Retour, Surprise ! [ Declan ]

Invité

Elle avançait à travers les arbres sans n'en sentir aucun la toucher. Solitude bienvenue. Invisible. Entrée dans la forêt, elle avait vite abandonné le chemin, enfin, plutôt la piste de terre guère utilisée, pour les impénétrables et magnifiques arbres centenaires qui faisait toute la beauté de l’endroit. Sans peur, de quoi peut avoir peur quelqu’un de déjà mort ? Elle avançait droit devant elle, sure de trouver un endroit, l’Endroit, qu’elle avait besoin en cet instant pour ressentir toute son âme.

Elle avançait à travers la forêt, concentrée sur son but unique. Besoin. Envie. Seul le chant du vent rompait le silence absolu. Ses pas la menaient à un endroit que seul son cœur connaissait, même si celui-ci était mort depuis un certain temps déjà. Légère, elle avançait rapidement, la hâte lui donnant des ailes pour aller se reconstruire. Quête principale de sa vie de Tasmante. Invisible et inconsistante au milieu des arbres millénaires, Leah s’approchait peu-à-peu, elle le sentait. Chacun de ses pas l’en rapprochait. Plus qu’une heure, peut-être deux, ou peut-être juste trente minutes. Qui pouvait savoir ?

Elle arrivait à la fin de son voyage dans la forêt. Commencement ou Fin ? Plus que quelques pas, et elle arriverai dans le lieu qu’elle avait attendu depuis des années, de dizaines d’années même. Malgré tout, il régnait un silence suspect. Même le vent avait cessez de chanter. Qui avait fait s’arrêter se danse ? Encore quelques mètres.

Une clairière. Illuminée. Elle était arrivée. Pourtant, elle sentait derrière elle un regard. Qui ? Elle ne connaissait pas grand monde, étant restée seule depuis sa mort … Le gens qu’elle connaissait étaient morts depuis pas mal de temps. Elle attendit avant d’entrer, prenant le temps de vérifier qu’elle était bien inconsistante, l’invisibilité ne lui servant pas tellement.

Un pas. Le soleil frappa sa peau très pale, la faisant briller comme des bijoux en argent. Le ciel était bleu, sans nuage. L’impression de présence persistait. Pas peur. Elle grimpa, prenant toujours son temps, puis s’assis sur la plus haute branche qui lui donnait une vue sur la clairière. Elle était arrivée. Yeux fermés.

Ce ne fut seulement qu'une semaine après qu'il eut quitté Tara à tout jamais. C'était avant d'arriver à Ys, pour poursuivre sa quête du dieu maléfique, Fall. Et alors, depuis une semaine, il avait commencé un périple presque hasardeux. Il ne savait même pas où aller, pour ainsi dire. Aucune piste ne lui fut donnée. Il pensait juste aller ailleurs. Ailleurs que Tara, l'endroit où on l'avait vu pour la dernière fois. Sous une apparence tout à fait menaçante, soit dit en passant. Et... de toutes façons, il n'avait plus rien à gagner là bas. C'était après tout là bas qu'on l'avait vu naître. En tant que louveteau... Et c'était aussi là bas qu'on l'avait vu naître en tant que monstre. Il était l'assassin de son propre père, de sa propre famille... et même de son seul ami. Car, en effet, même si ce n'était pas lui qui avait levée la main sur ce dernier, il n'avait pas su le protéger. Et c'était encore la chose qu'il ne pouvait se pardonner. C'était alors devenu son seul et unique but. La raison pour laquelle il avait quitté Tara. Trouver Fall. Ressusciter Ren. Devenir un simple humain.

