Baignade [FINI]

Cela faisait plus d’une demi journée qu’elle planait au dessus de la lande mais vraiment valu le détour. Pendant des heures elle avait vu défiler sous ses ailes des arbustes, des millions de tonnes de mauvaises herbes et ici ou là quelques vieux arbres chétifs. C’était à se demander si il n’y avait que ça qui poussait par ici, de l’herbe. Et pourtant, pas un seul herbivore si ce n’est un ou deux troupeaux aperçues au loin. Elle était tout de même tombée sur une sorte de caravane de marchand et avait volé vers eux. Les marchands ont toujours quelque chose à raconter. Hélas, même si en les quittant elle savait à peu près tout sur le cours de la soie et des champignons, aucun n’avait réussit à la renseigner sur ce qu’elle cherchait. Cath en était dépitée. Cela faisait six mois qu’elle errait sur les trois continents sans rien trouver, pas même la plus petite manifestation magique un peu hors du commun. Enfin si. Mais toutes celles dont elle avait eu vent n’étaient que le fruit des agissements de la Guilde ce qui n’avançait guère la jeune druidesse. D’un autre côté, la plupart des serviteurs de Douar avaient passés leur vie entière à la recherche de ses enfants sans en trouver la moindre trace. Comment une petite Gallisenae d’à peine seize ans –et demi, je vous l’accorde- pouvait-elle prétendre à ce titre ? En même temps, les choses se pressaient de plus en plus. La Guilde bougeait ses pions et commençait à vraiment prendre de la marge. Partout où elle s’était rendue, les espions de Fall étaient présents… et de plus en plus nombreux. Cela inquiétait Cath mais elle ne pouvait pas faire grand-chose si ce n’est se jeter corps et âme dans sa quête.
L’aigle commençait à faiblir. Même si les courant d’air chaud n’étaient pas totalement absent de la lande, ils n’étaient pas non plus très présents et Cath devait battre régulièrement des ailes pour ne pas perdre d’altitude. La sueur collait ses plumes entre elles ce qui créait une sensation particulièrement désagréable pour la jeune fille. Promis, dès qu’elle arrivait, elle prendrait un bain ! Le rapace avait en effet fait demi tour et se dirigeait à présent vers le lac « La larme de Mor ». Tiens, en y pensant, il faudrait qu’elle fouille ici aussi dès qu’elle en aurait l’occasion.
L’oiseau dépassa rapidement le lac et deux heures plus tard, elle survolait la forêt. Sa vue d’oiseau était super développée, elle n’eu pas de mal à repérer la petite clairière où elle avait laissé son cheval dans la matinée. Elle hésita un instant puis fonça vers le sol, s’offrant le plaisir d’une descente en piqué. Le vent vibrait dans ses oreilles et plaquait ses plumes contre son corps. Tout autour d’elle le monde semblait tourner au ralentit tandis qu’elle fonçait à la vitesse hallucinante de 130 km/h. La sensation était incroyable. Au dernier moment, alors que le sol n’était plus qu’à une dizaine de mètre d’elle, Cath déploya ses ailes brusquement, stoppant sa course net. Pas question de finir en pâté pour chien, le plaisir avait ses limites.
La jeune fille repris alors sa véritable apparence e siffla entre ses doigts. Une dizaine de secondes plus tard, un cheval gris pommelé fit son apparition d’entre les branchages. Cath flatta son encolure en lui murmurant des mots doux. Puis, bien décidée à tenir ses engagements, elle entreprit de se déshabiller. Pour plus de sécurité, elle laissa néanmoins son bâton à proximité sur la rive du petit lac qu’une cascade avait formé au fil des ans. Celle-ci partait ensuite en un mince ruisseau qui parcourait le reste de la forêt en direction des plaines. L’eau était glacée mais Cath y entra volontiers car elle était habituée depuis longtemps aux eaux froides de la nature. Bien au contraire l’eau chaude avec laquelle les gens des villes se lavaient la dérangeait car elle provoquait un engourdissement qui faisait perdre les réflexes. Et l’adolescente détestait ça.
Par chance, le lac était assez profond et l’on pouvait y nager tranquillement, sans risque de s’écorcher les genoux. Cath fit donc quelques brasses et se dirigea vers la cascade. L’eau martelant sa peau lui créait une impression de bien être. Elle avait lâché ses cheveux roux qui tombaient, trempés d’eau, sur ses épaules. La jeune fille se massa un peu les tempes pour faire disparaître la fatigue de la journée et entreprit de se peigner. Après tout, c’était pas tous les jours qu’elle avait une cascade à disposition où elle pouvait faire une toilette complète. Et puis, de toute manière, elle n’avait vu aucune trace de la présence d’une autre personne lorsqu’elle volait. Il n’y avait donc pas à craindre une attaque de membres de la Guilde ou simplement de brigands. De toute façon, pour ces derniers, elle s’en serrait débarrassée facilement sous sa forme de loup ou de panthère. Non, décidemment, elle n’avait rien à craindre pour l’instant.
Et puis, soudain quelqu’un apparu dans son champ de vision, prenant la jeune femme complètement au dépourvue. Comment avait-il fait pour qu’il approche sans qu’elle l’entende ? La bouche grande ouverte –qu’elle s’empressa néanmoins de fermer-, la main droite encore dans ses cheveux et la seconde à mis chemin entre ces mêmes cheveux et l’eau cristalline, elle ne bougeait plus d’un millimètre. Se maudissant intérieurement de son inaction, elle réussit à articuler quelques mots :

« Q…Qui êtes-vous ? »

[Qui veut répondre, vient ! ^^]

Un éclair de fourrure noire traversa l’horizon, pour stopper net sa course. Il le tenait, enfin. Le loup renifla l’air, satisfait de sentir des effluves qui indiquaient la fatigue et la peur de sa proie. Parfait. Il repartie en trottinant, alternant avec un rythme saccadé la position de ces pattes sur le sol de terre battue qui étouffait les sons. Levant le museau, l’animal se décida en une fraction de seconde. Gauche, il devait prendre à gauche. La proie se dirigeai vers la cascade, endroit idéal pour se désaltérer après une chasse qui s’annonçait facile … Le prédateur accéléra l’allure, saisit un raccourci entre les fougères et bondit sur le lièvre affolé. D’un coup, il lui brisa la nuque. Le loup n’aimait pas faire souffrir outre mesure ses proies, surtout quand elles jouaient le jeu, apportant un peu de satisfaction personnelle au jeune loup.

Après un festin qui était le bienvenu, l’animal s’étira de tout son long … Il avait soif, à présent ! Aussi prit il lentement le chemin de l’eau vive qui coulait en contrebas, repensant au début de journée radieux qui s’installait. Il devait être un peu plus de midi, à en juger par la course du soleil qui folâtrait entre les nuages. La matinée avait été dure pour notre jeune loup. Sa rencontre avec Mikaël l’avait ébranlé plus qu’il n’aurait souhaité le montrer, et même si sa décision était à présent prise et irréfutable, une certaine gène persistait encore dans l’esprit de l’animal. Lili aurait sûrement désapprouvé. Certes, il ne lui avait rien promis à ce sujet mais … Sa manière de détourner les faits, d’inventer des chemins qui permettaient de mener au but sans passer par la case interdite, l’énervait toujours.

