de se laisser tomber dans un lac, en hiver… t’aurais pas pu grimper sur un arbre ?
Tebi ne répondit pas et frotta ses mains les une contre les autres, sans oser le regarder. S’adossant à un arbre, il laissa la Brownie se blottir contre lui et s’enfonça mollement dans une chaleur qui n’était pas réelle. La seule véritable chaleur, il le savait, était celle qu’il ressentait intérieurement et qui le brûlait, un peu comme la neige. Trop de froid brûle. Non, on dit que ça mord. Bah. Qu’importe. Les yeux de Seena brûlaient, aussi. De quelle couleur étaient-ils ? Gris. Il les avait juste devant lui, en fait. Mais non, ils n’étaient pas gris… pas cette couleur froide et acier… Quelqu’un lui parlait. Il ne comprenait pas. Il était trop fatigué pour seulement essayer de comprendre. Il ferma les yeux.


----


Des deux semaines qui s’écoulèrent par la suite, Mikaël ne garda qu’un souvenir flou, un rêve brumeux ou plutôt, un cauchemar. A mi chemin entre l’inconscience et le délire, il n’avait qu’une très vague impression de ce qui se passait autour de lui. A de longues périodes où il était piégé dans des obscurités que rien ne pouvait dissiper succédaient de très brefs moments de lucidité où il voyait, anxieux, le visage de Tebi au dessus du sien, ou bien un autre, qu’il ne connaissait pas. Il ne savait pas où il se trouvait, ce qui se passait, il avait perdu le fil des évènements depuis trop longtemps. C’était peut-être tout aussi bien. Il ressentait comme un poids dans la poitrine qui l’oppressait et ne s’estimait pas capable de rester réveillé ou même de comprendre. La fièvre délirante qui le possédait l’emportait, de toute façon, très rapidement vers des divagations colorées et il n’arrivait pas à faire la différence entre ce qu’il voyait et ce qui était réel.
Un matin, cependant, il s’éveilla les idées claires, ressentant avec précision chaque détail. Le fait qu’une respiration calme s’élevait, par exemple. Il ouvrit les yeux et se redressa.

Il était dans une grande pièce éclairée, avec une cheminée pour l’instant éteinte. La lumière du petit matin inondait la pièce, une lumière blanche, froide. Il faisait probablement gris dehors. Un léger bruit à côté de lui attira son attention et il vit Tebi, assise sur un tabouret à côté du lit, endormie. Ses cheveux frôlaient l’oreiller. Où était-il ? La porte s’ouvrit et un courant d’air froid lui chatouilla la joue. Une femme, d’haute taille, les épaules carrées, venait d’entrer, des bûches dans les bras. Elle lui jeta un regard surpris avant de s’approcher du foyer et déposer son fardeau. Elle se débarrassa de la cape grise qu’elle portait, la laissait choir sur un fauteuil et s’approcha, l’air joyeuse. Elle devait avoir entre quarante et cinquante ans. Humaine ? Probablement…

- Ah, je suis heureuse de voir que tu vas mieux, s’exclama t-elle tout de go. Je m’inquiétais de te voir autant de temps malade sans évolution…
- Qui êtes-vous ? demanda en retour Mikaël, méfiant.
- Mon nom ne va rien te dire mais, je m’appelle Lin Araic’h. Anciennement maître d’armes et aujourd’hui à la retraite.

En effet, ce nom ne lui disait rien. Comme il restait silencieux, elle continua :

- Je t’ai trouvé à demi-mort dans la forêt il y a environ deux semaines.
- Je m’en souviens un peu.

Trouvé. Ce mot avait une résonance fausse à ses oreilles.

- Tu es un bien jeune Erewent pour vivre seul, comme ça, laissa t-elle tomber négligemment en s’asseyant.

Le sang de Mikaël se figea. Comment l’avait-elle deviné ?