Déjà, à la fin de cette semaine ci, il s'apprêtait à quitter le continent. Et pour cela, il devait traverser la forêt de Taur pendant un moment. Et contre toute attente, lui qui avait un instinct naturel de loup, avec la totalité de ses sens développés... il se perdit rapidement. Après tout, toute son éducation ne fut basée quasiment que sur le combat. Et une ville, ce n'était pas pareil qu'une forêt. Il connaissait Tara comme sa poche: il y avait vécu depuis vingt-cinq ans. Mais ici, il perdait tous ses sens. Et finalement, plutôt que de marcher tout droit, il tourna plus en rond qu'autre chose. Et tout l'environnement s'assombrit autour de lui. L'atmosphère se faisait de plus en plus lourde, et il se sentait presque incapable de sortir d'ici. Tant pis, il marcherait au hasard, jusqu'à percer une limite dans ces bois.

Et finalement, il y arriva. En marchant, tout droit, il finit par voir la lumière, perçant les branches et les feuilles des grands arbres. Et d'un coup, tout sembla s'éclairer autour de lui. Une impression, certainement. Il avança lentement vers la sortie, tout en la fixant. Puis il commença à discerner ce qu'il y avait là bas. C'était vaste. C'était particulièrement éclairé. Il s'en rendait de plus en plus compte quand il s'approchait. Puis, lorsqu'il commença à voir le ciel, il comprit qu'on était encore vraiment loin du soir. Il ne risquait pas de se transformer en loup en l'espace d'une heure ou deux. Et il vit aussi... une forme? Une femme? Une humaine, non? Oh, certainement une Fir-Bolg: son corps brillait bien trop. Même peut-être bien plus que celui d'une Fir-Bolg normale. Dans tous les cas, cette personne pourrait certainement l'aider à sortir d'ici et aller vers Dahut.

Il s'approcha alors encore. Mais plus lentement cette fois-ci. Son corps faisait généralement peur. Sa carrure même faisait s'écarter les foules sur son passage, à Tara. Il devrait éviter de faire fuir cette jeune femme. Mais finalement... elle... grimpa à un arbre? L'aurait-elle vu s'approcher? Dans ce cas, son approche serait vaine. Ou alors avait-elle simplement eu envie de scruter l'horizon? Après tout, il aurait certainement fait de même. Il avait trop peu visité le continent. La plupart des paysages lui était inconnu. Il avait connue la ville pendant trop longtemps. Dans tous les cas, il approchait encore, toujours lentement, avant de sortir pour de bon de l'épaisseur des bois, pour finalement se trouver comme dénoncé par les rayons du soleil qui agressèrent son unique œil.

Il finit par marcher de façon plus détendue, sa cape cachant tout de même son corps. Il remonta son écharpe sur son nez, puis il fit descendre son chapeau sur ses yeux. Il n'était pas laid, malgré sa taille et ses cicatrices. Mais sa nature de monstre, selon lui, ressortait bien trop pour qu'il puisse se dévoiler totalement devant tout le monde. Et en s'approchant de la femme qu'il avait vue monter à l'arbre, il finit par détailler la demoiselle... Et finalement... eh bien, pour tout dire, peut-être qu'il n'était pas le seul monstre sur Erin. Des vêtements en lambeaux, tâchés de sang. Un bandage maculé du même liquide, où l'on devinait sans peine ce qu'il pouvait se trouver dessous. Et surtout, la même expression que lui. Il faisait peur, à cause de ses cicatrices, de son œil rouge et de ses crocs. Mais lui non plus, ne transparaissait aucune expression particulière. Et elle, était neutre. Mais malgré toutes ces caractéristiques, elle n'en demeurait pourtant pas laide. Elle était même plutôt joli. Il était dommage, selon Declan, qu'elle ne puisse sourire. Un peu comme lui. Sauf que lui, quand il souriait, on voyait ses crocs. Et il faisait plus peur qu'autre chose. Et de toutes façons, il n'y avait que Ren qui le faisait sourire.