Comme toujours quand il pensait à elle, Nathaniel, car c’était lui, ressentait un besoin irrépressible de se blottir contre un corps chaud et protecteur. Il n’aspirait qu’à se reposer sur le flanc, et laisser les bêtes les plus courageuses lui dévorer les entrailles. Et, comme toujours, le sourire de sa sœur le retenait de se laisser mourir. Les yeux bleus embués de larmes, et le rosé de ses lèvres tremblantes l’empêchait de vivre comme il lui semblait … ou plutôt de mourir. Ce dernier mot, qui résonnait en permanence dans sa boîte crânienne, imposa à lui un visage qu’il ne pensait pas revoir de sitôt. Son … maître, car c’est à présent ce qu’il était, un serviteur, avec son visage impassible, le fixait. Il allait lui apporter ce qu’il désirait, et cela tout en le libérant du poids de sa dette. Ce jeune homme l’avait troublé, ce matin, et l’impression était encore trop présente pour qu’il l’oublie. Et, une fois encore, le désir de le voir sourire s’imposa. Plus qu’un désir, un besoin, qu’il n’avait jusqu’alors ressenti que face à Lisbet’h …

Nath se releva, et entama une course modérée jusqu’à la source d’eau salvatrice. Il trempa son museau dans le liquide froid avant de le retirer prestement. Ici, en contrebas, la boisson avait un goût âpre contre son palais. Aussi recula t’il en regardant en amont. C’est là haut qu’il irait se désaltérer. Après quelques mètres sous sa forme canine, il se faufila vers la cascade qui déversait l’eau qu’il cherchait tant. Et là … Il stoppa net de surprise, tant et si bien qu’il reprit instantanément forme humaine. Au beau milieu de l’eau, se tenait une jeune femme …

Elle ne l’avait pas vu, et il put ainsi l’étudier quelques secondes avant une quelconque réaction. Il ne vit tout d’abord qu’une jeune adolescente de profil … et complètement nue. Si Nathaniel n’avait pas été si impassible, il aurait rougit. Mais son temps d’arrêt, qui ne dura qu’un instant, suffisait à marquer son trouble, rare chez le jeune homme. Je disais donc … Une jeune adolescente de profil. Il remarqua d’abord sa taille, moyenne, et sa morphologie, bien faite mais … différente. Contrairement aux autres jeunes femmes, elle ne semblait pas « classique » en formes et en rebondissements … Mais au contraire simple, mais étonnamment et différemment … parfaite !

Pendant le court instant où elle se peigna, il put admirer la cascade rousse qui, éclairée par le soleil de cette belle après-midi, ressemblait trait pour trait à la chevelure de sa défunte sœur. Troublé, il ne put mettre de mot sur les iris si contradictoire, sur l’harmonie du visage ou sur la pureté de ses lèvres … C’en était incompréhensible ! Nathaniel Mor’wan, en passe d’être séduit par une vulgaire fille un peu trop plate ? Impossible ! Cependant … Une petite voix lui souffla de faire attention, ce n’était pas une vulgaire fille, et s’il ressentait cet attrait pour elle alors qu’il n’appréciait plus personne depuis bien longtemps, c’est que cette apparition était …

° Une Gallisenae ? Serait – ce possible ? °

Incapable de trancher cette question insoluble, Nathaniel vit avec satisfaction le regard de la jeune femme se tourner par ici. Son observation avait en effet duré quelques fractions de secondes, et elle était assez fine pour déceler la présence d’un inconnu … En vrai gentleman, Nathaniel se retourna en même temps qu’elle, levant les deux bras pour montrer son absence d’armes. Etonné de lui-même, Nath se dit que la pudeur de la jeune femme se devait d’être préservé. Il avait toujours été respectueux envers les autres, et c’est d’ailleurs la part d’humanité qui l’empêchait d’être un fanatique aveuglé de Fall. Il était au service de la Guilde – ou plutôt de Mikaël - avec discernement.

« Q…Qui êtes-vous ? »

Nathaniel eut un sourire en coin qu’elle ne put pas voir, ne lui offrant en effet que son dos à son regard scrutateur. « A priori, je ne vous veux aucun mal, je suis juste quelqu’un poussé par la soif … »

Oui, il n’était rien. Rien du tout, et c’était d’ailleurs mieux si elle n’apprenait pas à qui il avait prêté allégeance. Il ne doutait pas d’avoir ses chances contre cette fille, et il aurait même aimé pouvoir prouver ses capacités à son maître, mais ce serait un combat qu’il livrerait sans joie. Aussi ne provoquerait il pas le combat, restant, comme bien souvent, passif dans le déroulement de son futur.

[Désolé(e), je suis moins performant(e), ce soir ...]

Tandis que les remous de l’eau dans le dos de Nath l’informaient que la belle inconnue regagnait le bord, et de ce fait ses vêtements, le jeune homme baissa les bras lentement. Elle devait avoir compris que ses intentions étaient parfaitement pacifiques … Pour l’instant du moins. Car si elle était bien ce que sa beauté électrique semblait laisser paraître, alors cette fille était son ennemie. Il lui faudrait, un jour ou l’autre, lui arracher sa si jolie tête de ses épaules si graciles … Car il se doutait bien que Fall n’apprécierait pas une quelconque résistance. Et cette jeune femme semblait décidée, du moins c’est ce qu’il avait entraperçu dans les reflets de son âme. Le bleu azur lui dictait sa détermination, et le gris semblait appeler à l’aide, sans pour autant que cela soit flagrant … Mais Nath était un garçon à part, qui avait passé une bonne partie de son existence à étudier le comportement humain et autres espèces. Aussi était il à même de déceler les moindres regrets ou souffrances … Cet appel à l’aide qui n’en était pas un, car écrasé par d’autres sentiments, intriguait Nath, et il se demandait s’il en connaîtrait un jour la cause. Si non, eh bien ma foi, tant pis !

De plus, mis à part ce sentiment de presque regret à l’idée de la démembrer, alors qu’à l’ordinaire cela ne lui faisait ni chaud ni froid, Nathaniel sentit autre chose … Il ne savait comment il le percevait, ni quelle en était la raison profonde, mais il sentait que Mikaël n’aimerait pas cette fille. Pourtant devant cette beauté sans égale … Lui qui avait été poète du temps de Lisbet’h, ses poèmes ne valaient à présent pas mieux que les cris des corbeaux de la lande … Cette attraction surnaturelle dérangeait le jeune homme, il aimait être maître de ses sentiments et il se sentait tout à coup désoeuvré. Aussi se reprit il en main, superposant la silhouette de sa sœur à celle de la jeune femme. Après tout, ressemblance il y avait !

Les bruits à ses côtés le tirèrent de sa rêverie, et il put à nouveau fixer la jeune femme, à présent postée en face de lui, sur un rocher afin d’atteindre sa taille. Pourtant, derrière son masque léger, Nath remarqua l’attitude défensive de la jeune femme. Elle n’était pas idiote, loin de là, et elle avait sûrement tilté quand il ne s’était pas présenté … D’ailleurs il hésitait à employer un faux nom, mais finalement, il était nouveau dans la Guilde depuis ce matin à peine, et personne ne le connaissait … Aussi, pourquoi pas !

Se sentant dévisagé, il fixa son regard si particulier dans les yeux non moins singulier de la jeune femme … C’était la première fois qu’il rencontrait des yeux aussi bizarre que les siens ! Il suivit son petit manège … Recoiffage. Un imperceptible sourire en coin vint orner ses lèvres devant la délicatesse et l’insouciance qui se dégageait de ce simple geste. Le silence, qui ne dérangeait pourtant pas Nathaniel, fut rompu par les paroles de présentation de la jeune femme. Ah, c’était le moment de mettre à plat les banalités … Venant de sa part, cela l’étonna d’abord, jusqu’à ce qu’il entende la fin de ses paroles …

« Enchantée ! Moi c’est Cath. Et vous ?
Je sais que je vous ai déjà posé la question mais vous appelez « l’homme poussé par la soif » ça fait un peu bizarre, vous ne trouvez pas ? »

Fixant sa main tendue à quelques pas de lui, le jeune homme franchit la distance qui les séparaient et se pencha élégamment en avant, posant sur la main tendue un chaste et bref baiser. Une pointe d’ironie habitait son geste, mais c’était aussi une certaine forme de respect envers cette demoiselle avec un si joli prénom … Et pas de nom de famille !

