Waw… Une si rapide déclaration d'amour ! Mdr.
Merci l'admin^^
Et voilà l'histoire… Que j'ai finalement réécrite, la première version ne me plaisait pas trop, à la relecture… Et pi elle était trop longue pour le premier message donc je la mets ici. J'espère que rien ne posera problème… J'ai laissé libre court à mon imagination, pour la fin^^ Un peu d"originalité…
Histoire: Je suis née il y a un peu moins de dix-huit ans, dans un village isolé, perdu dans la campagne… Mes parents m'ont conté cet évènement de si nombreuses fois. C'était par une terrible nuit d'hiver, commençait toujours ma mère. Nous t'attendions depuis si longtemps. A cet âge là déjà, tu savais te faire désirer. Une folle tempête de neige soufflait dehors, le vent glacial s'insinuait par les miniscules instertices entre les planches de bois des murs de la maison, et nous glaçait tous. Nous entendions le vent siffler, entre les arbres, entre les maisons. Vers le milieu de la nuit j'ai su que tu ne tarderais plus… Tu as su te faire attendre un peu plus de neuf mois, mais une fois décidée à sortir, tu m'as fait le plaisir de le faire en vitesse, répétait-elle à chaque fois en riant. Et en apercevant ton visage, ton si beau visage, on a oublié, tout oublié… La tempête, le vent glacial qui soufflait dans la maison. Je me souviens encore, disait-elle à chaque fois en jettant un coup d'oeil attendri vers ma soeur ainée, la première phrase que Léa a prononcé en te voyant "Elle est si belle… Est-ce que c'est un ange, Maman ?"
J'ai grandi dans un agréable cocon familial… Notre maison semblait sur le point de s'écrouler et cela empirait de jour en jour, nous n'avions pas toujours ce dont nous rêvions, mais mon père se tuait au travail pour que l'on ait de quoi manger à notre faim chaque jour… Il travaillait tellement dur d'ailleurs qu'il en négligeait sa santé. Le verdict est tombé peu après mes huit ans, et n'a pas tardé à se confirmer: Moins d'un an plus tard je n'avais plus de père qu'au fond de mon coeur, dans mes souvenirs.
Cette perte me fut douloureuse… Je pris goût à la solitude et m'éloignai de plus en plus souvent de notre petite maison en ruine, préférant à ses pièces exigues l'espace infini que m'offraient les vastes plaines vertes et les champs entourant notre village. C'est au cours de l'une de ces promenades solitaires que je rencontrai celui qui, je le sus au premier regard, me sauvrait de ma peine. Ce n'était pas un garçon, non… C'était un splendide étalon dont la robe était aussi noire qu'une nuit sans lune, de haute taille et dont la longue crinière volait au vent, par ce jour de tempête. Je me rappelle avoir ressenti un vague sentiment de peur lorsqu'il avait semblé fixé ses deux prunelles noires droit sur moi… Mais la peur rapidement envolée, j'avais, étonnamenent, tout naturellement esquissé un pas vers l'équidé peu farouche. Un pas dans les hautes herbes, puis un autre, et encore un… Jusqu'à ce que la paume de ma petite main atteigne ses naseaux grands ouverts, signe qu'il cherchait à connaître mon odeur. J'avais réussi ce jour-là à caresser quelques minutes son poil sombre et soyeux, avant qu'il ne s'éloigne au petit galop, effrayé par un coup de tonnerre accompagné d'un éclair qui déchira le ciel gris.
Je ne tardai pas à revoir l'étalon noir, quelques jours plus tard alors que je me promenais à nouveau non loin du village. Plus aucune trace de tempête dans le ciel bleu ce jour-là, il faisait un temps magnifique. La robe sombre de l'équidé était animée de reflets solaires… Je réussis à nouveau à m'approcher, à le caresser et même à entourer sa puissante encolure de mes deux bras… Nos routes se recroisèrent au gré du hasard dans les mois qui suivirent, si bien que je finis par m'attacher à cette bête. J'appris par moi-même à monter à cheval, et laissais partir mon compagnon avec un peu plus de mélancolie à chaque fois que je retournais au village, consciente pourtant que je recroiserais son chemin dans les jours à venir. Il lui arrivait même de me suivre au village, mais je ne tenais pas à le priver de sa liberté et lui intimais de retourner à ses prés. Jusqu'au jour où, après plus d'un mois sans le croiser une seule et unique fois, je dus me résoudre au fait que probablement je ne le revêrais plus… Je gardai pourtant de cette expéeinrce une profonde affection pour les chevaux. Mes solitaires escapades hors de la maison se firent dés lors plus rares, mais quelque chose avait changé dans notre petit foyer.