Il approcha encore vers elle. Il ne savait que dire en la voyant. Elle avait certainement grimpé à cet arbre en le voyant arriver. Alors quoi? Il allait demander son chemin et partir? Il allait certainement l'effrayer avec sa voix. Bizarrement, ce n'est qu'après qu'il se rendit compte bien évidemment, de la nature de la situation. Elle était maculée de sang, blessée au bras... Elle venait certainement d'être agressée, et en le voyant arriver, elle aurait pris peur. Et ce serait pour cette raison qu'elle aurait un air aussi sérieux: elle n'aurait pas su quoi penser, car elle ne reconnaissait pas son ou ses assaillants! Alors, finalement, il se détendit complètement. Il commença à parler, bien qu'avec sa voix très grave et déformée, il fit en sorte de paraître calme et réfléchi. Comme il l'était d'habitude...

Ne prenez pas peur, mademoiselle. Je ne suis ici que de passage. Je compte quitter ces bois pour aller en direction de Dahut. Vous avez l'air blessée. Je peux sans doute vous aider.

Invité

Elle ressentait de plus en plus la présence, pourtant, impossible de dire qui, ou quoi, ce la pouvait être. Des yeux la parcouraient, elle le savait. Yeux fermés. Il avançait. A son pas lourd, elle avait compris que ça ne pouvait être une femme. Ses oreilles ne purent lui en dire plus, elles manquaient d’entrainement. Elle se taisait, elle devenait de plus inconsistante, tout en restant visible. Pourquoi effrayer quelqu’un qui ne lui voulait, peut-être, aucun mal. Au fond d’elle, une petite voix empoisonnée lui demandait de le tuer, avant qu’il ne le puisse. Elle respira un coup, discrètement. La voix se tut. La clairière chantait pour elle, elle l’entendait, seule une fausse note se mélangeait a la merveilleuse mélodie, celle de celui qui était là.

Il s’approchait. Il n’était pas humain. Quoi faire ? Rien. Elle attendit, arrêta de respirer. Elle n’en avait pas besoin. Respirer est un besoin de vivant et elle était déjà morte. Ses paupières restaient fermées. Pourquoi ? Pas envie de les ouvrir. Elle était coupée, en deux. Elle commençait à ressentir la peur qui annonçait l’arrivée de l’Autre-Elle. Non, elle ne voulait pas. Elle chercha du courage, dans toutes les parties les plus profondes de son être qui lui appartenaient. La peur partit. Elle avait gagné. Pour l’instant …

Voix grave. Ses paroles résonnèrent dans sa tête. Il avait une voix différente qui la poussa à ouvrir les yeux pour voir qui il était. Mais d’abord, elle voulait s’imprégner du son qu’il avait produit, magnifique et différent. Elle attendit cinq minutes, puis pensa que lui n’avait pas l’éternité pour réfléchir. Yeux ouverts. Son apparence était elle aussi spéciale. Elle se souvint de ce qu’il venait de dire. Elle tourna vers lui le rouge sang de ses pupilles. Il semblait n’avoir peur de rien. Puissant et Fort. Elle ne pouvait pas crier pour lui répondre, sa voix n’étant pas assez puissante. Un soupir silencieux. Elle descendit de son perchoir et s’assit au pied de l’arbre duquel elle venait.

"Je n’ai pas peur. Je ne pense pas que vous puissiez m’aider avec mes différentes … blessures. Cela va faire près de cent ans qu’elles sont ainsi. Mais merci quand même pour la proposition."

Elle referma les yeux. Elle préférait tous ses autres sens à celui de la vue qui lui rappelait beaucoup trop sa vie antérieure. Cela lui faisait mal. Elle laissait son visage tourné vers lui. Elle ne savait ce qu’il était, pas plus humain qu’elle. Curieuse, elle voulait en savoir plus. Pourtant, elle était aussi très patiente, du fait de sa longue « mort » et elle ne lui arracherait pas a coup de questions ce qu’elle avait envie de comprendre