« Tout le plaisir est pour moi, demoiselle. « L’homme poussé par la soif » a en effet un nom, mais si insignifiant que vous donner la peine de le retenir serait inutile … Nathaniel Mor’wan, enchanté. »

Le sourire de la jeune femme restait immuable sur ses lèvres, et Nathaniel se demanda s’il y resterait dans l’hypothèse ou il annoncerait de but en blanc que son rôle était de la tuer … En fin de compte, son rôle était plus de rester auprès de son « maître », mais s’il l’avait croisé, en théorie elle ne devrait pas en ressortir vivante … Remarquant avec sang froid et un total détachement – habituel – que son mépris pour les sentiments que lui portaient les autres restait inchangée, le jeune homme eut presque envie d’étirer les lèvres à son tour, mais seul une ombre de sourire tenta vainement d’éclairer son visage, pourtant plus beau dans l’obscurité de l’indifférence.

Quand Nathaniel –ainsi c’était son nom…Elle l’appellerait Nath, c’était plus court- déposa un baiser sur sa main, l’adolescente ne sut absolument pas comment réagir. C’était la première fois qu’on la saluait ainsi et elle se sentait affreusement gênée. Elle n’avait aucune idée de comment lui rendre la pareille, ne connaissant que la poignée de main ou la bise que l’on fait aux plus intimes. Ca, elle ne l’avait jamais vu. Quand elle était chez les elfes, tous se montraient respectueux envers elle et se contentaient d’un signe ou d’une simple poignée de main. Elle n’avait jamais vraiment compris pourquoi ils la « respectaient » comme ça. Mais bon, elle avait grandit ainsi et s’en était très bien sortie… Jusqu’à maintenant.
Cath regardait sa main en louchant et sentait le rouge lui monter aux joues. Mais qu’est-ce qu’elle devait faire nom d’un p’tit bonhomme ? Et ce … baise-main voulait-il dire autre chose que « bonjour » ? Après tout, elle n’avait jamais vu cette façon de saluer. Peut-être était-ce même une déclaration de guerre ou une demande de duel ! Dans la tête de la jeune fille, des milliers de possibilités se disputée le droit d’être la bonne. Heureusement pour elle, Nath lui répondit lui permettant ainsi de passer à autre chose, mais le rose de ses joues refusait de disparaître et Cath ressentait encore le malaise qu’elle avait éprouvé quelques instants plus tôt. D’un geste nerveux, elle se mordit la lèvre inférieure tout en repassant une de ses mèches rebelles derrière l’oreille. Elle n’osait plus regarder le jeune homme en face.

*Espèce d’imbécile, t’as quel âge ?!? Arrêtes de faire la gamine et enlèves-moi ce rouge de es joues !*

Cath prit une longue inspiration (discrètement bien sûr) et réussit à recroiser le regard du jeune homme. Une fois de plus elle fut happée par ces yeux couleur de jade qui lui rappelaient tant sa forêt où elle avait grandit. Puis, se rendant compte que ça faisait plus d’une minute que Nath avait parlé, elle se maudit intérieurement, utilisant les pires injures qu’elle connaissait -j’vous dis pas le niveau pitoyable-.

« Heu… Vraiment vraiment désolé !!! Je…C’est juste que je n’ai pas vraiment l’habitude que l’on me dise bonjour de cette manière… Et …je… »

C’était peine perdue. Cath devenait de plus en plus rouge au fur et à mesure qu’elle parlait et ses paroles quand à elles étaient de plus e plus inaudible, aussi finit-elle sa phrase dans un entremêlement de mots incompréhensibles. On entendait juste de temps en temps les mots « désolé » ou « escusez-moi ». A vrai dire, elle se sentait tellement ridicule que si un monstre ou une armée entière de membres de la guilde débarquait à cet instant, elle se serait sentie plus soulagée qu’autre chose. Oui mais voilà, rien n’arrivait et l’adolescente s’enfonçait de plus en plus. Depuis qu’elle avait commencée à parler, elle avait soudain retrouvé un grand intérêt à son bâton de combat, ne le lâchant plus des yeux, refusant à tout prix de retourner la tête vers le jeune homme.
Son plus grand rêve à cet instant –autre que le débarquement des troupe de Fall- était de pouvoir se transformer en aigle et partir loin, trèèèèèès loin. Malheureusement les elfes avaient bien fait les choses et une telle impolitesse se révélait impossible à réaliser pour la jeune Gallisenae. Bien sûr si elle avait été en colère, elle n’aurait pas hésité un seul instant à désobéir aux règles de politesse que lui avait appris son professeur, mais là, alla s’était rarement retrouvée dans une telle situation.
La voix de l’adolescente n’était plus qu’un murmure et elle commençait à sérieusement manquer de souffle. Sans s’en rendre compte, son corps avait commencé à changer comme s’il essayait indépendamment de l’aider à disparaître. Après les moustaches, ce furent deux oreilles de velours noires qui apparurent sur le sommet de son crâne, entre ses cheveux roux. Elle ne se rendait compte de rien songeant seulement à disparaître de la surface d’Erin le plus rapidement possible. Mais bien loin d’exaucer son souhait, son corps fit apparaître une longue queue de panthère dans le bas de son dos.

*disparaîtdisparaîtdisaraîtdisparaîtdisparaît*

[Niark niark... Pauvre petite Cath... Je suis vraiment trop méchante avec elle..]

Les conséquences de ce « Bonjour », anodin et pourtant si singulier, dépassèrent les prévisions de Nathaniel. Amusé, il observa la jeune femme et sentit presque les milliers de suggestions que son cerveau lui fournissait à la seconde … Elle semblait … troublée, par sa réaction. Et encore, le mot était faible ! Le jeune loup regarda avec délice les joues si pâles se colorer de rouge délicat et pourtant si étrange dans l’écrin que formait le visage de Cath. Celle-ci eut une mimique absolument adorable. En effet, une de ses mèches rougeoyantes s’était échappée de son oreille, et elle l’y replaça nerveusement.

« Heu… Vraiment vraiment désolé !!! Je…C’est juste que je n’ai pas vraiment l’habitude que l’on me dise bonjour de cette manière… Et …je… »

Riant sous cape de la gêne apparente de la Gallisenae, le jeune homme écouta ses excuses d’une oreille distraite, trop occupé à se demander quelle serait sa réaction si … Devant ce trouble, Nath n’y tint plus. Il avança lentement sa main pour relever le visage de la belle qui n’osait plus le regarder, et il replaça lui-même la touffe de cheveux rebelle à sa place. Toutefois, sous ses yeux scrutateurs, il vit la peau se couvrir d’un pelage d’une douceur extrême qui remplaça le satiné de sa peau. Aussi transforma t’il son geste, et il frôla le grain de l’épiderme juste avant que celui-ci ne se couvre d’un velours noir parfait.