- Ne te tortures pas l’esprit, continua Lin avec un sourire moqueur. C’est normal que je le sache. Après tout, je suis membre de la Guilde, moi.

La révélation stupéfia Mikaël. Etait-il vraiment en face d’une de ses personnes qui avaient prêté allégeance à Fall et dont le seul but était de le faire revenir ? Pourquoi est ce que cette femme lui avait dit ça ? Il aurait pu être un partisan de Douar ou…. Mais pourquoi débattre ? La question n’était pas là. Il avait été toujours plus pour Fall qu’autre chose… Lin lui expliqua que s’il le souhaitait, il pouvait rester ici. Elle l‘aiderait de son mieux à devenir un membre de la Guilde et bien d’autres choses encore.

Bien d’autres choses…. Quel genre « d’autres choses » ? Malgré ses réticences à faire confiance à une parfaite inconnue, Mikaël ne pouvait que se sentir attirer par cette proposition. Et la perspective lointaine de devenir autre chose qu’une simple personne malmené par les courants du destin était un rêve qu’il caressait depuis longtemps. Oui, Mikaël était ambitieux.

Il accepta.

Il suivrait cette formation, prêterait serment et retrouverait Fall. Mais ce dernier objectif ne datait pas d’un brusque coup de tête. C’était un projet qu’il mûrissait depuis qu’il avait huit ans, probablement.

La première fois qu’il avait compris, lui.

Je ne vous raconterai pas tout ce qui se passa pendant les six ans qui vinrent. Il y aurait trop de choses à dire. Un entraînement physique difficile, mais des études aisées grâces à ses capacités intellectuelles. Tout le mena à penser qu’il avait bien fait, en définitive, et ne fit que le renforcer dans son sentiment de départ.
Une chose à noter cependant. Une des nombreuses conversations qu’il eut avec Lin allait se révéler vitale pour son avenir… Mikaël a seize ans. D’un enfant maigre et pâle, il est devenue un adolescent mince à la mine éveillée et neutre. Son comportement a aussi évolué. Il est plus calme, plus sûr de lui, et c‘est là que commence à se profiler le Mikaël de 29 ans.
Lin portait deux bagues. L’une était celle qu’il aurait aussi un jour à porter ; un triskell sinistrogyre, symbole de Fall. Et une autre, étrange, mystérieuse, qui l’intriguait beaucoup. Un anneau surmonté de quatre petites pierres précieuses vertes, très discrètes. Trois d’entre elles étaient de couleur terne. La dernière, au contraire, brillait comme si une bougie l’éclairait de l’intérieur.
La femme d’eut remarquer la curiosité de Mikaël, car alors qu’ils étaient tout deux dehors, elle lança le sujet sur le tapis.

- Tu sais ce que s’est ? demanda t-elle en levant la main.
- Non…

Petit sourire mystérieux.

- Ce petit bijou a plus de valeur que n’importe quel autre ornement. C’est une relique ancestrale… Un cadeau divin. Il y a toute une légende, autour, tu sais ?
- Quelle légende ?
- Elle remonte à plus de deux milles ans… Voir trois… Fall n’était pas homme à se laisser séduire facilement. Et pourtant, son cœur lui fut ravi par une jeune Celte, princesse de son peuple. Elle était d’une beauté presque divine que seule surpassait Mor. Gaie, douce, elle aimait la musique et la poésie. C’était de plus une excellente chanteuse promise à un grand avenir. Elle aimait être seule, cependant, et allait souvent la forêt proche de chez elle. C’est là, qu’un après-midi, Fall sous la forme d’un jeune homme entreprit de la charmer. De nature rêveuse, la demoiselle s’éprit tout de suite de ce garçon mystérieux qu’elle ne faisait qu’entrapercevoir. Le couple filait le parfait amour, et même lorsque Fall se décida à lui révéler sa véritable identité, rien ne changea. Au contraire, elle n’en devint que plus bohème. Seulement un problème s’avéra ; Fall était immortel, et la jeune fille… qu’humaine. Un jour, la vieillesse l’importerait. Le Dieu ne voulut pas qu’on lui ravisse son seul trésor. Il lui fit façonner un anneau comportant quatre émeraudes, sa pierre préférée. Cette bague avait la particularité… de contenir quatre vies, enfermée dans chacune des pierres. A chaque fois qu’elle mourrait, une pierre s’éteindrait. Jusqu’à la quatrième… Malheureusement, Tan était lui aussi amoureux de la jeune fille. Dans sa colère de els voir si heureux, il la tua. Autant de fois que cela était nécessaire… Je pense qu’il est inutile de raconter le désespoir de Fall ni les haines sanglantes qui suivirent. Ce qui est certain, c’est que la bague a continué d’être transmis de mère en fille… A chaque fois que la quatrième vie est utilisée, quatre nouvelles apparaissent pour son nouveau porteur…