Jamais il n'avait aussi longtemps attendu pour que l'on réponde à une de ses questions, ou quoi que ce soit d'autre. Sa présence inspirant généralement la peur, si ses interlocuteurs ne lui répondaient pas immédiatement - par peur de provoquer l'impatience du monstre et ainsi, l'inciter à devenir violent - bégayaient, au moins. Mais cette femme, elle, avait attendu cinq minutes pour lui parler! Et sans aucune peur, sans aucun reproche... comme lui. Finalement, peut-être était-elle réellement un monstre?
Enfin! Il rencontrerait une personne pareille que lui! D'autant plus qu'elle était certainement une Erewent, comme ses yeux rouges le traduisaient. Une Erewent... un de ces démons. Ces créatures de Fall. Alors, elle aussi pourrait sans doute l'aider à trouver le dieu maléfique. Puis, à la fin de ces cinq minutes, elle descendit de l'arbre en un simple saut... chose impressionnante pour une jeune femme, vue la hauteur de la branche. Puis elle s'était assis pour répondre enfin aux paroles du Bisclaveret.

"Je n’ai pas peur. Je ne pense pas que vous puissiez m’aider avec mes différentes … blessures. Cela va faire près de cent ans qu’elles sont ainsi. Mais merci quand même pour la proposition."

Ah... Que répondre à ceci? Declan fut partagé entre l'idée de s'excuser et celle s'étonner de sa nature. Ainsi, elle était Tasmante. Tant pis, elle ne pourrait pas l'aider à rejoindre Fall. Mais, toujours était-il qu'elle était toute aussi spéciale que lui. Et puis... le mieux aurait été de s'excuser. Dénoncer une telle blessure n'était pas vraiment délicat de sa part. Et puis... elle venait de se dévoiler à lui, en descendant de cet arbre. Elle n'avait même pas eu peur de montrer sa nature de morte, alors que cette race est très peu apprécie en Erin. Alors, il fit descendre son écharpe et remonter son chapeau, de façon à mieux dévoiler son visage. Puis il dégagea sa cape de façon à la faire tomber seulement derrière lui. Il était plus à l'aise ainsi, même si l'on pouvait voir un nombre conséquent de traces des combats qu'il avait livré durant sa vie. Puis il avança un peu plus vers elle, avant de se pencher pour lui tendre sa main droite, imposante, pourvue d'ongles pointus et noirs.

Excusez moi pour cette indélicatesse. Je m'appelle Declan. Declan Ziresh.

Il avait essayé de cacher ses crocs en parlant, mais c'était presque vain. Heureusement qu'ils n'étaient pas trop gros pour sortir en permanence de sa bouche. Cela gâcherait vraiment pour de bon son physique, déjà entamé par la déchéance que son propre père lui avait fait connaître. Mais ici, cela ne le dérangeait pas tant que ça. Comme elle, il avait beaucoup de traces de son passé, partout sur son corps. Des traces qui resteront jusqu'à sa mort. Mais elle, ce serait pour l'éternité, si l'Ankou ne la trouvait pas.
Il sentit, d'ailleurs, que suite à sa présentation, il n'y aurait rien d'autre qu'une autre présentation. Autrement dit, une discussion qui n'aurait pas vraiment de but. Alors, puisqu'ils étaient tous les deux pareils... pourquoi ne pas se dévoiler les origines de leurs blessures? Il était à peu près certain que cette entaille, dans le bras de la jeune femme, était à l'origine de sa mort. Lui, il aurait énormément de choses à raconter pour chacune de ses marques. Mais elles se résumaient toutes en une seule histoire: son père. Et celle qui demeurait la plus voyante et la plus "intéressante" devait être celle survolant sa paupière droite. Celle qui avait été l'origine de la mort de son meilleur ami, de son père, et du reste de son clan.

Je suppose que cette marque est la trace de votre décès. J'en suis désolé. Toutes les cicatrices sont dures à porter, car ce sont des marques du passé. Des marques généralement douloureuses. Comment est-ce arrivé?