Ne doutant pas un instant que ce geste allait perturber la jeune fille un peu plus, Nathaniel en frissonna de plaisir dissimulé. Une fois qu’il eut identifié l’animal superbe qui remplaçait peu à peu la jeune femme, il s’accroupit à son niveau et afficha sur son visage quelque chose qui s’en était allé il y avait bien longtemps … Et, même si ses yeux ne souriaient pas et restaient d’une chaleur aussi froide qu’auparavant, ses lèvres s’étirèrent en un rictus mêlant à la fois l’amusement, l’excuse et la mauvaise foi. Il tenta tout de même de faire semblant de regretter profondément …

« Je suis sincèrement désolé de vous avoir ainsi gênée, Cath. Ce n’était pas mon intention première, je désirais seulement vous signifier mon plaisir de vous avoir rencontrée … »

Bon, c’était à peu près la vérité, sauf peut être la première phrase … Il n’était pas du tout désolé. Premièrement parceque le trouble d’une jeune femme est toujours un spectacle très … intéressant. Et deuxièmement parce qu’il aimait rendre hommage à la beauté qu’il avait perdue voilà bien deux années … Pour l’instant, ce visage lui rappelait tant Lisbet’h qu’il ne saurait y voir quelqu’un d’autre si ces yeux ne lui criaient pas de toute leur lueur qu’il se trompait. De caractère, les deux jeunes femmes se ressemblaient elles vraiment ? Il le découvrirait sans doute plus tard …

Mais la désillusion qui accompagnerait cette découverte lui ferait sans doute comme un coup de poignard dans le cœur … Sans pour autant le tuer, ce qui lui rendrait sa rage et son désespoir. Inconscient de la souffrance à venir, Nath ne partit pas. Il n’avait pas le courage d’abandonner derrière lui la seule personne qui rendait Lili plus présente … En d’autres termes, Cath avait un effet inverse sur Nath à celui de Mikaël. Ce dernier possédait le pouvoir miraculeux d’effacer légèrement ce souvenir si difficile, apaisant ses souffrances dès qu’il croisait son regard de glace. Et Cath, Cath lui faisait miroiter l’image de la seule femme qu’il n’ait jamais aimée … Entre l’oubli salvateur et le contentement éphémère, Nathaniel ne pouvait pas trancher, ne désirant en aucun cas se soustraire de l’influence de l’un ou de l’autre …

Incapable, donc, de fuir devant cette apparition, incarnation parfaite de la puissance et de la violente beauté du genre animal, Nathaniel ne put que continuer à fixer ses iris dans ceux de Cath. Sous cette forme elle paraissait plus apte à le regarder … Mais jusqu’où pouvait il aller ? C’était un défi qu’il refusa de se lancer dans l’immédiat, car faire souffrir la jeune femme qui lui faisait miroiter le visage de sa défunte sœur était bien la dernière chose qu’il escomptait faire … Attendant une réaction de la part de ce félin, Nath se demanda naïvement si ils réussiraient à se parler plus avant dans l’hypothèse ou il retrouvait son apparence animale…

[Je suis méchant(e) à te faire passer pour une autre … Mais je pense (mais rien n’est sûr, j’attends de voir l’évolution), que Nathy changera de vision sur toi ! Mais bon, après tout tu n’es pas sensée, en tant que Cath, savoir ce qui se passe dans la tête de ce jeune homme perturbé !]

Nathaniel ne s’était pas trompé en se jugeant capable de perturber encore un peu plus la jeune femme qui lui avait fait face … Et, effectivement, la panthère qu’elle était devenue se trouvait également en transe, comme hypnotisée par ses iris, son calme, sa douceur et ses caresses … D’abord, il s’était demandé si elle allait l’égorger vif, tant le trouble de l’animal s’était révélé apparent. Les muscles puissants avaient roulés sous le pelage d’un noir d’ébène, et les griffes s’étaient fichées dans le sol avec la seule détermination de la laisser sur place. Mais, plus la métamorphose opérait, plus Cath semblait habitée par une certaine sérénité qu’il connaissait par cœur, pour étant lui-même un métamorphe adorant son coté animal.

Seulement voilà, plus elle se détendait, moins Nath la trouvait charmante … Du moins sous sa forme féline. Mais cette impression ne dura pas outre mesure. Il aimait tant voir le trouble chez une femme qu’il en avait un instant oublié l’admiration qu’on portait au sexe dit, par abus de langage, faible, quand celui-ci reflétait toute la noblesse de leur statut. Car Nath vouait une certaine admiration pour les femmes, qu’il aimait voir évoluer, le plus souvent loin de lui, étant donné qu’il se comportait toujours en spectateur.

Ayant momentanément perdu son don d’acteur, Nathaniel Mor’wan se dit que la représentation était finie … Mais non. Car l’instinct animal qui se dégageait de Cath réveillait en lui son propre côté de prédateur, lui dictant peu à peu les gestes, les mots, les regards, qu’il appliquerait dans quelques instants.

La fin de la transformation de Cath mit soudainement fin à ses ronronnements, et marqua le début de la confrontation. Le jeune homme se sentit fouillé comme jamais on ne l’avait fait, il sentait les iris, familiers à présent, sonder son esprit, ses habitudes, et chaque pore de sa peau semblait passée au peigne fin, puis triée et enfin être mise de côté. L’aspect dérangeant de l’expérience le dissuada de tenter de cacher quoi que ce soit. Plus vite cela serait terminé mieux cela serait. Et puis, ce qu’il ne voulait pas qu’il trouve, elle ne le trouverait pas.

Même le plus grand félin sur terre ne pourrait deviner sa souffrance, car celle-ci n’avait pas d’odeur. Personne n’aurait pu distinguer ses désirs, car ceux-ci étaient à présents dépourvus de couleurs ou de sonorités. La seule chose qu’il aurait voulu dissimuler était à elle seule invisible aux yeux des autres. Seulement voilà, elle avait trouvé autre chose. Une odeur encore fraîche, et oh combien chère à son souvenir. Une odeur froide, une odeur de mort qui lui ravissait les sens, à lui, mais qui risquait fort de déplaire au nez délicat de la Gallisenae. Mais celle-ci, pendant un instant encore, fut retenue par le regard et la profondeur des yeux du jeune homme. Et, sans cette perturbation extérieure, ce maudit lapin, Nath avait la conviction qu’elle aurait cédé à sa demande muette de ne rien dire, d’oublier tout ceci et de continuer comme si … Comme s’il ne côtoyait pas l’ange de la Mort, depuis peu.

Seulement voilà, la panthère le dévisagea, un éclair fugace de haine montant dans ses yeux et un grondement sourd s’échappant de sa gorge. Nathaniel eut la pensée furtive que l’affrontement commençait, à présent. Et que le mensonge pourrait éventuellement le sauver d’une bataille fatigante, de blessures et d’un poids sur la conscience d’avoir volé une vie de plus … Seulement, même si la colère altérerait un peu ses sens, sous forme de panthère elle était bien trop futée pour le laisse mentir à sa guise.

Nath commençait à penser que Fall était un dieu plutôt compatissant, car au moment où il se faisait agresser par un félin bondissant, et qu’il se demandait comment monter une supercherie acceptable en faisant défiler dans son esprit une multitude possibilités à la seconde, la jeune femme redevint … femme. Soudainement, le jeune homme se retrouva face au visage qui lui avait manqué, aux boucles brunes qui s’affolaient suite au bond effectué, et à ses iris si mystérieux. Seulement, la jolie créature ne semblait pas disposée à de bonnes intentions. Le ton de sa voix, devenu plus froid mais aussi plus sûr qu’auparavant, le lui confirma.