- Donc, vous êtes…

- Oui, je suis la descendante de cette princesse… Comme tu vois… J’ai utilisé trois vies… Je peux te garantir la véracité de cette légende.

- C’est…. Intéressant, souffla Mikaël en observant la bague avec un nouveau respect.
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MessageSujet: Re: Mikaël Eòghan [Admin]   Mikaël Eòghan [Admin] EmptyVen 11 Avr - 21:39

Quelques semaines plus tard, un nouveau venu les rejoignait dans le chalet près de la forêt. C’était un jeune garçon, du même âge que Mikaël, qui répondait au nom de Colas. Humain, c’était le fils d’une connaissance de Lin qui devait apprendre le maniement des armes. Ce n’était qu’un élève parmi les nombreux qu’elle avait eu auparavant, et la maître d’armes accepta de rendre ce service bien volontiers. Mais l’adolescent n’eut jamais le droit aux mêmes cours que ceux qu’elle dispensait à Mikaël. Fall, la Guilde, et les autres termes de ce genre étaient bannis de leurs conversations en sa présence. Les années n’avaient pas modifiés l’attitude de l’hybride vis-à-vis de ces compagnons ; il ne vit jamais d’autres en Colas qu’un garçon avec qui il devait partager une fraction de son existence. Aucun lien ne se noua entre eux. Le prochain évènement notable qui allait grandement influencer le futur de Mikaël approchait au fur et à mesure que le printemps apparaissait. Plusieurs mois après cette conversation où il apprit le pouvoir unique de la bague à émeraude, Lin emmena ses deux apprentis à Tara. Elle se rendait à la capitale une fois par an seulement. Parce que le trajet était long, et qu’il n’était pas nécessaire de s’y rendre plus. Elle en profitait pour faire le tour du Quartier Commerçant et vaquer à des affaires dont Mikaël n’était pas au courant. Ce jour là, ils rentraient donc de ce court séjour à la capitale de Meath, et n’étaient guère loin de la maison. Depuis leur départ, Lin s’était montrée d’humeur sombre, caustique, et était perdue dans ses pensées. C’était la première fois que Mikaël voyait un tel changement d’humeur, elle qui était toujours égale d’ordinaire. Le cheval de Colas progressait doucement à ses côtés, tandis que Mikaël fermait la marche sur la monture qu’on lui avait offerte. Ce jour là, le ciel avait une couleur grisâtre de printemps rétif mais l’herbe de la lande, le long de la route, n’avait jamais été aussi verte. C’était donc une journée normale, et le demi-Erewent se laissait bercé par la quiétude de la journée. Soudain, alors qu’ils passaient tous les trois près de la lisière, un sifflement aigu retentit, suivit d’un bruit sec. Le temps sembla se figer. Ainsi, Mikaël pu voir avec une netteté surprenante une flèche de grande taille, à la hampe épaisse et décorée, figée dans le dos de Lin. Il eut à peine le temps d’écarquiller les yeux que cinq silhouettes jaillirent des fourrés, et que Lin sauta à bas de sa jument, le visage crispé de douleur, son épée déjà en mains. Mikaël entendit le chuintement de celle de Colas, et s’apprêtait à faire de même. Seulement, sa monture avait le défaut d’être anxieuse de nature ; et la forme bondissante qui apparut brusquement dans son champ de vision provoqua en elle une panique indescriptible. L’adolescent se sentit brusquement glissé dans le vide. Une deuxième série de bruits identiques à la première retentit, et alors qu’il sentait le choc de la terre contre son corps, sa vision s’obscurcit et la masse, conséquente, du cheval s’affala sur lui. Sa tête heurta violement le sol une deuxième fois, et alors que le monde semblait l’oublier, il n’y eut pendant un quart d’heure que du flou.