[Désolé, j'ai séché un peu. Je savais pas vraiment quoi dire ici ><]

Invité

[center]Elle s’était installée un peu plus confortablement contre l’arbre. Elle s’y sentait bien. C’est vrai, la nature l’avait toujours réconfortée. Lui s’avança encore. Elle ouvrit brusquement les yeux. Elle le vit commencer à enlever les différents vêtements qui cachaient son corps. Il y avait là plusieurs cicatrices pas toujours très belles. Malgré tout, elle n’était pas dégoutée, au contraire. Comme-ci elle avait trouvé quelqu’un qui, comme elle, faisait fuir certaines personnes. Il lui tendit sa main, imposante et pleine d’ongles noirs et pointus. Elle aurait bien rigolé si elle avait pu. Elle tendit la sienne, toujours inconsistante.

Oh, ce n’est pas grave. Moi, c’est Leah Falk, même si mon nom ne me sert plus à grand-chose ici.

Dans sa bouche, il y avait des crocs. On voyait qu’il essayait vainement de les cacher. Elle commençait à comprendre qui il était. La bête de la nuit, l’homme du jour. Elle ne se cachait pas, c’était peut-être pour cela qu’il lui avait montré les particularités de son corps lorsqu’il avait probablement compris. C’est vrai qu’elle était un peu longue a comprendre, mais c’était surtout qu’elle prenait son temps pour réfléchir. Oui, elle en avait beaucoup, et les conversations pleines de blancs ne la dérangeaient pas, sa vie, ou plutôt sa mort, était un blanc. Elle se sentait bien en sa présence, comme s’il calmait l’Autre-Elle. Plus besoin de lutter, pour l’instant. Elle le regardait, le dévisageant comme jamais elle n’avait dévisagé quelqu’un.

Je suppose que cette marque est la trace de votre décès. J'en suis désolé. Toutes les cicatrices sont dures à porter, car ce sont des marques du passé. Des marques généralement douloureuses. Comment est-ce arrivé?

Elle baissa la tête. Elle aimait peu se rappeler ses souvenirs d’avant sa mort. Elle essaya de répondre. Dur. Elle releva la tête. Il ne faut pas avoir peur.

Eh bien. La plupart de ces traces sont les restes de ce que m’infligeait ma … mère. Et celle sur mon bras, c’est celle qui a causer ma mort, ou plutôt celle que je me suis causé pour mourir. Un coup de ce poignard à suffit

Elle sortit de sa pochette le poignard en question. Il n’était pas spécialement différent des autres. Le sang était partit de la lame, mais était resté incruster sur le bois du manche.

Quel idiot il faisait. Il s'était rendu compte qu'elle était une Tasmante, et il lui avait tendue la main. Alors, lorsqu'elle se présenta, il ne fit que passer les doigts autour de la vague forme qui se postait devant lui, sans même serrer. Sur le moment, il se sentit très gêné, mais intérieurement, il s'était demandé si à cet instant précis, elle se sentait vivante. Mais, à quoi bon se sentir gêné face à un monstre aussi semblable à soit même? Après cela, il s'était permis de s'assoir à côté d'elle, tandis qu'elle le dévisageait complètement. Peut-être était-elle, elle aussi, étonnée de voir un être aussi semblable à elle même? Dans tous les cas, sa courte réflexion quant au fait qu'elle était monstre et qu'il n'avait pas besoin de se sentir gêné s'estompa rapidement. Ce regard fut comme ceux d'avant, quand il était en ville. Tous ces gens qui le regardent avec une telle curiosité. Mais ce n'était rien. Il avait pris cette habitude. Celle d'être vu comme un monstre, un objet d'attention... s'il était né dans un cirque, il aurait rapporté le plus d'audience.