« Qui es-tu ? »

Elle semblait attendre autre chose qu’un prénom et un nom, ou même qu’une race en guise de réponse. Elle voulait un résumé de sa vie, ou quoi ? Enfin … Nath respira longtemps, invitant son coté animal à prendre place en lui, retenant simplement la transformation avant que son physique change à nouveau. Dans ces moments, l’hybride demeurait encore plus calme qu’à l’ordinaire, et sa capacité à dissimuler ses priorités ou la vérité s’accroissait. Aussi put il répondre sans la moindre gêne :

« Nathaniel Mor’wan … » Mais à ces mots la poigne de la jeune femme se raffermit et il s’empressa de reprendre, désirant en finir avec ce passage plus ou moins agréable. « J’ai bien senti que je ne pourrais rien vous cacher … »

° Sauf si je sais m’y prendre, et dans ces moments là même toi ne pourrais rien soupçonner… °

« Je suis le résultat hybride détestable entre une Bis et un Fir-blog … ça, c’était pour le résumé parce que c’est bien plus compliqué. Je sais que vous avez senti un parfum qui ne vous sied guère, je me trompe ? Un Erewent serait, selon vous, dans mes fréquentations proches … C’est regrettable à dire, mais vous vous méprenez. L’odeur vient juste d’une de ces créatures que j’ai occis en début de matinée. »

Bon … Mis à part qu’il n’avait rien tué d’autre qu’un lapin dans la journée, l’odeur de mort que dégageait cette race était suffisamment forte pour faire penser qu’il en avait tué un. C’était un mensonge un peu gros, mais rien ni personne ne pourrait le démontrer quand il était ainsi.

Toujours aux prises de la jeune femme, Nathaniel attendit patiemment qu’elle le relâche pour retrouver sa dignité, ne souhaitant nullement la reprendre par la force ou la ruse, tachant d’instaurer entre elle et lui un certain climat de paix provisoire.

[ Post spécial ... Mais je sais pas ce que j'ai aujourd'hui, j'écris bizarrement ! Enfin, j'ai répondu comme ça tu arréteras de me harceler ! XD ]

Ce fut sans étonnement aucun que Nathaniel remarqua que la jeune femme le croyait. Oh il savait que le fait qu’il mente bien y était pour quelque chose, mais il ne se croyait pas surpuissant non plus. Aussi remercia t’il silencieusement la naïveté fort développée de la jeune femme en face de lui. Cependant, il la sentait un peu plus distante qu’au début. En effet, elle n’osait plus le regarder en face, et il perdait ainsi un précieux allié : Son regard ne pouvait plus apaiser ses pensées hardies, et seul son charisme et son talent de menteur pouvaient à présent opérer.

Nath la fixait des yeux, inlassablement. Elle récupéra son bâton et le ramena contre elle, signifiant bien ses positions vis-à-vis de cet étranger qui sentait décidément bizarre. Son petit manège une fois fini, il se sentit dévisagé à nouveau. Le jeune homme ne chercha pas à capturer les yeux de Cath, il la laissa donc le regarder, et s’interroger sur sa personne. Son don d’interprétation des rêves le rendait plus sensible à tout ce qui ne se disait pas. Aussi savait il pertinemment à quoi elle pensait. Apparemment elle s’interrogeait sur son croisement qu’il avait lui-même traité d’ignoble. Mais il n’en saurait pas plus, il n’était pas non plus dans sa tête !

Une partie de son être ne regrettait en aucun cas son côté Bis. Une fois loup, tout semblait si futile à côté de l’immensité du monde. Tout n’était que poussière, et tout retournait à la poussière. Une fois le pelage noir recouvrant sa peau, la phrase qui prônait que rien ne se créait, rien ne se perdait, tout se transformait, prenait enfin forme. Une fois galopant sur la lande, Nathaniel entrevoyait enfin les secrets que l’univers détenait jalousement. Une fraction de cette Vérité lui apparaissait sans qu’il la comprenne pour autant. Profiter était le maître mot. Oui, être loup était le seul plaisir de son existence actuelle … Il avait hâte, d’ailleurs, de profiter de sa dernière journée de liberté pour aller courir sous les étoiles, avec son instinct pour seul guide. En effet, dès demain, à l’aube, il se rendrait là où se trouvait son maître et il s’enchaînerait lui-même, à jamais.

De plus, sa transformation avait un autre avantage : A tous les stades, complète ou seulement mentale comme en ce moment, sa symbiose avec le loup chassait de son esprit toutes ses préoccupations, tous ses regrets et toute sa morgue contre lui-même. Seulement voilà, le fait de n’être loup qu’à moitié le perturbait. Ainsi, il ne pouvait jamais s’abandonner complètement, car il lui fallait garder sa volonté pour conserver sa forme animale. Volonté qu’il maintenait en permanence pour éviter un retour de transformation impromptu.

De l’autre côté, son appartenance à la race Rayonnante … Il détestait ce côté chez lui. Premièrement car c’était l’héritage de son père qui les avaient abandonnés. Deuxièmement parce que la couleur de ses iris, héritage de son paternel, lui remémorait à chaque instant l’éclat des yeux de Lisbet’h … Qu’il retrouvait un peu chez Cath. Ce fut à cet instant où, distrait par ce regard envoûtant qui lui rappelait tellement de souvenirs douloureux et joyeux à la fois, que Nathaniel eut une « absence ».

Un murmure d’une voix fluette, inintelligible. Un éclat de métal qui brille durant un instant, qui sembla une éternité. Pas un cri, le silence. Une tache rouge qui se répand, laissant échapper goutte à goutte la vie de cette jeune femme. Fasciné par la scène qui se déroulait dans son esprit, une scène qu’il connaissait par cœur mais qu’il redécouvrait à chaque fois … Cet instinct, ce besoin de commettre à nouveau cet acte ignoble qui l’avait perdu à tout jamais, le faisant sombrer dans la démence chaque fois qu’il y repensait … Ce besoin plus qu’une envie … De l’emmener dans le pays des rêves éternels.

Nath se faisait presque peur à lui-même. Il secoua la tête. Pourquoi avait il eu, pendant une fraction de seconde qui s’était éternisée, envie de tuer celle qui lui rappelait tant la seule femme qu’il eut jamais aimé au-delà de l’imaginable ? Au moment où il se posait cette question qui ne nécessitait pas de réponse, le jeune homme vit entrer dans son champ de vision ce qui devait être le cheval de Cath. Il semblait banal au premier regard, mais une lueur d’intelligence flottait dans le regard que l’animal posa avec douceur sur sa maîtresse. Nathaniel observait cette complicité qui existait entre eux avec une flamme d’incompréhension dans les yeux. Il n’avait jamais rien connu de tel, et cela l’intriguait au plus au point. Mais il reprenait peu à peu ses esprits quand Cath reprit la parole d’une voix un peu hésitante, comme si elle se repentait avec timidité :

« Je suis désolé de vous avoir sauté dessus et de vous avoir accusé sans preuve ! »

Elle était mignonne, là devant lui, le regardant enfin avec une volonté farouche qui jurait adorablement avec le rouge de ses pommettes. Cath entortillait la même mèche de cheveux qu’il avait lui-même remise en place quelques minutes auparavant. Le jeune homme esquissa un sourire, il ne pouvait décemment pas rester de marbre devant de telles excuses … Aussi se racla t’il la gorge avec un amusement feint avant de lui répondre, toujours aussi provocateur, ce qui l'étonnait puisque c'était une partie de sa personnalité dont il n'avait jamais au grand jamais soupçonné l'existence.