Je me rendis vite compte que Maman ne s'était pas trop longtemps languie de moi. Elle était si habituée à mon absence quasi permanente que malgré mon "retour", c'est à peine si elle m'addressait la parole. Elle ne se préoccupait plus que de ma soeur Léa… Après tout, Léa était bien plus douce de caractère que moi. Elle avait plus de patience que n'importe qui et ne se laissait jamais emporter par la colère. Elle était serviable de nature, et n'hésitait jamais à apporter plus d'aide que nécéssaire à ma mère, tandis que je ne m'acquittais des tâches qu'elle me confiait qu'une fois sur deux ou trois. C'est surement pour ça, qu'elle préférait Léa… Etant petite, j'étais jalouse d'elle, je dois bien l'avouer. Mais étonnament, cette jalousie n'a pas tardé à s'inverser, dés mes douzes ans. Tandis que je m'éclipsais de la maison au gré de mes envies, ma mère couvait tellement ma soeur qu'elle ne pouvait mettre un pied dehors sans les avoir, elle et son inquiétude, sur le dos.
Léa était plutôt jolie. Nous avions la même forme de visage, allongé et féminin. Ses lèvres étaient fines, moins pulpeuses que les miennes mais d'un rouge tout aussi désirable. Nous avions toutes deux hérité du joli nez fin de notre mère… Léa avait également hérité de ses petits yeux au regard terne, tandis que j'avais de grandes prunelles au regard vif et pétillant, embellis par de longs cils noirs et recourbés. Elle avait les sourcils un peu plus broussailleux que les miens, sans pour autant que ce détail choque lorsqu'on regardait son visage. Ce que ma soeur m'enviait le plus, c'étaient mes longs cheveux soyeux, dont les différentes nuances de brun chocolat brillaient sous les rayons du soleil ; tandis que sa chevelure était du même roux terne que celle de Papa… Mes longues jambes et ma haute taille fine, surtout, me rendaient légèrement plus grande qu'elle malgré mes trois ans de moins. La seule chose que je lui enviais était son joli teint ensoleillé, tandis que ma peau de pêche se bornait à rester fort pâle, ou bien à directement passer au cramoisi lorsque j'avais le malheur de ne pas m'abriter sous une ombrelle.
Léa était plutôt jolie, oui. "Mais pas autant que toi" n'avait-elle de cesse de me répéter, et elle n'avait pas vraiment tort…
Puisque je ne semblais plus intéresser personne à la maison, je cherchai à me faire remarquer par d'autres personnes… Je trainais pas mal dans le village, et j'y avais pas mal d'amis avec qui je passais bien plus de temps qu'avec ma famille. C'est un jeune fils de forgeron expert au combat qui m'apprit à me battre dés mes quinze ans. J'étais assez extravertie et j'avais un sacré don pour m'attirer les ennuis et les mauvaises fréquentations. Je ne tardai pas à croiser le chemin de quelques personnes qui me donnèrent goût à des activités moins innocentes que mes occupations précédentes. Je me découvris des talents de voleuse, d'espionne mais aussi de meurtrière lorsque l'argent promis par les parchemins qu'on me remettait discrètement justifiait mes actes selon moi. Ma mère s'étonnait de me voir ramener de telles sommes à la maison, mais elle ne posait pas trop de questions, trop aveuglée par ses autres occupations que pour se rendre compte que je prennais une mauvaise voie.
Oh… Mais je ne m'en plains pas. Je n'avais pas d'intérêt aux yeux de ma famille mais j'avais réussi à me faire respecter et aimer de pas mal d'autres gens, ma vie me plaisait. Et je comptais bien la continuer ainsi un bon bout de temps. Malheureusement pour moi, le destin avait prévu une autre suite à mon histoire.