Mise à part sa tête vibrante comme si tous les clochers de Meath s’étaient mis à résonner tout près d’elle, Mikaël n’avait rien. A première vue. En fait, ce qui l’inquiétait, c’était justement de ne rien ressentir au niveau de ses jambes. Après sa chute la douleur avait été très vite insupportable, mais dès que le cheval s’était dégagé, plus rien. Il se releva, lentement, et de nouveau ses membres l’élancèrent affreusement. Il n’y prêta guère attention sur le moment. Il cherchait des yeux Lin au milieu des corps étendus. Il était apparemment la seule personne debout. Combien de temps s’était-il écoulé depuis qu’il était tombé ? Suffisamment pour que le combat se termine, en tout cas. Une sourde angoisse naquit, qu’il ignora. Non, si aucun des attaquants ne lui sautaient dessus, c’est qu’ils étaient soient morts, soient partis. En ce cas, où était passée Lin et Colas ? Il repéra soudain la hampe de la flèche qui s’était abattue sur le dos de Lin. Le premier pas vers elle fut éprouvant. Toutes couleurs désertèrent son visage déjà pâle, mais malgré la douleur il continua d’avancer jusqu’à tomber à genoux devant le corps étendu de l’humaine. Il la retourna à moitié, impassiblement. Les yeux gris de Lin le fixèrent immédiatement, sans voile.

- Ah, Mikaël, dit-elle comme s’ils venaient de se rencontrer au marché.
- Est-ce que ça va ?
- Non.

Au moins, ça avait le mérite d’être clair. L’hybride sentait couler doucement entre ses doigts posés sur le tissu le sang brûlant qui suintait d’une des blessures de la femme. C’était la première fois qu’il était dans une telle situation et ne savait pas très bien comment réagir. L’hésitation tournoyait dans son esprit et il resserra sa prise.

- As-tu… as-tu besoin de quelque chose ? Je vais t’emmener dans le vil…
- Ca ne servira à rien, l’interrompit Lin, devinant ses attentions. Je doute de survivre au trajet et tu n’auras pas le temps d’aller chercher quelqu’un.

Sa voix était plus lasse qu’autre chose.

- C’est si grave que ça ?
- J’ai perdu trop de sang en me battant et je ne suis pas blessée qu’au dos. De plus, je suis vieille et fatiguée. Ne lève pas les yeux au ciel, c’est vrai, je sens tout cet essoufflement dans mes os. Ecoute plutôt que de soupirer.
- Oui ? fit poliment Mikaël, retenant toutes les objections qui lui étaient venues à l‘esprit au fur et à mesure de ces dernières paroles.

Lin leva péniblement sa main droite et fit glisser à l’aide du pouce sa bague à émeraudes.

- Tiens.
- Pourquoi ?
- Je te la donne. En tant que nouveau possesseur de ma bague, dès que je mourrais, tu hériteras des quatre vies, Mikaël. Les pierres vont de nouveau s’éclairer. Fais-en bon usage. Ne les éteints pas pour des broutilles ; j’estime cependant que tu es suffisamment intelligent pour éviter ce genre de bévue. Mourir stupidement, c’est ça, rater sa vie.