Puis, il avait posée cette question. L'appartenance de la cicatrice sur le bras de la jeune femme. A cet instant, lorsqu'il la vit baisser la tête, il se sentit encore plus gêné que jamais. Première personne à qui il parlait depuis son départ de Tara. Première personne qui était comme lui: un monstre marqué par les traces du passé. Et là, il venait certainement de la blesser en lui faisant encore une fois remémorer ce qu'elle avait vécu. Peut-être qu'avec les années, elle avait fini par oublier l'origine de ces marques. Qu'elle vivait avec sans plus jamais y penser... et alors il les aurait fait renaître? Dans ce cas, il aurait été définitivement un monstre... Mais finalement, il s'avéra qu'elle eut réagit plutôt bien...

Eh bien. La plupart de ces traces sont les restes de ce que m’infligeait ma … mère. Et celle sur mon bras, c’est celle qui a causer ma mort, ou plutôt celle que je me suis causé pour mourir. Un coup de ce poignard à suffit

Et contre toute attente... la réaction du Bisclaveret ne fut absolument pas grave. Rien de dramatique, pas même une once de larme. Bien au contraire. A ce moment, il laissa échapper un rire. Juste un petit rire. Deux uniques syllabes, amplifiée par sa voix grave. "Ah! Ah!"
Bien sûr que non, ce n'était pas par méchanceté qu'il avait réagi ainsi. Mais c'était cette terrible ressemblance que les personnages avaient en commun. Ainsi, sa mère avait causé la majorité de ses cicatrices. Quelle coïncidence quand on sait que le propre père de Declan lui avait crevé l'œil et l'avait poussé à combattre! Ce n'est bien sûr qu'après qu'il se rendit compte de cette réaction déplacée. Il s'empressa alors de s'excuser, en donnant toutes les explications.

Excusez moi. Je ne me moque pas, je ris parce que je vois à quel point nous nous ressemblons. Figurez vous, Leah, que c'est mon père qui est à l'origine de toutes ces cicatrices. Il m'a utilisé pour tuer durant presque toute ma vie. Sachez que je suis libre depuis seulement une semaine, au prix de la mort de mon unique ami. Et mon père, est aussi à l'origine de ceci.

Il conclut cette phrase en portant l'index de sa main droite sous son œil meurtri. Oh, bien sûr, il n'allait pas montrer ce qu'il y avait dessous le bandeau. C'était bien trop laid: un orbite gris avec un iris violet. En fait, c'était surtout la sclérotique gris qui enlaidissait vraiment le tout. Si seul cet iris avait quitté son rouge pour devenir pourpre, cela aurait été simplement une caractéristique de son visage. Plutôt jolie, même. Cette blessure à l'œil était vraiment spécifique. C'était même incroyable que cet œil aie gardé un tel esthétisme. Mais Declan ne l'approuvait pas. Pour lui, c'était laid. Et puis, pas besoin de montrer une cicatrice supplémentaire au monde entier. Il n'était pas de ces guerriers qui exhibaient leurs marques de guerre pour s'apporter la gloire. Bien au contraire.

Ah, vraiment. Excusez moi. Si je puis me permettre, vous avez comme une forme de chance malgré cette tragédie qu'est votre "après vie." Même après les coups et la mort, vous êtes encore belle.

Invité

Il rit. Elle ne voulait pas qu’on pleure son sort, elle l’avait choisit, mais elle ne voulait pas non plus qu’on en rit. Elle ne prit pas très bien ce son grave qui sortit de sa gorge. Finalement, peut-être n’avaient-ils pas autant de choses en commun qu’elle ne le pensait. Ou peut-être était-ce le fait de l’entendre rire, alors qu’il y avait longtemps qu’elle ne l’avait pas fait, elle. En tout cas, le temps que ces pensées la traverse, il s’était déjà excusé et avait expliqué la cause de sa réaction.

Excusez-moi. Je ne me moque pas, je ris parce que je vois à quel point nous nous ressemblons. Figurez vous, Leah, que c'est mon père qui est à l'origine de toutes ces cicatrices. Il m'a utilisé pour tuer durant presque toute ma vie. Sachez que je suis libre depuis seulement une semaine, au prix de la mort de mon unique ami. Et mon père, est aussi à l'origine de ceci.