« Ne vous excusez pas, Cath. Ce fut une expérience fort intéressante, mais par-dessus tout très … agréable. »

Elle devait bien se douter qu’il ne parlait pas du fait qu’elle l’ait accusé sans preuve, mais plutôt de l’autre partie de sa phrase … Nath se demandait que dire de plus. S’il se posait la question c’était que la réponse était évidente : Rien. Bien sûr, il ne faisait pas du tout avancer le dialogue mais … Ce n’était pas son genre. Aussi se contenta t’il d’esquisser quelques pas en direction de Cath, lentement, regardant fixement son bâton. A cette vue fort désagréable, le jeune homme eut une petite moue. Elle n’était pas assez coopérative mais … Cela lui convenait, c’était plus amusant ainsi !

Cath sursauta légèrement. Sa joue était si froide…presque autant que ses doigts. Pourtant elle ne décolla pas sa main. Bien au contraire. Ce contact la ravissait et elle avait du mal à vraiment se rendre compte de se qui se passait autour d’elle.
Au fond elle n’était qu’une enfant piégée dans le corps d’une adolescente, presque une femme. On ne lui avait jamais rien appris sur le monde extérieur en dehors de ce qui lui servait dans sa quête. L’amour entre un homme et une femme était pour elle une chose totalement inconnue. Elle comprenait bien sûr la tendresse qui liait un mari et sa femme mais cela n’allait pas plus loin. Comprenez donc que le comportement de Nath puisse autant la dérouter. Mais le plus troublant, c’était ce tourbillon ininterrompu d’émotion qui la submergeait. Il était tel qu’elle avait du mal à respirer. Jamais auparavant elle n’avait ressentit ce genre de chose, ce genre de… désir. Pour tout dire, elle avait peur.
Aussi quand laissa glisser sa main sur son torse (elle n’arrivait pas à l’enlever >.<) et qu’il se pencha vers elle cessa-t-elle tout simplement de respirer. Trop de chose s’entrechoquaient dans son pauvre corps pour qu’elle arrive encore à se concentrer, ne serait-ce que sur ses prunelles émeraude.

« Je ne souhaiterais pas vous incommoder, chère Cath. Je suis navré si mon geste vous a paru déplacé, mais voyez vous c’est entièrement votre faute. Vous exercez sur moi une force qu’il m’est difficile de contrôler… »

Quooooooi ? Alors comme ça elle était masochiste ? C’était à cause d’elle-même qu’elle supportait cette torture intérieure ? Et surtout, c’était quoi ce délire !?! Depuis quand avait-elle une force quelconque qui faisait perdre le contrôle aux gens qu’elle rencontrait ?
Se rendant brusquement compte de la proximité du jeune Bis, Cath recula prestement. Le problème, c’est qu’elle avait complètement oubliée qu’elle s’était placée pile devant son rocher. Dans sa précipitation, elle se prit les pieds (en fait, les jambes entières) dedans et trébucha dessus pour se retrouver les quatre fers en l’air quelques mètres plus loin.

« …Aaaaa… »

A croire la douleur qui lui lacérait la tête, elle s’était cognée celle-ci sur quelque chose, et assez fort. Elle tenta de reprendre une position verticale mais le tournis la pris à une telle vitesse qu’elle n’eu d’autre choix que de restée couchée sur la mousse. Un peu inquiète, elle glissa ses doigts vers sa blessure. Quand elle les enleva, quelques perles de sang brillaient encore sur sa peau.

« …Mince… »

Visiblement, elle n’avait rien de très grave. Ce qui l’embêtait plus, c’était d’être redevenue incapable de fuir sitôt qu’elle avait réussit à retrouver ses esprit. Raaaaa, maudite maladresse !
Cath se força à fermer les yeux quelques instant pour oublier la douleur. La cascade, juste derrière elle, glougloutait doucement mais ce bruit, aussi léger fut-il, résonnait dans sa boîte crânienne. L’effet lui faisait comme si une course de chevaux avait directement lieu sur le sommet de sa tête. Elle se mordit la lèvre et s’obligea à se détendre.
Et Nathaniel, que faisait-il ? Elle n’entendait rie de l’autre côté du rocher et ne voyait rien vu qu’elle avait les yeux fermés. Mais après tout, quand il l’avait surprise, elle n’avait rien entendu non plus.

[Désolée ... On dit que c'est pas la longueur qui compte mais la qualité, seulement j'ai fait court et médiocre ...]

Elle s’était perdue. Il le voyait bien, et les gestes qui suivirent confirmèrent cette impression tenace. Sentant une petite main le long de son torse, Nathaniel frémit et se pencha encore un peu plus vers l’adolescente en voie de perdition. Mais apparemment, elle avait encore assez de raison et de distance pour en rajouter un peu entre eux. La main fuit loin de celui qui l’avait accueillie, et le sourire de béatitude, encore timide de Nath se rétracta avant même d’avoir vu le jour. Déçu, le jeune homme esquissa une petite moue de désapprobation et haussa les épaules. Si c’en était ainsi … Il allait reculer lorsqu’elle le fit elle-même, se prenant les jambes contre le rocher.

Nathaniel sentit la chute approcher avant qu’elle n'ait eu lieu. Il tenta d’éviter l’accident, mais il n’était pas assez rapide, ou bien n’avait pas voulu l’être. Aussi put il admirer la chute magistrale de Cath. Elle partit en arrière et vint à la rencontre du sol la tête la première. Aïe. Sa blessure serait sans doute plus grave qu’il ne le croyait. Aussi, au lieu de rester là bêtement à la regarder se vautrer, le jeune loup piqua un sprint sur les quelques mètres qui le séparait de la rivière, avec pour seul accompagnement les vociférations de la jeune femme.

« …Aaaaa… Mince… »

Pendant que Cath se remettait de ses émotions et découvrait la plaie qui était l’origine de sa douleur, Nath se penchait au dessus de l’eau et, arrachant un bout de tissu de sa veste, il y puisa le précieux et glacé liquide. Le froid ne l’incommodant pas, étant lui-même aussi froid que de la pierre, il revint à toute allure sur ses pas et se retrouva aux côtés de la jeune fille pendant qu’elle se mordait la lèvre inférieure. De douleur, pensa d’abord Nath. Et lui, que faisait il ? Eh bien il aidait quelqu’un. Geste anodin qui pourtant prenait tout son sens quand on connaissait un minimum le personnage. Pas son genre, pas dans ses cordes.

Ce qui l’avait poussé à cette bonne action inattendue était sûrement le fait qu’il ne la reverrait pas avant longtemps. Il voulait sans doute la préserver pour leur rencontre suivante, où il pourrait alors profiter à nouveau de sa naïveté et de son propre pouvoir sur cette adolescente décidemment charmante. D’ailleurs, le soleil commençait à entamer sa course au dessus de sa tête, et l’astre semblait agir comme un signal d’alarme dans le crâne de Nathaniel. Il était resté trop longtemps au même endroit, cette rencontre mystérieuse devait toucher à sa fin, même s’il aurait bien voulu jouer jusqu’au bout.

Tandis qu’il tergiversait sur l’imminence de son départ, le jeune hybride versait délicatement le liquide glacé sur la plaie, tout en espérant qu’elle supporterait ce contact qui devait lui mordre la tête, lui lacérant les sens comme un millier d’aiguilles bien aiguisées le ferait. Cependant, et elle pourrait certainement s’en apercevoir par la suite, c’était un bon anti-douleur, et la blessure s’en trouvait nettoyée. De plus, avec sa précision, il n’avait pas humidifié le reste de sa chevelure, et la jeune Cath ne risquait donc pas d’attraper froid. Pour couper le sérieux de ce moment, Nath prononça d’une voix qui se voulait légère quelques mots qui lui venaient à l’esprit.