C'était le soir de mes dix-sept ans, je m'en rappelle comme si c'était hier. Je portais cette splendide robe blanche et ma soeur avait, étonnament, pris plaisir à nouer mes cheveux en joli chignon d'où s'échappaient quelques mèches chocolat qui retombaient sur mes frêles épaules. Si ce n'est cette petite attention, Maman et Léa n'avaient pensé à rien d'autre et elles ne s'étonnèrent guère de me voir quitter la maison en milieu de soirée pour me rendre au centre du village où avait été organisée une petite fête pour mon anniversaire… Un grand feu de joie brûlait, entouré de nombreux fêtards qui dansaient, chantaient ou buvaient joyeusement. J'étais au centre de toutes les attentions, surtout masculines, et cela ne me déplaisait guère. L'ambiance était au rendez-vous, l'alcool et les bêtises aussi… Je m'étais endormie sur place non loin du feu, bien émechée après une nuit aussi festive.
Profondément endormie, je n'avais pas vu, je n'avais pas senti les flammes se rapprocher dangereusement de mon corps endormi… Elles étaient près, très près. Trop près lorsque j'ouvrist les yeux, soudain éveillée par une cuisante douleur au buste. Effrayée par ce que je vis, je tentai de me relever… Tout est arrivé si vite. Je revois encore, chaque nuit. Les flammes devant mes yeux. Mon corps retombant lourdement à terre. Le feu, dans mes si beaux cheveux…
Le feu m'a pris ma beauté ce matin là, il m'a aussi fait le plaisir de me prendre ma vie… Mais pas la fin de mon histoire, ne tardai-je pas à découvrir. J'étais toujours là, parmi les vivants, errant solitairement. Tantôt visible, horrible, mutilée, déformée par le feu… Tantôt invisible comme le vent. J'appris à maitriser cette capacité, et privilégiai cette absence, cette errance secrète et invisible aux yeux de tous.
Un peu plus d'un an, j'errai ainsi. Solitairement, invisiblement. Je n'avais jamais osé jetter un vague coup d'oeil à mon reflet dans un miroir, trop effrayée à l'idée d'être horrifiée par ce que j'y découvrirais… Mais. C'était par un jour de tempête et de pluie… J'errais, perdue au milieu de bois immenses et où j'étais sure de ne croiser personne. Cela ne changeait pas grand chose bien sur, j'étais invisible la plupart du temps, personne ne m'aurait vue. Mais j'avais remarqué qu'en proie à des émotions fortes, je relachais mon attention, et il m'arrivait, de temps à autre, d'apparaitre à nouveau visible sans même l'avoir voulu… J'avais donc trouvé refuge dans ces bois où la vie humaine n'existait pas. C'était par un jour de pluie, donc… De grosses gouttes tombaient dans un bruit régulier de l'épais feuillage des arbres, et s'écrasaient à terre, tantôt parmi les feuilles qui tapissaient le sol, tantôt dans un espace boueux. Je n'aimais pas trop les jours de pluie, et j'avais toujours eu un peu peur des éclairs, du bruit glaçant du tonnere.
C'est ce jour-là, que tandis qu'un coup de tonnere grondait tout à coup dans le ciel, je repris forme visible, et croisait mon reflet dans une flaque d'eau formée par la pluie, dans le sol de terre… Mon visage mutilé par la morsure des flammes. Mes jolie lèvres ourlées disparues. Mes longs cheveux chocolat envolés. Ma beauté, ce que j'avais de plus cher… Ma beauté perdue. Horrifiée, je fus prise de vertige, et me laissai lourdement tomber à terre, sur le sol boueux de la forêt sous la pluie…
Et aussi étrange que cela puisse paraitre, ce n'est pas dans ces bois que j'ouvris à nouveau les yeux… Il faisait noir, froid même si je ne le ressentais pas. Une effrayante obscurité où résonna une voix grave, inconnue, sèche, froide.
"Je peux te la rendre Alena… Ta beauté, je peux te la rendre… "Et j'avais accepté. Juré obéissance au Dieu du Mal pour l'éternité. En échange de ma beauté d'antan pour toujours.
"Chaque désobéissance aura sa punition" avait-il dit…
"Un peu de beauté envolée, pour l'éternité." Ses paroles m'avaient glacé le coeur, et je m'étais à nouveau enfoncée dans un sommeil comateux, sans même avoir le temps de voir les traces indélébiles que les flammes avaient laissées sur moi s'effacer ; mon corps, mon visage retrouver la beauté que je leur avais connu de mon vivant. La surprise serait pour mon réveil, quelques secondes, quelques heures, quelques jours peut-être plus tard, quelque part sur les territoires d'Erin.