Il pointa son doigt en dessous d’une cicatrice qui était tout, sauf belle. Elle avait envie de voir ce qui se cachait sous le bandeau. Mais s’il l’avait caché, c’était pour qu’on ne voit pas, non ? Alors, plutôt que de lui demander, elle posa ses yeux dessus, comme une question. Puis, le sens de ses paroles vint à elle. Ainsi, lui aussi avait été malmené par un de ses parents. Il venait de se libérer. Quelle chance ! Elle était prisonnière de cet Autre-Elle. Et elle n’avait pas d’amis à sacrifier pour ne plus l’entendre.

Ah, vraiment. Excusez-moi. Si je puis me permettre, vous avez comme une forme de chance malgré cette tragédie qu'est votre "après vie." Même après les coups et la mort, vous êtes encore belle.

Un compliment ? Cela faisait longtemps qu’on ne lui en avait pas dit. Peut-être était-ce parce qu’elle évitait la compagnie des gens ? Et que les Tasmants n’étaient jamais très bien vu par les autres races. Elle ressentit une brève chaleur. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, mais une chose était sure : depuis qu’il était là, elle ne ressentait plus le déchirement de son âme. Cela durerait-il ? Espérons.

Ce n’est pas grand-chose, et vous vous êtes déjà excusé. Merci. Peu sont les gens qui m’ont dit que j’étais belle. En fait, je crois qu’on a du me le dire une fois avant vous. Avant de mourir.

Assise à coté de lui, elle regardait le ciel dont les couleurs devenait ocre et violet, annonciatrices de la fin de la journée. Comment faire pour arrêter la marche du temps ? Il fallait qu’il reste. Elle était égoïste, elle le savait, de vouloir l’empêcher de partir alors qu’il avait surement pleins de choses a faire.

Ce n’est pas grand-chose, et vous vous êtes déjà excusé. Merci. Peu sont les gens qui m’ont dit que j’étais belle. En fait, je crois qu’on a du me le dire une fois avant vous. Avant de mourir.

Il s'en était plutôt bien sorti. S'il avait tiré un mauvais contact de cette rencontre, cela aurait été dommage. Et cela lui aurait confirmé qu'il n'était pas du tout le genre de personne que l'on pouvait côtoyer. Ren avait trinqué pour l'avoir fait, après tout. Mais finalement, il s'était prouvé à lui même qu'il pouvait être quelqu'un de tout à fait sociable. Il se félicitait lui même, intérieurement. Mais il fallait mettre un terme à cette rencontre. Plus tard, la tomberait et il serait obligé de partir. Et il ne savait toujours pas où aller d'ailleurs. Il devait rejoindre Ys, mais il s'était vite perdu dans cette forêt. Sans doute que cette demoiselle connaissait le chemin pour se permettre de venir jusqu'ici. Alors il se releva en se tournant vers elle.

Bon, il me faut partir. Je dois rejoindre Ys, vous savez où cette ville se trouve?

Il se désolait lui même. Il avait enfin pu nouer très vite un lien avec une autre personne. Et sans doute que cette autre personne l'appréciait lui aussi, au vu de ces dernières paroles. Mais il ne pouvait se permettre d'attendre plus longtemps. Il s'était promis de ressusciter Ren, et il ne pouvait s'arrêter là. Tant pis, lorsqu'il l'aurait sauvé, il la reverrait un jour. Ou alors ils se recroiseraient. Ou alors, ils pourraient aussi y aller ensembles... Ce qui ne serait pas plus mal. Il commença une phrase, l'invitant à venir avec lui... mais il se coupa net.
Il y repensait... Si elle venait avec lui à Ys, il ne pourrait pas rechercher de Fall. C'est un Dieu maléfique, et il devrait vendre son être comme outil pour finalement ressusciter Ren... si seulement c'était possible. Il ne pouvait pas l'emmener, car dans tous les cas, il ne pourrait rester avec elle. Ce serait une amitié futile quant à son destin presque épique qu'il s'était imposé. Il devrait servir un démon pour sauver une autre personne. Pour cela, il devrait faire de nombreux sacrifices. Il devrait sans doutes tuer, il ne pourrait tisser de réels liens qu'avec des membres de la guilde... pour finalement les abandonner. Car de toutes façons, quand il aurait atteint son but, il cesserait de servir Fall et vivrait une vie la plus simple possible. Ensuite, seulement, il pourrait se permettre de revoir d'autres personnes. Enfin, il pouvait toujours espérer revoir Leah un autre jour. En cours de mission peut-être. Le pire serait de tomber sur elle comme étant une cible, mais cela n'arriverait pas. Alors il coupa net sa demande par un "laissez tomber".