« Un coup de langue aurait été bien plus cicatrisant, mais je ne me serais pas permis … »

Inutiles, ces mots avaient pourtant le mérite de détourner son attention du sang frais qui gouttait encore du crâne de la jeune femme. Il tentait vainement de ne pas s’attarder sur cette couleur merveilleuse, ce magenta relevé qui lui montait à la tête et lui troublait les sens, lui rappelant une foule de bon souvenirs qu’il avait partagé avec lui-même, se perdant et se trouvant à la fois dans un seul univers : le crime. Il préférait encore parler pour ne rien dire plutôt que de trop penser à ces gouttes de vie qui coulaient sur ses mains. Une fois de plus, il était couvert de sang, cependant, et ce pour la première fois, ce n'était pas lui le responsable, du moins pas directement ...

[Je vais sûrement le faire partir au prochain post, laissant Cath ruminer en silence :p ça te va où tu préfères continuer un peu ? D’autres idées ?]

[Vas-y vas-y ! De toute façon je serais absente la semaine prochaine donc fais comme tu veux !^^]

Cath sursauta (une nouvelle fois) au contact du liquide glacé. Ses yeux s’ouvrir soudain pour tomber nez à nez avec ceux de Nathaniel. Elle les referma aussitôt, peu désireuse de recommencer la scène. Se fendre le crâne une fois par jour était nettement suffisant.
Elle sentait à travers ses cheveux que le jeune Bis épongeait le sang, mais avec quoi ? Avec ses vêtements ? Dans son souvenir, elle ne l’avait absolument pas vu se promener avec un grand torchon réservé pour ce genre d’occasions. Alors quoi ! Il n’avait comme même pas couvert sa veste de sang simplement parce qu’elle était maladroite quand même !

« Une coup de langue aurait été bien plus cicatrisant, mais je ne me serais pas permis… »

Oui, c’était vrai (<--pensée ultra profonde !!! >_<). Elle avait souvent vu alors qu’elle se baladait en forêt, les animaux agir ainsi afin de guérir plus rapidement. Mais de là à se faire lécher le cuir chevelu par un inconnu, fallait pas rêver non plus !
Prenant son courage à deux mains, Cath reprit une position assise et ouvrit les yeux. Elle fit le tout trèèès lentement afin de ne pas être obligée de rencontrer une nouvelle fois le sol avec le nez tellement la tête lui tournait. Devant elle, l’image de Nath tangua un peu avant de reprendre une position normale et elle tendit instinctivement ses doigts vers sa blessure. Elle lui lançait un peu moins même si la douleur n’avait pas totalement disparue. Mais quand elle voulu remercier Nath de sa gentillesse, ses yeux se posèrent sur le bout de chemise que celui-ci avait utilisé pour la soigner.

« Non mais t’es dingue ! (< le tutoiement était sortit tout seul) Pourquoi as-tu déchiré ta chemise pour cette égratignure ? Maintenant, elle en pièce et couverte de sang (seulement le petit bout utilisé en fait…)! Complètement irrécupérable ! »

Cath n’arrivait pas à s’empêcher de loucher sur le chiffon plein de sang qu’était devenu le morceau de la magnifique chemise blanche de Nath. Si encore il avait utilisée la sienne qui était moche et beaucoup trop grande pour elle, elle n’aurait rien dit mais là ! Mais pourquoi avait-il eu ce geste stupide de déchirer ses vêtements pour une pauvre cruche qui s’écraser sur le sol à tous les coins de rues ? Et pourquoi…pourquoi… d’ailleurs, pourquoi cela la mettait tellement en colère ?
Se rendant compte (enfin) qu’elle venait de crier sur la personne qui venait de la soigner, Cath rougit jusqu’aux oreilles. Non mais qu’elle malpolie ! Elle essaya de disparaître derrière ses mèches rousses mais le regard amusé de Nath la poursuivit jusque derrière ses paupières. Mais qu’est-ce qu’elle avait fait pour mériter ça ?
Penser à autre chose, vite !
Son cheval lui offrit une légère distraction quand il s’ébroua (ba oui quoi ! il est encore là). Oui… Il fallait qu’elle pense à reprendre son voyage… D’ailleurs, peut-être commencerait-elle finalement par aller en ville, à Tara. Le lac « La larme de Mor » était bien beau mais il lui faudrait une journée entière, peut-être plus même pour entièrement le sonder. Et puis, cette tentative était vouée à l’échec car déjà essayée par des milliers d’autre personnes donc autant se détendre un peu pendant l’après midi. La chasse aux dieux, elle la reprendrait un peu plus tard. Il faut dire qu’elle avait eu son cota d’émotions pour la journée là !
Cath soupira. Si ça se trouve, elle ne vivrait jamais de journée normale. Avec un peu de chance, elle mourrait jeune, tuée par je ne sait quel soufiffre de Fall. Sinon, elle errerait jusqu’à ce que ses vieux os ne lui permettent même plus de tenir debout, sans rien avoir découvert d’autre dans son existence que le vide.
Non ! C’était pas possible ! Jamais elle ne se résoudrait à une telle vie ! Elle trouverait les trois enfants de Douar et les libèrerait ! Et ensuite…ensuite à elle la liberté ! Prise d’une volonté soudaine, Cath releva la tête et brandit ses deux bras en avant, manquant d’assommer Nathaniel au passage, pour se donner du courage. Elle se leva brusquement, oubliant totalement le Bis et… se rassit aussitôt. Les vertiges dus à sa blessure ne voulaient toujours pas la laisser partir visiblement. Se renfrognant, elle posa de nouveau son regard sur le jeune homme.

« Je…Je suis vraiment désolé !!! …………..Merci….. »

Cath crut qu’elle allait encore rougir mais visiblement, ses joues étaient déjà couleur pivoine depuis longtemps. Décidément, cette manie à rougir pour un oui ou pour un non la désespérait. Ne pouvait-elle donc pas remercier les gens normalement ? Sans se transformer en tomate géante ? Un nouvel afflux de sang dans ses pommettes lorsque Nath lui sourit lui prouva que non.

[Petite précision pour ta course du soleil : je dois être à Tara vers le milieu de l'après midi pour mon sujet avec Waïn donc ne fais pas trop avancer le temps stp !!!]

[T’inquiètes pas, moi c’est pareil à midi je dois être à Tara pour mon post avec Gab xD donc pas de souci :p Bon, voilà, j’ai fait partir Nath. Tu postes et on ferme ? ]

Nathaniel ne s’attendait pas du tout à se faire agresser par la demoiselle tandis qu’il la soignait … Et pourtant, tandis qu’il s’en amusait, la jeune femme rougissait presque en proférant ces insanités qui n’avaient pourtant pas lieu d’être. Mais c’était tellement adorable, cette réaction … Si divertissant que le jeune hybride ne prit même pas l’initiative de relever le tutoiement, qui, après tout, ne le dérangeait pas tant que ça. Car le spectacle de Cath énervée, blessée et rougissante sous ses propos, valait n’importe quoi.