Malgré sa visible souffrance, sa voix restait claire et rythmée, ses yeux plus vifs que ceux d’un aigle. Mikaël prit le présent doucement et le garda serré dans son poing.

- Pourquoi me la donner ? Je croyais qu’il se transmettait de générations en générations.

Petit rire sec.

- Mikaël, t’ais-je déjà parler une seule fois en six ans d’une fille ou d’un fils ? Je n’ai pas d’héritier mis à part toi, bien que nous ne partageons aucuns liens de sang. Mais je t’ai transmis tout ce que je savais. Considère ce cadeau comme ta dernière leçon venant de ma part.
- D’accord.
- Pour passer dans le pathétique, je vais te dire mes dernières volontés. Qui te concerne. Je n’ai pas la prétention de désirer un tombeau particulier, ni de te demander un service de dernière minute. J’ai déjà mis ma vie en ordre. Ce que je veux, c’est que tu tiennes ton serment.
- Je ne me parjurerais pas, la rassura t-il. Je rentrerais dans la Guilde. Je poursuivrais ton but.
- Je n’en ai jamais douté, déclara t-elle avec un sourire. Je n’en douterais jamais, même si je n’en aurais plus l’occasion de toute manière. Enfin, tu verras par toi-même.

A ces paroles, un étrange malaise prit Mikaël. Il connaissait ce ton, et il ne l’aimait pas. C’était celui qu’elle prenait à chaque fois qu’elle lui cachait quelque chose. Ou qu’elle en préparait une, sans rien lui dire. Mise à part ces sous entendus qui avaient le don de le mettre sur les nerfs.

- Qu’est ce que ça veut dire ?
- Rien. Ce n’est pas important. Et ça ne te regarde pas.
- A partir du moment où je suis concerné, je crois que si, rétorqua t-il sèchement.

Ses pensées dérivèrent vers le jour où il avait rencontré Lin. « Trouvé », avait-elle utiliser ce jour là en parlant de lui. Il n’avait jamais oublié la sensation qui avait étreint son cœur à ce moment-là.

- Dis le moi.
- Il n’y a rien à dire. Et moins tu en sais, mieux tu te portes Mikaël. Ce n’est pas en me regardant comme ça que tu pourras changer quelque chose à une décision que j’ai prise il y a longtemps. D’ailleurs, je n’ai pas le temps.

Ses yeux se fermèrent, comme quelqu’un qui cherchait le sommeil. Frustré, Mikaël serra plus fort la bague dans sa paume.

- Colas est mort ? demanda lentement l’humaine.
- Je crois.
- Pauvre garçon…
- Lin, commença Mikaël, que l’appréhension ne lâchait pas. Comment dois je faire pour entrer dans la Guilde, désormais ?
- Ne t’inquiètes pas, se contenta de répondre l’intéressé. Est-ce que je t’ai tout dit ?

Non, pensa l’adolescent sans le dire à haute voix. Il y a plein de choses que tu ne m’as jamais dites.

- La bague, la Guilde…

Son visage se crispa et ses mains se resserrèrent sur son flanc comme des serres.

- Mikaël, quoi qu’il arrive… Ne me déçois pas.
- Promis, répliqua t-il mécaniquement.

Lin ouvrit les yeux une dernière fois pour regarder son apprenti, puis les referma sans mourir pour autant. Tout était dit.

- Adieu.
- Adieu, Lin.

Mikaël resta longuement assis, soutenant le corps fiévreux du seul adulte qu’il n’ai jamais apprécié, à voir sa poitrine se soulever et redescendre à un rythme que l’on devinait douloureux. Lin Araic’h mourut comme elle avait toujours vécut ; droite et sereine. Le destin, elle le connaissait, et l’avait accepté depuis longtemps.
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