Il ne lui restait plus qu'à partir. Il marqua une petite pose, qui ne devait certainement pas gêner la tasmante puisqu'elle même ne cessait jamais d'en faire. Puis il posa encore une fois sa question, d'un ton légèrement plus désolé. Il devait partir. Enfin... peut-être pourrait-il se permettre de rester un petit instant de plus... peut-être une heure, ou deux... Ensuite, il irait dans la direction que Leah lui aurait indiqué...

Alors... dites moi, c'est où, Ys?

[Quand je te disais que ce serait bâclé.]

Invité

Bon, il me faut partir. Je dois rejoindre Ys, vous savez où cette ville se trouve?

Leah tourna sa tête vers lui. Déjà ? Pourtant il lui semblait qu’ils venaient à peine de se rencontrer. Lui aurait-elle fait peur. Non. Etant donné que lui aussi n’avait pas un physique des plus attrayants, elle pensait bien qu’il n’aurait en aucun cas peur d’elle. Mais alors, pourquoi ? Elle avait beau chercher, aucune réponse ne lui vint à l’esprit. Elle se décida. Le seul moyen de savoir, c’était de demander, non ?

Pourquoi devez-vous partir ? Ne voulez-vous pas rester un peu ici ?

Le pourquoi lui échappait. Malgré tous ses efforts, aucune réponse ne vint à son esprit. A moins que … A moins qu’il n’ait quelque chose de très important à faire, quelque chose de vraiment très important. Pourtant, s’il ne l’avait pas dit, il serait peut-être mieux de ne pas demander, non ? Tempête dans sa tête. Comment décrire le flot de questions qui se battaient pour avoir une réponse ? Difficile, très difficile, voir carrément impossible. Puis elle se rappela que lui aussi lui avait posé une question. Ys. Capitale de Dahut. Oui, bien sur, elle savait où c’était. Elle connaissait bien Meath et Dahut. Cela faisait pas mal de temps qu’elle marchait un peu partout.

Alors... dites moi, c'est où, Ys?

Elle le regarda. Elle essaya de comprendre. Elle essaya de lire à l’intérieur de lui. Elle venait de se rendre compte d’une chose. Elle commençait à perdre du terrain. L’Autre arrivait. Elle ne tiendra plus longtemps. Une dizaine de minutes. Pas plus. Elle baissa la tête.

Je sais où est Ys. Je peux t’y amener. Mais … Je ne serai peut-être pas toujours comme je suis maintenant. Il m’arrive de … changer.

L'Autre est là. Le visage de Leah se crispa brusquement dans un dernier effort pou resister, en vain. Trop tard. L'Autre avait prit la possession du corps.

QU'EST-CE QUE JE FOUS ICI ?! OH MERDE ! JE SUIS DANS UN TROU POMMé !!

Elle se leva. Elle regarda à coté d'elle. Qui pouvait bien être cet homme ... pas forcément très beau à coté d'elle ? Qu'avait bien pu faire La Pleureuse ?

Mmhh. T'es qui toi ? Qu'est-ce tu fou la ? Je suis sencée te connaître ?

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» ¤Une mission à exécuter rapidement [Pv Declan][FINI]