« Non mais t’es dingue ! Pourquoi as-tu déchiré ta chemise pour cette égratignure ? Maintenant, elle en pièce et couverte de sang ! Complètement irrécupérable ! »

Le rougeoiement de ses joues changea légèrement tandis qu’elle passait de la colère à la honte. Et lui, amusé, se demandait ce qu’il avait bien fait pour s’attirer ses foudres … Surtout que son vêtement n’avait rien de précieux. De plus, c’était presque un plaisir pour lui de sentir les doux relents de métal que lui évoquait l’odeur du sang. Pendant que le jeune homme observait d’un œil interrogateur et amusé la Gallisenae, elle se releva puis se rassit, inconsciente de l’amusement qu’éveillait chez Nath ce petit manège. Et, quand elle revint enfin à la recherche des yeux singuliers du jeune loup, elle murmura, toute repentie qu’elle était :

« Je…Je suis vraiment désolé !!! …………..Merci….. »

Nathaniel dut se mordre violemment l’intérieur des joues pour ne pas rire. Ne voulant pas rajouter à l’embarras de la jeune femme, il détourna finalement son regard de ses joues brûlantes, s’occupant seulement de panser la plaie. Nath baissa le regard vers sa chemise, à présent complètement foutue, et en déchira une large bande qu’il imbiba d’un peu d’eau avant de la nouer autour du crâne de sa protégée. Après y avoir jeté un dernier regard, il en conclut que la blessure était propre et que son inquiétude n’avait plus lieu d’être. Alors il ôta les derniers lambeaux de tissus qu’il avait sur les épaules et les laissa tomber par terre, content que sa chemise ne le gêne pas pour la longue course qu’il lui restait à faire.
« Cath … Préoccupez vous, plutôt que de ma chemise, de votre tête ! »

Il allait la quitter. Elle semblait en état de repartir, ou presque. De plus, sa monture semblait sûre et celle-ci soutiendrait le poids que pouvait offrir une jeune femme blessée. Il n’avait plus aucune raison de rester là plus longtemps, surtout qu’il n’apportait que des misères à la jeune femme. Se promettant toutefois de la recroiser un jour ou l’autre, Nathaniel pensa déjà aux moyens divers et variés pour l’embarrasser ou la mener par le bout du nez. C’était la meilleure « proie » qu’il ait croisée depuis longtemps, et il ne la laisserait pas disparaître de son tableau de chasse ainsi.

Après s’être baissé vers la jeune femme affalée par terre, Nath visa une joue encore bien rouge et y déposa un chaste baiser. Puis il se releva, s’inclina légèrement avec un soupçon d’ironie et prononça les derniers mots qui termineraient en beauté cette rencontre riche en divertissements.

« Je vous souhaite bonne route, Cath. Prenez soin de vous à l’avenir, même si je gage que nous nous reverrons, à mon plus grand plaisir. »

Puis le jeune hybride amorça sa transformation en loup tandis qu’il s’éloignait dans la chaleur de la matinée. Sans un regard en arrière, il reprit la piste en remontant le cours du fleuve, sans se soucier de son ventre qui recommençait à se plaindre. Il quittait cet endroit reposé, amusé et de bonne humeur, une fois n’était pas coutume !

[Désolé pour tant de médiocrité, mais je suis pas très inspirée en ce moment et là j'étais pressée ! Et désolé d'avoir prit tant de temps pour pas grand chose ! J'avais complétement oublié ! ]

Cath ne bougeait plus.
Toujours assise sur le sol, elle fixait sans ciller le bord de la clairière. Là où Nathaniel avait disparu. Sa main parvint enfin à lâcher la malheureuse touffe d’herbe dans laquelle elle avait planté ses ongles lorsqu’il… lorsqu’il… Lentement sa main monta jusqu’à son visage. Du bout des doigts elle frôla sa joue là où il avait déposé son baiser. Cath redevint rouge tomate rien qu’en y repensant.
Jamais personne n’avait encore agit ainsi avec elle. C’était…étrange. Son cœur battait beaucoup plus vite qu’elle ne l’aurait crut et elle se sentait essoufflée. Maintenant qu’il était partit, elle arrivait mieux à se rendre compte de la situation. Elle avait été idiote. Complètement idiote. Comment avait-elle put se laisser autant embobiner avec tant de facilitée ?
Son cœur rata un battement quand elle repensa aux yeux verts émeraude brodés d’or qui l’avaient fixés si intensément, lui offrant sa réponse. Ou plutôt un début de réponse car Cath ne comprenait absolument d’où lui venait cet affolement.
Jamais encore elle n’avait croisé pareil garçon. Ca, elle en était sûre. Sinon, pourquoi est-ce qu’elle ne réagissait pas normalement ? Pourquoi tremblait-elle autant ? Et surtout, pourquoi avait-elle tant envie de le revoir ? Bien sûr, il venait à peine de partir, mais Cath désirait plus que tout au monde à cet instant de le voir réapparaître. Et ce désire la fascinait et la dégoûtait tout autant. Elle était une Gallisenae non d’un chien ! Ce genre de choses ne pouvait pas lui arrivait. Elle devait retrouver des dieux et en combattre un autre ! Pas compter pâquerettes avec un inconnu.
Bon d’accord, il n’avait fait que l’embrasser sur la joue. Mais c’était tellement nouveau pour Cath. Tellement inattendu ! Comment cet homme avait-il put avoir l’envie de le faire ? A une autre femme, d’accord, mais à elle ! C’était tout simplement impossible ! Impensable ! Inconcevable !
Son cheval, inquiet de la voir ainsi immobile lui toucha l’épaule du bout du museau, la sortant de sa torpeur. Elle le fixa un instant sans comprendre. Elle s’était déconnectée de la réalité pendant plusieurs minutes et reprendre contact avec la réalité lui prenait plus de temps qu’elle ne l’aurait souhaité. Impatient, l’animal finit par lui hennir dans la figure ce qui eu pour effet de la faire tomber à la renverse (une nouvelle fois). Mais une fois le nez en l’air, elle ne réagit pas plus, se perdant dans les méandres des nuages blancs qui filaient dans le ciel.
C’était bizarre. Son ventre se tordait rien qu’en se rappelant son visage mais en même temps, elle était si bien. Les rayons du soleil, déjà haut dans le ciel, caressait sa peau pâle et la réchauffée. Ce qu’elle était bien… Elle n’aurait voulu changer cet instant pour rien au monde. Là au moins, elle se souvenait de tout. Elle était au calme et pouvait tout se remémorer. Son village, sa mère, le chef, lui… Lui… Il ne l’avait quitté que quelques instants plus tôt mais semblait déjà si loin…
Une nouvelle fois ce fut son cheval qui la tira de ses rêveries de plus en plus énervé par cet entêtement qu’avait soudain son amie à bailler aux corneilles. Cette fois-ci elle daigna enfin mettre ses rêveries de côté et se leva. Fière d’avoir gagner cette bataille contre cette adolescente récalcitrante, Cheval trépigna sur place, la tête haute. En voyant un tel spectacle, Cath ne put s’empêcher de rire ce qui dissipa les derniers effets de sa rencontre avec le mystérieux jeune homme.
Quand son rire prit fin, ce fut en elfique qu’elle s’adressa à son compagnon.

« Je crois que je vais partir pour Tara... Mais seule. Il faut encore que je mette mes idées au clair. Rejoint-moi dans quelques heures à l’entrée de la ville. Mais surtout n’entre pas, ok ? »

Cheval s’ébroua pour confirmer les instructions de l’adolescente et repartit en direction des bois. Quand il eu totalement disparu, Cath soupira et se concentra. En quelques instants, l’image de la jeune fille avait laissé place à une magnifique louve grise aux reflets roux.
L’animal huma l’air quelques instants afin de s’imprégner le plus possible de l’odeur sucrée de Nathaniel puis partit au galop en direction de la ville.

[Voilou ! Tu peux fermer !^^]

[ce fut un réel plaisir de RPG avec toi, Cath ! Tu joues très bien le rôle qu'il a fallu, et c'était un bonheur de te lire, un bonheur de topicer avec quelqu'un qui comprend l'esprit du poste, un ... Bref, merci. Faudra qu'on remette ça xD

Tu peux fermer Misky d'amour ! XD ]